Valérie Masson-Delmotte : « Oui, je me considère comme engagée »

Chercheuse en sciences du climat et co-présidente d’un groupe du GIEC, Valérie Masson-Delmotte est devenue la coqueluche des médias mais aussi des politiques. Elle nous raconte l’envers du décor dans ce grand entretien.

— Le 15 décembre 2022

Comment s’est déroulée votre présentation au séminaire de rentrée gouvernemental en septembre dernier ? A-t-elle été efficace ?

La gravité dans les regards de nombreux ministres et secrétaires d’État qui ont géré des urgences tout l’été – pénuries d’eau, incendies de forêt… – m’a frappée. On m’avait demandé de couvrir les trois volets du GIEC mais aussi de faire un retour sur l’été 2022 qui était particulièrement lourd en termes de climat [sa présentation est accessible sur Twitter, NDLR]. Dans les échanges entre ministres auxquels j’ai pu assister par la suite, j’ai pu constater que certains sont plongés dans les problématiques climat – ceux qui traitent quotidiennement des questions d’énergie, d’environnement, d’agriculture, avec la volonté d’une coordination européenne – alors que d’autres ministres en sont assez loin, de par leurs convictions personnelles ou leurs parcours. C’est pour moi toujours étonnant car je baigne dedans mais les ministres reflètent la société. Donc ma présentation a été utile en ce sens.

Les choses avancent-elles sur le climat ? 

Il y a encore beaucoup à faire pour renforcer la culture scientifique. Sur le sujet climat, ça avance : beaucoup de personnes se sentent concernées, il y a un effet de génération et d’appropriation par les individus dans les entreprises, par les étudiants. Mais il y a une grande marge de progression sur les sujets liés à la biodiversité et la protection des espaces naturels. Les groupes régionaux d’experts climat [GREC, NDLR] sont aussi des ressources précieuses ancrées dans chaque région avec le retour de la recherche académique. Ils mériteraient d’être plus connus. Et il y aurait besoin de plus d’instances qui facilitent les échanges entre scientifiques et politiques – de manière plus structurelle et régulière qu’un séminaire gouvernemental. Le Haut Conseil pour le Climat (HCC), qui évalue la politique française mise en place et donne des recommandations au gouvernement et dans lequel je siège, joue actuellement en partie ce rôle.

« Ce n’est pas aux chercheurs de porter la charge mentale de l’action pour le climat. »

Valérie Masson-Delmotte

Comment mieux sensibiliser les décideurs à ces enjeux ?

Des actions de formation de hauts fonctionnaires, des cabinets ministériels et des responsables d’administration ont été lancées en France. Cela pose également la question de la relation entre les scientifiques et les décisions politiques. Au Royaume-Uni, un chief scientist qui a une formation par la recherche et qui n’est pas un politique, a pour rôle l’articulation entre le gouvernement et la communauté scientifique sur des sujets d’innovation, de gestion de crises… Je pense qu’il a joué un rôle important durant la COP26, notamment pour que les rapports du GIEC soient davantage considérés. Afin d’augmenter la porosité entre ces deux mondes comme on le constate à Singapour ou en Allemagne, les jeunes scientifiques ou même des scientifiques aguerris pourraient être beaucoup plus encouragés à passer les concours de la haute administration. Il y a besoin de créer des ponts dans les deux sens : nous, en tant que scientifiques, aurions besoin d’être formés pour travailler de manière plus claire en appui à la prise de décision, collectivement et individuellement. 

Et vous, comment avez-vous appris à discuter avec les décideurs ?

Par essai et erreur ! Dès le doctorat, j’ai réalisé le fossé qui existait entre ce que j’apprenais – et que j’adorais apprendre ! – et les connaissances des personnes autour de moi.  Ce fossé est toujours là. J’ai donc participé à des événements comme la Fête de la science et j’ai continué depuis. Et c’est ça le plus utile, à mon sens. Si je réussis à expliquer mes recherches ou dresser un état des lieux des connaissances à des lycéens curieux, cela marchera ensuite avec tout le monde et notamment avec les élus. Ne pas surestimer le niveau de connaissances des personnes à qui l’on s’adresse est très important mais aussi apprendre à s’exprimer de manière claire et accessible pour partager des connaissances, même complexes.

« Le GIEC peut aussi être perçu comme faisant de l’ombre aux chercheurs qui produisent les connaissances. »

Valérie Masson-Delmotte

Quand on est chercheur, on a parfois tendance à vouloir rester dans sa bulle…

Le monde de la recherche, c’est mon écosystème. J’en connais les codes – rédiger un article scientifique, prendre la parole en conférence… –  et c’est très confortable. Parfois, en tant que scientifique, on n’est pas toujours à l’aise avec la société “autre” et on se dirige justement vers la recherche pour cela : en sortir n’est pas toujours facile car on se met en danger. Une chose est sûre : on n’accroche pas les gens en détaillant les méthodes, les nuances et les incertitudes comme nous aimons le faire avant d’exprimer l’état de l’art : il faut démarrer en expliquant en quoi ces connaissances sont pertinentes et utiles puis expliquer comment elles sont construites, évoluent et ce qu’il reste à comprendre. Nous avons donc le devoir de faire cet effort et de nous rendre accessible, notamment pour expliquer comment fonctionne la recherche.  

