TheMetaNews, deuxième du nom.
Vous êtes plusieurs centaines à avoir ouvert notre premier numéro, il y a pile une semaine. La machine est maintenant en route et TheMetaNews ne s’arrêtera plus.
Présentation, rubriques… Nous allons affiner son contenu au fur et à mesure : toutes les remarques sont les bienvenues en faisant tout simplement “répondre à” ce mail. Nous sommes à l’autre bout du clavier.
Laurent
PS/ A nos lecteurs qui utilisent Gmail : il y a de fortes chances que TheMetaNews arrive dans une boîte de réception secondaire, il suffit de le faire glisser dans votre boîte principale. |
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Les sociétés savantes lancent des sondes
Si vous n’avez pas encore donné votre avis aux 23 sociétés savantes qui ont mis en ligne depuis fin mars une série de questionnaires (financement, emploi, administratif et relations sciences/société), il est encore temps de le faire. Ces questionnaires visent à préparer la loi de programmation de la recherche, annoncée par le premier ministre Edouard Philippe en février dernier, lors de la cérémonie anniversaire des 80 ans du CNRS. Les résultats d’une première enquête plus généraliste (3000 répondants !) sont déjà consultables. “Gouverner, c’est choisir, choisir, c’est renoncer”, avait averti Edouard Philippe il y a quelques mois. Vous êtes prévenus.
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Utilisez-vous l'écriture inclusive ?
Sujet très débattu voire idéologisé, l’écriture inclusive porte assez mal son nom en ce qui concerne les lecteurs de TheMetaNews — on n’extrapolera évidemment pas au reste des chercheurs —, puisqu’une importante minorité l’utilise peu ou prou et qu’une courte majorité y rechigne ou l’évite. C’est dit.
Vos réponses : Oui, systématiquement 12,8% / Oui, parfois 34,6% / Non, rarement 14,1% / Non, jamais 37,2% / NSP 1,3%
(Sondage effectué sur 78 réponses en ligne entre le 23/04 et le 26/04)
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Le projet LifeTime
va-t-il décrocher la Lune ?
Ce projet international et transdisciplinaire est soutenu au plus haut niveau par la France et l’Allemagne, et sa direction est partagée entre Nikolaus Rajewsky du centre Max Delbrück à Berlin et Geneviève Almouzni de l’institut Curie à Paris. A la veille de la conférence de lancement du projet LifeTime, qui aura lieu à Berlin les 6 et 7 mai prochain, TheMetaNews fait le point avec Geneviève Almouzni.
TMN. L’avenir de LifeTime passera-t-il nécessairement par un financement flagship au niveau européen ?
GA. Pas nécessairement car l’instrument flagship de Horizon 2020 n’a pas aujourd’hui de correspondant exact dans le nouveau programme cadre. Nous sommes dans une phase de transition avec Horizon Europe, il s’agit de définir la forme que pourra prendre le ou les soutiens à notre initiative ; c’est un point sur lequel nous travaillons étroitement avec les instances européennes. Vous savez que nous abordons une période électorale mais nous ne sommes pas inquiets et même plutôt optimistes : nous avons déjà reçu un soutien important et nous souhaitons développer les moyens de changer la médecine du futur en s’appuyant sur des recherches innovantes.
TMN. Quel est votre calendrier pour les mois à venir ?
GA. Pour l’instant, nous bénéficions d’un financement (un million d’euros, NDLR) pour une année de travail afin de consolider notre proposition. Le programme va être cadencé par nombre de réunions et de conférences, avec tous les acteurs concernés dans toutes les disciplines et tous les pays. Nous devons coordonner nos efforts et proposer une formalisation du programme qui s’échelonne sur 10 ans. Avec un groupe multidisciplinaire, nous allons maintenant sélectionner les pathologies les plus pertinentes, que ce soit dans les maladies infectieuses, neurodégénératives ou cardiovasculaires, les cancers… pour accélérer le passage de la « discovery » jusqu’au patient.
TMN. Projetons-nous dans dix ans justement, quels seront les débouchés du projet LifeTime ?
