Anne Hidalgo vous a répondu

09.03.2022 • No3 • LES POLITIQUES VOUS RÉPONDENT

Temps de paroles

Battre sa coulpe. Il y a un an pile lors de la précédente Journée internationale des droits des femmes, nous avions fait le calcul : depuis nos débuts en 2019, 43% de nos interviews étaient consacrées à des femmes.

Happy little incidents. C’est donc avec une joie rétrospective que nous avions constaté accorder une place significative aux femmes dans notre média, sans toutefois atteindre la parité stricte.

Baromètre. Un an après, nous devons l’avouer : avec 38% d’interviewées, les chiffres 2022 sont moins bons (mais restent très supérieurs à la moyenne des médias). De quoi réfléchir pour l’année qui s’ouvre. Avec vous, peut-être ?

Keep calm & science hard,
— L’équipe de TheMetaNews

Sommaire

→  PRÉSIDENTIELLE  Anne Hidalgo vous répond (et on analyse le tout)
→  EXPRESS  Pendant ce temps dans la recherche
→  DECRYPTAGE  C’est la vie de l’ESR
→  MEDIAS  Votre revue de presse express

TEMPS DE LECTURE : 5 MINUTES

℗ Contenu restreint aux abonné·es

 INTERVIEW 

#PARLONSRECHERCHE AVEC ANNE HIDALGO

« La France doit mettre fin à la précarisation des jeunes chercheurs »

Fake news, Crédit impôt recherche… la candidate socialiste répond aux questions que vous lui avez posées. Cliquez et discutez avec la rédaction.

Comment allez-vous tenir compte de la “bonne” science dans l’élaboration des politiques que vous allez mettre en place ?

    ↳ Vous avez raison, il est essentiel d’écouter les scientifiques, d’éclairer nos décisions à la lumière de leurs travaux. Pour cela, je renforcerai l’accueil des Conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE) dans les administrations publiques, je consoliderai le rôle des conseils scientifiques (…)

Les moyens récurrents des laboratoires seront-ils augmentés afin de diminuer la part de financement sur projets ?

   ↳ Je réserverai les financements par appels à projets aux domaines stratégiques, pour que les autres financements soient de nouveau récurrents.

Persisterez-vous dans l’introduction de nouvelles formes d’emplois précaires ?

  ↳ C’est scandaleux. La France doit miser sur sa recherche et mettre fin à la précarisation des jeunes chercheurs qui s’aggrave depuis des années. Les nouveaux contrats comme les chaires de professeur junior introduisent une compétition inutile et une précarisation grandissante. Des chercheurs alertent également (…)

◆ UN PROGRAMME ET DES CONSEILLERS ◆

Parmi ses 70 propositions, une seule, la numéro 56, concerne la recherche mais touche un point crucial : le financement. Anne Hidalgo promet de porter à 3% du PIB en fin de quinquennat le budget de l’ensemble de la recherche publique et privée (enfin c’est ce qu’on comprend même si le terme R&D est utilisé). Si « la recherche doit pouvoir exprimer sa créativité », elle est également citée comme une condition au progrès et quatre secteurs (nommés sobrement “odyssées stratégiques”). Seront privilégiés la santé, l’énergie, la mobilité et le numérique. La candidate socialiste semble enfin attachée à renforcer la place de la science dans la société, notamment par l’enseignement et la médiation vers le jeune public. Auprès d’elle, on trouve notamment Jean Jouzel comme conseiller climat et Orlane François, ancienne présidente de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (Fage), comme porte-parole spécialisée sur les questions enseignement supérieur et recherche.

 EXPRESS 

Et pendant ce temps
dans la recherche

→ Un collectif de travailleur·ses précaires est en train de se constituer à l’université Paris-Saclay et ils diffusent un questionnaire de contact que vous pouvez consulter (et le remplir si vous êtes concerné·e·s).

→ Les Instituts hospitalo-universitaires (IHU) sont un modèle à conforter, rapportent les auteurs de ce rapport sénatorial qui ménage la chèvre et le chou. L’IHU Méditerranée infection dirigé par Didier Raoult (son successeur est en train d’être recruté) a été au coeur de l’actualité ces derniers mois. Les sénateurs sont décidément très actifs côté recherche en ce moment avec les auditions de la mission « Cherchez l’erreur française », dont les conclusions seront rendues pour les législatives de juin prochain.

