Mathilde Fontez : « La presse scientifique a un peu vieilli »

— Le 12 mai 2021
Ancienne de Science&Vie et co-rédactrice en chef d’Epsiloon, Mathilde Fontez vous raconte la naissance de ce nouveau mag dédié à la science.

L’équipe d’Epsiloon a quitté Science&Vie suite à son rachat par Reworld Media. Vous venez de lancer Epsiloon, en quoi ce titre sera différent ?

On adorait notre magazine et nous avons toujours eu l’ambition de l’améliorer de l’intérieur. Depuis notre départ, on a pris conscience que la presse scientifique a un peu vieilli avec le temps et qu’elle n’est pas toujours accessible dans les kiosques, un peu à part en somme. Science&Vie fait peut-être peur à sa manière : nous voulons raconter des histoires d’une autre manière, grâce à un magazine accueillant, ouvert au monde et affuté sur l’actualité de la recherche.

Qui seront les lecteurs d’Epsiloon ?

Science&vie a un lectorat à 40% féminin à la fois jeune et vieux : les jeunes adultes s’arrêtent quand ils ont des enfants puis y reviennent avec l’âge. Epsiloon doit maintenant aller chercher les passionnés de science : l’équipe a 160 ans d’expérience cumulée en journalisme scientifique. J’insiste, nous ne ferons pas un magazine de connaissance mais un magazine d’actualité en prenant la science comme angle.

Quelle sera votre ligne éditoriale ?

La vulgarisation n’est qu’un moyen : on veut éviter à Epsiloon la pédagogie pour la pédagogie. On a même appris à détester cela ! Il est totalement gratuit d’expliquer pourquoi le ciel est bleu sans raison, c’est très descendant. Notre conviction est qu’il faut justifier les histoires par l’intérêt qu’elles ont, en n’étant pas nécessairement centré sur les chercheurs mais sur les découvertes. L’objet n’est pas la science pour elle-même ou le chercheur pour lui-même. Tout est au service du réel.

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