Vous considérez-vous comme une chercheuse engagée ? Sentez-vous une obligation à rester “neutre” ?

Oui, je me considère comme engagée mais j’ai plusieurs casquettes : il y a moi comme chercheuse, moi comme membre du Haut conseil pour le climat, moi comme membre du GIEC – où ma parole implique celle d’un autre organisme, ce qui réduit donc ma marge de manœuvre. En tant que chercheuse, je suis là pour produire des connaissances mais aussi les partager. À ne publier que dans des revues payantes et accessibles qu’à un tout petit nombre, on passe à côté de quelque chose. Et pas uniquement à cause du manque de formation général mais aussi à cause de la désinformation : dans les années 1980, des marchands de doute ont sévi dans les pays anglo-saxons sur les questions liées au climat et ont utilisé des méthodes de relations publiques pour faire de la propagande et de la désinformation. En France, plusieurs académiciens dont un ancien ministre de la Recherche avaient pris des positions visant à saper la crédibilité des sciences du climat. Cela m’a fait m’interroger sur les autorités du monde académique et a marqué mon parcours.

Vous êtes également très présente sur Twitter, où le débat est parfois caricatural…

Cela fait partie de mon engagement et je le fais à la fois sur et en dehors de mon temps de travail. Sur Twitter, j’aime rebondir sur une actualité avec un peu de délai et la situer dans un contexte plus large. Je travaille également à partir des rapports du GIEC et des publications scientifiques récentes sur des synthèses – santé et changement climatique, ou arbres et changement climatique, par exemple – qui me prennent parfois des dizaines d’heure de préparation, comme quand on prépare un cours. J’espère que d’autres scientifiques le feront davantage car il y a besoin d’avoir une parole visible par des spécialistes de chaque domaine. L’engagement, c’est aussi être disponible pour des réunions publiques ou des conférences, le soir, le weekend… Ça ne peut pas se faire que sur le temps de travail “normal” et ça mange sur le temps familial.

« Je réponds “non” à neuf sollicitations sur dix. »

Valérie Masson-Delmotte

Vos collègues en sciences du climat partagent-ils votre manière de faire ? 

Mes collègues ont des formes d’engagement très différentes. Certains n’en ont pas : ils revendiquent de produire des connaissances et “advienne que pourra”, ils ne changent rien à leurs habitudes. D’autres, plus jeunes souvent, cherchent plus à être en cohérence, par exemple en engageant une action collective pour mesurer et réduire l’empreinte carbone dans les labos, certains revendiquent un rôle moteur, militant, pour engager des transformations de société. Et il y a tout le gradient entre les deux. Cela donne lieu à de nombreux débats. L’initiative Labos1point5 qui permet aux scientifiques d’être acteurs de la transformation de notre propre secteur est remarquable et illustre une initiative venue des acteurs de terrain, initiée sans attendre une action résolue du ministère de la Recherche à l’époque. Son rayonnement est aussi illustré par le dernier avis du COMETS du CNRS [qui estime que « la prise en compte des impacts environnementaux de la recherche doit être considérée comme relevant de l’éthique de la recherche, au même titre que le respect de la personne humaine ou de l’animal d’expérimentation », NDLR]. 

Où vous situez-vous entre ces extrêmes ?

Sur certains sujets comme l’énergie, je ne prends pas position et je renvoie sur des rapports – ceux de RTE par exemple. Ce n’est pas mon domaine et je souligne le besoin d’agir dans trois directions : maintenir une ligne de base de production électrique bas carbone (nucléaire) pour éviter un recours aux énergies fossiles, monter rapidement en puissance sur les renouvelables et maîtriser la demande en énergie (efficacité, sobriété). J’ai choisi de cibler trois engagements : mon premier est que les sciences du climat fassent partie des enseignements de l’éducation nationale – j’avais d’ailleurs interpellé le ministre lors de la réforme du lycée en 2019 dans une lettre ouverte. Les deux autres concernent l’alimentation – en diminuant la part de protéines animales – et la mobilité : le vélo répond aussi à des enjeux de santé et de bien-être, de mobilité fluide et sobre mais demande des infrastructures qui permettent de faire ce choix (pistes sécurisées, espaces de stockage sécurisés). Je m’exprime publiquement sur ces sujets, je les mets en application et j’ai donc aussi un retour d’expérience quotidien.