→ Nous avons été reçus (avec deux autres confrères) fin février dernier à un échange informel avec Antoine Petit fraichement renommé à la tête du CNRS. En sont sortis ces quelques infos : l’intéressé confirme la demande de 25 chaires de professeurs junior comme nous vous le révélions dans un précédent numéro, regrette l’exclusion de la Suisse et du Royaume-Uni d’Horizon Europe et n’a pas dévoilé ses intentions sur la future CNRS TV, entre autres. Nous y reviendrons plus longuement dans un prochain numéro.

On vous a transféré ce mail ?

On est flatté. Pourquoi ne pas nous écrire pour discuter abonnement maintenant ?

 EXPRESS 

C’est la vie de l’ESR

→ Le Journal officiel au pas de course. Les modalités de la recherche clinique et le fonctionnement des comités de protection des patients évoluent • C’est officiel (et ce fut rapide, finalement), après avoir été débaptisée par le Conseil d’état, l’Université de Paris devient l’université Paris cité • Les candidatures aux chaires de professeur junior (rafraichissez-vous la mémoire) devront être adressées par l’intermédiaire d’une application dédiée • On connait les taux de promotion qui seront pratiqués en 2022 pour les ingénieurs (ITRF) • L’Inrae va recruter 55 chargés de recherche de classe normale • L’Université polytechnique Hauts-de-France et de la Fédération universitaire et pluridisciplinaire de Lille s’associent, voici comment • Des évolutions dans les protocoles de recherche sur les embryons soumis à l’Agence de la biomédecine • Les critères pour le classement des chargés de recherche avant leur nomination dans ce corps évoluent pour tenir compte de certaines activités • Ce décret prévoit que les maîtres de conférences sont dispensés d’inscription sur la liste de qualification des professeurs • Le Hcéres voit ses missions précisées •

→ Ils changent leur carte de visite. Des nominations de professeurs associés à mi-temps (bravo) • Des nouveaux membres élus à l’Académie nationale de médecine • Jean-Pierre Goullé est nommé vice-président de l’Académie de médecine • Quelques démissions de fonctionnaires stagiaires à l’ENS (est-il besoin d’épeler ?) • Laure Aymé est commissionnée pour rechercher les infractions à l’utilisation confinée d’OGM à des fins de recherche • Agathe Rolland est nommée membre suppléante du CA de l’Agence nationale de la recherche • Des nominations à l’ENS Paris Saclay (bravo aux impétrant·e·s) • On connait les membres du comité d’expertise des utilisations confinées d’organismes génétiquement modifiés • Lionel Buchaillot est nommé directeur de l’institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes au CNRS • Jan Matas a été nommé au bureau canadien du CNRS mi février •

 EXPRESS 

Votre revue de presse

→ Le front russe. L’actualité est évidemment monopolisée par la guerre russe en Ukraine (relisez notre numéro spécial). The Guardian fait l’analyse depuis les universités anglaises, Science | Business décrit la vie de chercheurs sous les bombes (et sous les drapeaux). University décrypte les conséquences de la rupture académique consommée entre la Russie et l’Union européenne. RFI rappelle que les liens entre la Russie et le reste du monde sont particulièrement étroits dans le spatial. Espérons que ce post du Grand continent sera prémonitoire.

→ La main dans la main. Comment innove-t-on vraiment ? En permettant aux gouvernements, aux chercheurs et la tech de travailler ensemble, rappelle Technology review (la revue du MIT) dans cette tribune de Shirley Ann Jackson. Pour info, BPIfrance va fêter dans quelques jours les trois ans du plan Deeptech, avatar français de cette volonté d’innover. Innovation toujours, Le Monde dresse le portrait des nouvelles start-up du quantique, sous la plume de David Larousserie.

→ On partage tout. Un article sur l’édition scientifique, ce n’est pas tous les jours et là ce sont Les Echos qui s’y collent avec une analyse du modèle et de la stratégie du réseau social Academia, qui veut notamment lancer dix revues open, avec le géant chinois Tencent en toile de fond. Et puisqu’on parle de science ouverte, sachez que le rapport de l’Opecst sur le sujet sort aujourd’hui.

→ Last but not least. Des grèves et des manifestations massives parmi les personnels universitaires ont eu lieu au Royaume-Uni fin février, rapporte Nature. En cause : des coupes budgétaires, of course, et des problèmes de ressources humaines. Ca ne vous rappelle rien ?

 LE MOT DE LA FIN 

Et pour finir…

Ce meme n’est pas récent (2015, déjà !) mais n’a malheureusement pas beaucoup vieilli. Et si vous voulez être célèbre sans la sueur du peer review, vous savez ce qu’il vous reste à faire.