Devinez d'où je vous écris




22 janvier 2020 /// L’actu de la profession


Réponse : du bureau
d’Antoine Petit
En effet dans moins de 72h, un numéro spécial de OutsideLab remplacera InsideLab exceptionnellement, où vous pourrez lire notre interview du PDG du CNRS, Antoine Petit.Il y sera bien sûr question de Darwin (on ne se refait pas) mais aussi et plus généralement d’évaluation des chercheurs, de la loi de programmation… Toute l’actu en somme.
Bonne lecture,
Laurent de TheMetaNews
PS. Si vous êtes à Bordeaux le 23 janvier, venez-nous rencontrer au Domaine du Haut Carré à l’Université de Bordeaux, nous y tiendrons un stand toute l’après-midi.


Si vous n’avez que 30 » cette semaine :

>> 600 candidats pour le poste de président du Hcéres ! ;
>> Le feuilleton de la LPPR continue ;
>> Les CDD de chantier ne résoudront rien, selon Dorothée Berthomieu ;
>> Des appels à projets à la pelle (trois, en fait)



A partir d’ici 5′ de lecture sans atermoiements



Ils furent 600 candidats en arrivant au port


Le moins qu’on puisse dire est que le siège de président du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) est convoité. Nous l’évoquions la semaine dernière, le collectif RogueESR a lancé une candidature collective pour tenter de lancer un message à Thierry Coulhon, pourtant promis au poste. Près de 600 chercheurs sont aujourd’hui allés jusqu’au bout de la démarche en envoyant un dossier en bonne et due forme (voir aussi « Et pour finir« ).


Ca vous fait réagir ? Nous le publierons.

Dernières nouvelles
de la LPPR


On espère que vous n’en avez pas marre d’en entendre parler. Parce que le sujet de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) risque de vous tenir en haleine pendant encore plusieurs mois. Toujours en concertation avancée – l’Assemblée nationale auditionne et le ministère reçoit les syndicats –, le texte devrait être présenté en conseil des ministres le 18 mars, en tout état de cause avant les élections municipales. Il faudra ensuite résoudre le casse-tête de l’embouteillage à l’Assemblée et au Sénat, le projet de loi sur les retraites et celui de l’audiovisuel public vont également occuper les parlementaires, pour le voir voté avant l’été. L’objectif du ministère, selon une source parlementaire ? « Simplifier, simplifier, simplifier »… et financer, on l’espère.


Des infos en passant //////// Le Comité d’éthique du CNRS a un nouveau site. Let’s have a look //////// L’Inserm a son plan stratégique 2020-2025 : l’institut vient de le publier en attendant d’être évalué par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche en 2020, brrrr  //////// Nous vous en parlions dans [OutsideLab#4], les annonces de recrutement de l’Inria pour cette année semblent faire le lit des tenure track « à la française » //////// Si vous voulez savoir ce qui a marché du côté des Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT) en 2019, consulter leur bien-nommé « Book des réussites » ////////  Encore une info CNRS (décidément) : l’institut a lancé son site Trouver un expert, permettant de rapprocher entreprises et labos ////////


Trois questions à… 


« Les CDI de projet sont un changement de paradigme »


Les CDI de projet sont sur toutes les lèvres. Pour la présidente du conseil scientifique du CNRS, Dorothée Berthomieu, cela ne résoudra rien.




Que penser du “CDI de chantier” déjà mis en place dans certains instituts ?
Ils ne peuvent pas résoudre les difficultés que connait la recherche pour plusieurs raisons : la première étant que ces CDI ne sont pas définis, tout comme les « tenure tracks ». Ce qui ressort, c’est que les CDI de chantier seraient des CDD. Une autre difficulté est que si l’idée est de recruter des docteurs sur des CDD de plusieurs années, la France aura du mal à insérer ces docteurs de 30 ans ou plus dans les entreprises privées car ce n’est pas ce qui est fait actuellement ; ils sont actuellement recrutés le plus souvent directement après la thèse voire après un post-doc.

Pour quelle raison ?
Un “tenure track” est par définition mis sur pied dans l’attente d’un poste permanent or qu’est ce qui garantit qu’il y aura des postes permanents à l’avenir ? Ils diminuent d’année en année. Il s’agit d’un changement de paradigme complet du recrutement dans la recherche publique. Va-t-on créer deux types de concours ? C’est une question que nous avons déjà posée à Antoine Petit. En 11 ans, 1278 emplois ont été perdus au CNRS, ce sont des pertes sèches, tenant compte des entrées et les sorties, soit 116 emplois par an. Avec 250 recrutements cette année, la tendance perdure, puisqu’à l’heure actuelle, tous les départs ne sont pas remplacés.

La montée en puissance des universités est-elle un changement d’ère pour le CNRS ?
Je ne mettrais pas en opposition le CNRS et les universités. La situation des universités n’est pas brillante non plus. Le CNRS n’est pas une exception internationale, ni européenne. En Allemagne, il y a des labos où les chercheurs ne font que de la recherche. L’exception française est peut-être que le CNRS couvre toutes les disciplines et que les chercheurs y sont recrutés pour faire de la recherche mais pas d’enseignement comme à l’université. C’est aussi l’organisation en unités mixtes de recherche qui est une exception française. Il y a en revanche une vraie exception en terme de rentabilité, les salaires sont bas ce qui conduit à un rapport qualité/coût très élevé. La rémunération brute mensuelle médiane est de 2836 euros pour les ingénieurs et techniciens et de 4103 euros pour les chercheurs.


Une semaine de Journal officiel en neuf lignes //////// Un petit bonjour à toute la promo de l’Ecole normale supérieure pour l’année 2020 //////// L’institut de France est autorisé à accepter une donation, au montant et aux conditions non précisées, de la part de six donateurs //////// Pour les amateurs de mots croisés, le vocabulaire de la santé s’est enrichi de quelques dizaines de mots, merci le JO //////// C’était en 2017, la France et l’Indonésie ont signé un accord dans la recherche, les technologies et l’innovation, il est enfin paru //////// Un décret vient fixer la question de la copropriété des résultats de recherche et la désignation d’un mandataire unique. On vous en reparlera ////////


Les appels à projets
de la semaine


  • Secret défense. C’est bientôt l’anniversaire d’Astrid ou plutôt de l’Accompagnement spécifique des travaux de recherches et d’innovation Défense, d’une durée de 18 à 36 mois pour un montant max de 300 ke. Vous l’avez compris, on parle de recherche duale (militaire et civile).  Date limite : le 3 mars 2020.
  • Partenaires particuliers cherchent… Toutes les disciplines sont potentiellement concernées par l’appel Chaires industrielles doté de 500 ke à 1,2 Me, destiné à des projets publics/privés. Date limite : le 10 mars 2020.
  • Libérée, délivrée. Un nouvel appel à projets lancé par le réseau européen Neuron ! Baptisé Elsa, pour « Ethical, Legal, and Social Aspects » des neurosciences, il se veut transdisciplinaire et englobe les neurosciences certes mais d’un point de vue légal, psychologique, théologique… bref tout sauf de l’expérimental. Date limite : 28 avril 2020.


Et pour finir

Ca y est, Bruno Beaufils est comme 600 autres chercheurs officiellement candidat au Hcéres. Encore un peu tôt pour dire si cette initiative ira jusqu’au bout mais au moins ce ne sont plus les volontaires qui manquent pour travailler au Haut Conseil.