En termes d’action à mener face au changement climatique, la recherche doit-elle donner l’exemple ? Est-elle sur le bon chemin pour être exemplaire ?

Oui car c’est aussi une question de crédibilité. Pour faire l’analogie avec la Covid, la meilleure façon de montrer l’importance du masque a été lorsque les médecins l’ont porté. Et si l’on n’est pas capable de mettre en place des stratégies structurantes pour réduire les émissions de la recherche, si l’on a pas un minimum de cohérence entre nos savoirs et nos pratiques professionnelles, comment espérer que d’autres le fassent ? Commencer par la recherche, c’est aussi faire bénéficier les autres secteurs de notre retour d’expérience. Dans mon labo, nous avons calculé des émissions à hauteur de 10 tonnes de CO2 par personne et par an, ce qui est énorme. Et si les déplacements occupent une part importante, ce sont les achats qui dominent et ceci se retrouve dans toute l’administration et dans beaucoup d’entreprises. Il faut durcir les critères d’achats et imposer des cahiers des charges plus contraignants pour les fournisseurs, allonger la durée de vie de nos appareils, favoriser la sobriété et la réutilisation… et cela doit être pris à bras le corps par le CNRS et les autres organismes de la recherche. L’avis du COMETS du CNRS montre la possibilité de changer d’échelle.

« Si l’on n’est pas capable réduire les émissions de la recherche, comment espérer que d’autres le fassent ? »

Valérie Masson-Delmotte

Avez-vous arrêté de prendre l’avion ? 

Oui, quand cela dépend de moi. Mais pour le GIEC, j’étais obligée de le prendre jusqu’à la pandémie où, subitement, ce qui était impossible est devenu indispensable, comme faire des réunions à distance même si ce n’est pas idéal car tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité. J’ai calculé mon empreinte carbone pour le GIEC sur la période 2015-2019 : il était de 5 tonnes de CO2 par an, puis cela a chuté grâce aux déplacements en train. Mais pour d’autres demandes, une intervention brève à New York ou Tokyo, je refuse de prendre l’avion et demande à intervenir en visio ou je suggère une autre personne très compétente sur place. Il ne s’agit pas de ne plus prendre l’avion mais de réfléchir aux alternatives et de l’utiliser avec parcimonie.

Recevez-vous des critiques en tant que membre du GIEC ?

Ma première attention porte sur la rigueur de l’évaluation dans les rapports que j’ai supervisés, et je n’ai pas reçu de critique sur la qualité scientifique de ceux-ci.  Le GIEC peut aussi être perçu comme faisant de l’ombre aux chercheurs qui produisent les connaissances. Quand je suis sollicitée pour m’exprimer sur un sujet qui n’est pas dans mon domaine de compétences, j’essaie au maximum de renvoyer vers les scientifiques actifs qui produisent et publient des connaissances sur ces aspects. Ça heurte le fonctionnement des médias qui aiment revenir interroger plusieurs fois la même personne et cherchent davantage des expressions parfois clivantes d’opinions. 

Être parmi les 100 personnes les plus influentes au monde selon le magazine américain Time, ça fait quoi ? 

C’est quelque chose que je ne maîtrise pas et je ne le prends pas pour moi. Je le vois comme la récompense d’un travail collectif : celui du groupe 1 du GIEC que mon collègue Panmao Zhai et moi avons mis en lumière, qui a parfois besoin d’être incarné par une ou plusieurs personnes. Répondre aux médias sur des formats courts n’est pas du tout quelque chose d’évident et auquel nous chercheurs avons besoin d’être formés. Cela prend beaucoup de temps : sur la vie professionnelle mais aussi personnelle et familiale. L’exposition notamment sur les chaînes d’information continue peut aussi conduire à recevoir des messages très désagréables, il faut apprendre à se blinder. Certains collègues refusent complètement et moi-même, je réponds non à neuf sollicitations sur dix.

« Je me souviens m’être dit : “Si j’étais jeune, en début de carrière, peut-être irai-je m’accrocher devant une grille pour bloquer ce type de projet dévastateur” »

Valérie Masson-Delmotte

Certains de vos collègues passent à la vitesse supérieure et bloquent des routes. Est-ce la place d’un chercheur selon vous ? 

