Et le numĂ©ro complĂ©mentaire est le…
Laisser faire le hasard ? Ce n’est pas du tout l’intention du Conseil de la recherche du Fond national suisse (FNS) qui distribue des financements sur appel à projets, tout comme l’ANR en France. « Nous avons confiance dans le peer-review, c’est une approche qui marche, sauf dans quelques cas spécifiques », affirme Matthias Egger, président de l’agence helvète.
Pile ou face. Pourtant, la possibilité pour les comités de sélection de recourir à une loterie a été mise en place depuis 2018. Le projet pilote portait sur des bourses de mobilité pour les postdocs et a fait l’objet d’une publication. Le principe vient d’être étendu à tous les appels pour trier les bons projets, proches de la “funding line”, les plus difficiles à départager objectivement.
En pratique. Le comitĂ© de sĂ©lection examine les rapports des reviewers, Ă©limine les projets non compĂ©titifs, attribue les financements aux “excellents” puis recommence avec les suivants. « Il reste parfois cinq ou dix projets de qualitĂ© comparable, pour lesquels s’engagent de longues discussions et oĂą des arguments pas toujours acceptables sont Ă©changĂ©s », confie Matthias Egger.
Les dĂ©s sont jetĂ©s. D’oĂą l’introduction de la loterie, une solution auquel les comitĂ©s n’ont recours qu’Ă la marge. « Certains comitĂ©s ont des problèmes avec cette approche mais la grande majoritĂ© y est favorable car elle est plus juste ». Et les chercheurs ? Selon Mathias Egger,
« L’acceptation est très élevée chez les chercheurs, notamment les jeunes. Ils préfèrent que l’agence confronte et développe une méthodologie qui prenne en compte l’aléatoire. »
Processus transparent. Quel que soit le résultat, les candidats sont informés s’ils ont été sélectionnés par le comité ou bien tirés au sort. Ainsi, même « si leur projet n’est pas ressorti de la loterie, ils savent qu’il était de qualité et qu’on aurait voulu le financer », explique le président du FNS. Les candidats malheureux pourront retenter la fois suivante, le taux de réussite étant aujourd’hui de 35 à 45% en Suisse.
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