A l’avant-garde depuis toujours
La microfluidique a dĂ©jĂ vingt ans, d’oĂą vient-elle ?
La microfluidique est effectivement née il y a une bonne vingtaine d’années sous l’impulsion de quelques pionniers aux USA. La France a très vite été bien placée grâce à des chercheurs comme Pierre-Gilles de Gennes et de son intérêt pour la matière molle [en voici une définition, NDLR]. Compte tenu des très petites quantités de fluides manipulées, il fallait adapter les lois bien établies de la mécanique des fluides. C’est aux USA il y a plus de dix ans qu’ont été lancées les premières start-up, à Harvard, Stanford ou Princeton, une époque où il y avait encore de nombreux obstacles sur la route des chercheurs entrepreneurs en France.
Pourquoi cet engouement ?
Très vite, on a compris que cette capacitĂ© Ă dĂ©placer de petites particules (…) ouvrait la voie Ă de nombreuses applications. On peut crĂ©er une gouttelette dans un fluide porteur et y inclure ce qu’on veut (un virus, du parfum, de la peinture…). Pour la recherche sur les mĂ©dicaments, on utilise des robots qui testent de nouvelles molĂ©cules Ă raison de quelques Ă©chantillons par seconde (…) Si on utilise des gouttelettes entraĂ®nĂ©es dans un petit canal, on peut traiter des milliers d’Ă©chantillons par seconde ! Le gain en temps ou en quantitĂ© de matière est Ă©norme… et les coĂ»ts sont diminuĂ©s.
Quel avenir lui prédisez-vous ?
La microfluidique va Ă coup sĂ»r se dĂ©velopper. Le basculement a commencĂ© Ă se faire avec des ”big pharma“ qui regardaient cela de loin jusqu’à prĂ©sent mais investissent maintenant le secteur. Des start-up se sont dĂ©veloppĂ©es, par exemple Fluidigm, Capsum, Fluigent et bien d’autres. Une nouvelle technologie met toujours un peu de temps Ă s’imposer mais une innovation qui apporte des avantages objectifs est vouĂ©e Ă rĂ©ussir, surtout si son impact environnemental est positif ce qui est le cas avec la microfluidique. |