Tout d’abord, ce n’est pas aux chercheurs de porter la charge mentale de l’action pour le climat – ni d’ailleurs aux jeunes ou aux enfants –, même si on a tendance à leur mettre ça sur le dos. Je trouve ça cynique : pour moi cette charge doit être portée par ceux qui possèdent les leviers de décision. Néanmoins, on constate que les actions pour le climat ou la biodiversité peinent à être à la hauteur des enjeux et qu’à chaque fois d’autres urgences prennent le dessus – crise financière ou sociale, pandémie… – ce qui amène les jeunes chercheurs à s’interroger sur les modes de communication. Par exemple, à la sortie du troisième volet du rapport du GIEC en avril dernier, la chercheuse suisse Julia Steinberger [que TheMetaNews avait interviewé dans le numéro sur les Scientifiques en Rebellion, NDLR] avait eu quelques demandes d’interview. Alors que quand elle a été arrêtée après avoir bloqué une route, son téléphone n’a pas cessé de sonner. Les médias semblent donner plus d’importance aux événements perturbateurs et clivants plutôt qu’aux éléments scientifiques sous-jacents. 

Est-ce efficace selon vous ?

Ces actions de désobéissance civile posent des questions – et je n’ai moi-même pas les réponses. Par exemple au sujet de la confiance de la société dans les scientifiques : que pensent les citoyens de chercheurs qui restent dans leur labo, publient et en restent là ? À l’opposé, que pensent-ils de chercheurs qui perturbent leur quotidien ? Parmi les personnes que je côtoie en dehors du labo, en banlieue parisienne, certains se demandent “Mais qui sont ces scientifiques qui ont le luxe de faire ça alors que je dois aller travailler ?” Et comment tout cela est perçu par les décideurs et les chefs d’entreprises, par rapport à la confiance qu’ils accordent aux scientifiques ? Au-delà de l’interpellation et de la perturbation, comment faire pour renforcer la culture générale sur le changement climatique et les leviers d’action, embarquer les gens vers des transformations ? Ce que je mesure quand j’ai l’opportunité d’intervenir, c’est la chance que j’ai de sortir de ma bulle, de parler à des chefs d’entreprise… Ces occasions d’échange sont importantes car elles jouent sur la confiance que ces personnes ont en les scientifiques et elles doivent être régulières pour que cela fonctionne. 

Auriez-vous été tentée par la désobéissance civile si vous étiez plus jeune ?

Il y a quelques années, j’ai été invitée pour une série de cours et de conférences à l’université de Canberra en Australie. Des personnes protestaient contre un projet de mine de charbon dans le nord du pays [celle de Carmichael, NDLR] dont les implications étaient potentiellement majeures pour les émissions de gaz à effet de serre, le risque de pollution, la santé publique via la qualité de l’air autour des centrales thermiques utilisant ce charbon… l’ensemble de leurs conséquences affectant notamment la grande barrière de corail, de plus en plus fragilisée. Je me souviens m’être dit : « Si j’étais jeune, en début de carrière, peut-être irai-je m’accrocher devant une grille pour bloquer ce type de projet dévastateur ». Penser aux conséquences de ce type de grand projet en termes de changement climatique et de perte de biodiversité est tout simplement horrible…

« J’ai besoin de retrouver un équilibre plus sain entre vie professionnelle et familiale. »

Valérie Masson-Delmotte

En parlant de grand projet, que pensez-vous du développement du plateau de Saclay où vous travaillez ?

L’Autorité Environnementale souligne dans son dernier rapport annuel que beaucoup de grands projets en cours sont toujours portés avec les logiques du XXème siècle et verrouillent des émissions de gaz à effet de serre pour les années à venir. Ils font par ailleurs l’objet de contestations locales. Le droit devrait pouvoir évoluer pour s’aligner avec les enjeux environnementaux et démocratiques – c’est une chose à laquelle je suis très attachée à titre personnel. À Saclay, on a bétonné des terres agricoles fertiles notamment parce que la qualité des sols n’est pas suffisamment prise en compte dans l’aménagement du territoire. D’autre part, on a mis beaucoup de personnes sur le plateau de Saclay avec des difficultés de fiabilité et débit des transports en commun (notamment RER B et bus) ; voir tous ces étudiants et personnels qui attendent leurs bus le matin me désole. Je ne suis donc pas opposée à l’actuel projet de métro aérien qui dessert le campus. En revanche, l’emprise sur les terres agricoles de sa prolongation [entre le CEA de Saclay et Versailles, NDLR], qui sera un vecteur d’artificialisation supplémentaire, doit être examinée avec les plus grandes pincettes [relire notre numéro à ce sujet, NDLR].

Votre mandat au GIEC s’arrête en juillet 2023. Qu’allez-vous faire après ?

J’avais envie de prendre le train jusqu’en Chine avec mon mari, rendre visite à mon collègue Panmao… Mais vu la situation en Russie, ce n’est plus d’actualité. J’ai besoin de retrouver un équilibre plus sain entre vie professionnelle et familiale, et aussi de prendre le temps de réfléchir au bilan de ces dernières années et à mes aspirations personnelles i ! Côté recherche, j’ai un projet ERC qui a démarré l’an dernier et ce sera la priorité.

Propos recueillis par Noémie Berroir et Lucile Veissier
Crédit photo : CNRS © Laurent Ardhuin

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