GA. Nous n’attendrons pas dix ans pour délivrer quelque chose, que ce soit de la technologie, avec les industriels ou les start-up concernés, ou des modèles expérimentaux originaux reproduisant des situations pathologiques chez les patients. Je vous donne juste un exemple : le développement d’organoïdes sur des puces construits à partir de cellules de patient. On pourrait ainsi accéder à un « mini-cœur » pour tester les méthodes d’intervention les plus adaptées. Nous allons en outre développer des possibilités d’analyse très fines grâce à la technologie « single cell » avec la puissance de l’intelligence artificielle pour tirer parti des données ; on peut même imaginer intervenir sur des prédispositions pour les corriger.
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Parfois la proie est consentante
Les revues prédatrices n’en ont-elles parfois que le nom ? C’est la question dérangeante que pose une publi du British medical journal, que l’excellent Hervé Maisonneuve traduit en quelques points qui viennent “conforter ses opinions” parfois à contre-courant, notamment que publier dans ce genre de revue satisfait certains chercheurs. Et vous ? Avez-vous déjà fait les frais d’une revue prédatrice ou d’un faux congrès scientifique ? On veut bien votre avis par retour de mail ! (Un simple “répondre” à cette news ou envoyer un mail sur hello@themeta.news) |
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C’est le nombre d’étudiants qui seront autorisés à passer en deuxième année de médecine ou de pharmacie à la fin de l’année scolaire. Parmi eux, combien de futurs chercheurs ? (Source : JO) |
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Je ne network pas, je suis timide
Se retrouver dans un symposium les poches pleines de cartes de visite… et en repartir les poches toujours aussi pleines, ça arrive à tout le monde. Mais les introvertis ont aussi le droit de faire des RP, il suffit de s’y préparer, comme les y incite Nature, en se fixant quelques objectifs simples, comme préparer sa venue en triant la liste des participants et en “targeter” certains, en mettant en place quelques mesures de bon sens comme “arriver tôt” ou accompagné mais aussi de préparer quelques phrases toutes faites pour engager une conversation ou la clore. Allez, on vous en offre une : “Je dois vous laisser, j’ai un appel d’offre flash de l’ANR”.
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Les 10 règles pour un labo plus sain
La recherche, c’est la guerre des cerveaux. Pour tenter de contrecarrer cette compétition parfois aliénante, une publi bien intentionnée parue dans PLoS computational biology, compile un “top ten” des bonnes pratiques destiné plus particulièrement aux directeurs de labo pour que la vie y soit plus… vivable précisément. Pêle-mêle : laisser les collaborateurs fixer leurs horaires, montrer de la gratitude, respecter les plages de vie privée mais aussi déstigmatiser l’échec (pourquoi ne pas même s’en féliciter parfois ?) et, bien sûr célébrer le succès.
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Les Canadiens traversent un Trudeau
Nos amis canadiens ne portent pas tous le gouvernement de Justin Trudeau dans leur cœur. Cet excellent papier de Nature résume la prise de conscience outre-Atlantique parmi la communauté des chercheurs… et leurs victoires contre un gouvernement moins généreux qu’il n’y paraît. De quoi vous inspirer!
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On ne devrait pas parler de SciHub…
… Mais on va le faire quand même. Le très fameux site de partage pirate de publications scientifiques a, tout comme son presque jumeau Libgen, subi les foudres d’Elsevier, qui a obtenu début mars que ces sites ne soient plus accessibles à partir des principaux FAI français que sont Orange, Free, SFR ou Bouygues, même si de votre laboratoire, cela ne devrait pas poser problème puisque c’est Renater qui vous fournit internet. Etant donné la facilité qu’il y a à contourner cette décision, elle semble surtout avoir valeur de symbole.
