L’égalité homme-femme avance à grands pas. Et dans la science peut-être plus vite que dans d’autres secteurs, comme le prouve cette recommandation du conseil scientifique du CNRS parue mi-avril, qui incite ses personnels à ne participer qu’à des manifestations “où les femmes sont présentes à tous les niveaux (…) dans une proportion atteignant, ou dépassant celle de la discipline”. Beaucoup reste néanmoins à faire et parfois la loi n’y peut rien, comme le suggère une étude du LIEPP de Sciences po, discutée lors d’un colloque le 5 avril dernier, qui analyse les effets d’une loi de 2012 appliquée depuis 2015 imposant des quotas homme/femme dans les jurys de recrutement pour les postes académiques. Ses résultats sont pour le moins inquiétants, puisque la réforme aurait un effet négatif sur la proportion de femmes embauchées, dans des disciplines comme les mathématiques, la physique, la pharmacologie… Les explications satisfaisantes manquent encore, même si l’auteur Pierre Deschamps fait plusieurs hypothèses : les deux premières stipulent que les femmes seraient plus dures avec leurs consoeurs, soit à cause du “queen bee syndrom”, soit par peur de la réaction de leurs collègues hommes. La dernière, plus classique et qui a la faveur de l’auteur, veut tout simplement que les hommes soient à la manoeuvre derrière ces discriminations. |
Une journée avec les métascientifiques
Vous avez chacun votre objet de recherche : un virus, un trou noir, une période de l’histoire ou un groupe social. Mais certains de vos collègues ont choisi un objet qui vous surprendra peut-être : vous. Ils sont sociologues, bibliomètres, chercheurs en sciences de...