A plusieurs, on est plus open.
Quel rapport entretiennent public et privé en terme de valorisation de la recherche ?
BJ On a parfois l’impression que la recherche est aujourd’hui là uniquement pour profiter au privé. Le privé prend ce qui l’intéresse et repart avec, sans que la recherche y gagne.
CGD On assiste à des tensions public-privé, avec une captation des projets se disant « open » mais sans modèle ni gouvernance ouverte sous-jacent – de l’open washing donc. C’est pourquoi il est important de pérenniser les modèles économiques dont les fondements sont ouverts.
Pourquoi les modèles open sont-ils plus naturels pour les chercheurs ?
CGD Le système actuel de l’innovation dégoûte beaucoup de chercheurs qui sont habitués à travailler avec des valeurs de partage et de collaboration.
BJ Le numérique fournit une abondance des connaissances, exactement comme en recherche : on innove à partir de ce qui existe déjà.
Les chercheurs sont-ils orientés par défaut vers le modèle start-up ?
BJ Les outils financiers actuels ne sont malheureusement pas adaptés à l’open, alors que les institutions poussent à l’open. C’est très contradictoire.
CGD Nous sommes à un moment de transition : les modalités de valorisation actuelles ont une grande inertie. Il y aurait un réel besoin de formation et d’acculturation à ces nouveaux modèles, par exemple au sein des SATT.
Propos recueillis par Lucile Veissier
|