Pendant ce temps-là, SciHub continue de narguer le shérif de Nottingham en annonçant des chiffres de fréquentation en hausse, avec plus de 400 000 visiteurs quotidiens, voire des pointes à 500 000. Une analyse publiée dans le Lancet a montré que les plus haut taux de consultation de cette plate-forme, pour les publis médicales tout du moins, proviennent de pays comme le Pérou, l’Algérie, le Maroc ou l’Indonésie même si en nombre absolu, l’Inde, la Chine, les Etats-Unis, le Brésil ou l’Iran prennent la tête. Quant aux Français, ils téléchargent somme toute assez peu. |
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Les doctorats toujours à prix d’ami
Le plan “Bienvenue en France” (sic) visant à réformer l’accueil des étudiants étrangers, tout particulièrement les extraeuropéens, accumule les critiques. Et sa parution au Journal officiel entérinant la multiplication par 15 des frais d’inscription en licence ou en master n’a pas calmé les esprits. A titre d’exemple, un étudiant non européen paierait à terme 3770 euros par an pour un master. Fort heureusement, comme le confirme le ministère de la Recherche, Frédérique Vidal a rétropédalé concernant les doctorants après une alerte franche de la mission de concertation : “La tendance générale témoigne d’une baisse du nombre global de nouveaux doctorants, les doctorants étrangers (qui représentent près de 45% des doctorants en France, NDLR) freinant cette diminution”. Ces derniers sont également des forces vives en terme de publication et coûtent très peu cher aux universités. Une dernière bonne nouvelle, parue elle le 21 avril au Journal officiel : les doctorants en dernière année de thèse pourront même être dispensés totalement de frais d’inscription si ils passent leur thèse avant la fin du premier semestre.
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Le CNRS veut tout sur HAL
La longue marche vers l’Open access connaît une nouvelle étape avec le message qu’a envoyé Didier Schul, directeur général délégué à la science du CNRS, le 19 avril dernier, dans lequel il enjoint tous les chercheurs de l’institution à déposer leurs publis dans la base publique HAL. Nous y reviendrons plus longuement dans le prochain numéro de TheMetaNews. |
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IL L’A DIT
« Il ne faut pas que ce soit des architectes, des designers (pour reconstruire Notre-Dame, NDLR). Il faut que ce soit des scientifiques. »
Philippe Starck sur France Info le 25 avril
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Les appels à projet, c’est par ici
- Docteurs, doctorants, si vous avez un projet en rapport avec les technologies “propres”, pourquoi ne pas tenter le concours CleanSearch for the Future, organisé par PhdTalent, en envoyant une vidéo résumant vos recherches et tenter de gagner 1000 euros pour le premier prix et au moins 5 minutes de gloire lors de l’International CleanTech Week en juin à Annecy.
- Attention, appel flash à l’ANR : votre labo a jusqu’au 27 mai 13h pour répondre à cette offre “pratiques de recherche et données ouvertes”, mais la saisie des données administratives est à effectuer de préférence une semaine avant. Si vous avez en soute un projet de partage des données (texte, images, sons, vidéos…) ou d’interopérabilité, prenez donc le temps d’y penser.
- Pariscience, dont la 15e édition se déroulera du 14 au 30 octobre prochain, fait une nouvelle fois son cinéma. Des binômes de jeunes chercheurs (doctorants ou post doc) et de réalisateurs réunis pour l’occasion auront 48 heures pour produire un court-métrage en mode sprint. A la clef, une projection et un prix de 1000 euros pour les deux plus talentueux.
- Pour les plus expérimentés maintenant : si Erasmus ne vous a pas suffi plus jeune, pourquoi ne pas tenter de candidater à une Action Marie Sklodowska-Curie (ASMC) et travailler en Espagne, Allemagne ou autres pendant un temps ? Des inscriptions individuelles à ce programme européen dépendant de H2020 sont ouvertes depuis le 10 avril dernier jusqu’au 11 septembre 2019.
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ET POUR FINIR
C’est drôle et c’est vrai. Et surtout c’est drôle. Qu’on soit en plein dedans, juste diplômé ou chercheur confirmé, il y a parfois un fossé entre les promesses de départ et la réalité.
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Laurent Simon
Né depuis une quarantaine d’années, journaliste depuis quinze ans, dont dix ans de rédaction en chef en presse pro, docteur en pharmacie et récemment diplômé du master médias de Sciences po Paris, où TheMetaNews a été pensé pour la première fois. Oh ! Il a un père chercheur qui est certainement pour quelque chose dans tout ça.
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Eddie Barazzuol
Né également depuis une quarantaine d’années, il est passé par Le Figaro, la presse quotidienne régionale, AEF ou La Recherche où il a exercé ses compétences en communication, marketing mais aussi en organisation d’évènements. Freelance depuis 2018, il n’a plus quitté la compagnie des chercheurs, puisqu’il a développé et lancé la grande enquête GenerationPhD.
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