Elle navigue entre le Canada, la Suisse et la France.
Un serment pour les docteurs, comme il en est question en ce moment, vous y croyez ?
Pourquoi pas, il faut bien commencer par quelque chose. Mais quand je me souviens des mauvais comportements que j’observais quand j’étais en thèse, j’aurais dit « Attendez, vous d’abord, prĂŞtez serment ! ». En rĂ©alitĂ©, je ne crois pas trop au serment car je suis trop pragmatique. Je crois beaucoup plus Ă la dĂ©ontologie (…) il faut que les chercheurs en discutent et non qu’on leur impose un serment abstrait. La dĂ©ontologie Ă©volue avec les pratiques et c’est par le dĂ©bat que les valeurs peuvent se transmettre, pas par des règlements imposĂ©s par la hiĂ©rarchie.
Donc les chartes d’intégrité, ce n’est pas utile d’après vous ?
Si la déontologie ne suit pas, non. C’est comme si vous faisiez un code de la route avec des limites de vitesse sans radar et sans police, en espérant que les conducteurs seront gentils. Ces chartes ne servent qu’à rassurer ceux qui sont intègres et au mieux à coincer les « grands bandits » mais ça ne change pas les pratiques. Le manque d’intégrité se niche dans les petites négligences du quotidien, les mauvaises habitudes qu’on prend sans même s’en apercevoir.
Alors comment fait-on la police ?
Il faudrait déjà s’accorder sur des règles au quotidien. Et elles peuvent être différentes selon que l’on soit en littérature ou en physique. Un tel code de déontologie doit surtout émerger d’un débat démocratique entre chercheurs. Ils pourraient ainsi édicter leurs propres règles et les afficher à l’entrée de chaque laboratoire.
 … L’intĂ©gralitĂ© Ă lire la semaine prochaine !Â
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