On a consulté le baromètre (vol.1)

08.11.2023 • LA RECHERCHE ET SA POLITIQUE


Foin de point médian

Exclusif. Honnie par les uns, promue par les autres, supportée par la majorité, l’écriture inclusive, plus utilisée dans l’ESR que dans le reste du monde, a les honneurs de l’actualité, du côté de Villers-Cotterêts et du palais du Luxembourg.

Expiation. Le “PR” Emmanuel Macron, qui utilise pourtant à l’envi des formules telles que « celles et ceux » ou « toutes et tous » dans ses discours, s’est néanmoins prononcé contre le 30 octobre dernier lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française.

Epicènes. Hasard du calendrier (ou non), les sénateurs ont le même jour voté à une large majorité un texte prônant l’interdiction de l’écriture inclusive dans tout document officiel, ce qui donnera certainement envie à certain·es d’entre vous de l’utiliser encore plus.

Radioscopie. Aujourd’hui, un numéro exceptionnel : le premier épisode d’une série de deux consacré aux résultats de la grande enquête menée en partenariat avec le CPESR : 2600 d’entre vous ont répondu. En voici les premiers enseignements.

Bonnes lectures et à très vite, 

— Laurent de TheMetaNews.

Sommaire

→  COMPARUTIONS Une radioscopie de l’ESR (Ep.1)
 BRÈVES Santé cherche pilote et Amendement anti ANR
→  LA VIE DE L’ESR On nomine, on élit, on radie
→  EXPRESS Votre revue de presse
ET POUR FINIR Charles is alive

TEMPS DE LECTURE : 4 ou 9 MINUTES

℗ Contenu réservé à nos abonné·es

COMPARUTIONS

On vous tend le baromètre (Ep.1)


Comment allez-vous au travail ? Confiance, ressenti, conditions de travail… Voici les premiers enseignements du baromètre 2023, réalisé en collaboration entre la CPESR et TMN

Apocalypse Now. Nous sommes le 22 mai 2018. Les mobilisations contre la loi ORE battent leur plein partout en France. À la faculté de droit et de science politique de Montpellier, étudiants et enseignants grévistes ont voté en AG : ils occuperont l’établissement, rassemblés dans un amphithéâtre (…)

BRÈVES

Pendant ce temps dans la recherche


Check in santé. Y aura-t-il un pilote dans l’avion de la recherche en biologie et santé ? La réponse est oui mais on attend encore la composition de l’équipage. D’un côté, le rapport de Philippe Gillet publié cet été préconisait de confier ce grand œuvre à l’Inserm, de l’autre, le député-chercheur Philippe Berta veut mettre l’Agence de l’innovation en santé (AIS) sur le coup, comme il l’a précisé le 26 octobre dernier. L’illisibilité actuelle du système met selon lui « à mal le travail des chercheurs », coincés par la recherche de financements et ployant sous la charge administrative.

→ Transparence toute. La préparation du projet de loi de Finances a ses traditions auxquelles il ne faut pas déroger, dont la publication dans les “jaunes budgétaires” des comptes des organismes de recherche (voici le doc commun). Chaque établissement est tenu de rendre public son “top ten” des plus grosses rémunérations en son sein (voir p.154 du même document), de manière anonyme toutefois. Sur le podium : l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen), le Cnes, le CEA, l’IRSN et le CNRS. Seule la rémunération du PDG de l’Ifremer semble avoir “échappé” cette année encore à la déclaration aux services de Bercy.

→ Dépaysement. On signale un nouvel avis (consultatif) du Conseil de déontologie du ministère de la Recherche, qui signale que les référents déontologues ressentent « un certain isolement » devant la complexité et la variété des cas (laïcité, sécurité, lanceur d’alerte…). Et dessine en creux le chemin qui reste à parcourir : le conseil en est à rappeler aux établissements leurs devoirs et notamment que « le référent déontologue ne doit présenter aucune dépendance avec la chaîne hiérarchique » ; il prône également la mise en place de référents communs pour les petits établissements.

→ En attendant Godot. Elisabeth Borne allant bientôt dégainer son 49.3 et donc couper court à toute conversation sur le projet de loi de Finances pour 2024, actuellement débattu à l’Assemblée, les députés s’en donnent à cœur joie. À l’initiative de La France Insoumise, un amendement adopté propose ainsi la dissolution de l’Agence nationale de la Recherche (ANR) et le transfert de ses budgets vers une nouvelle ligne “crédits récurrents”.

EXPRESS

C’est la vie de l’ESR


→ Le JO au pas de course. 18 postes sont offerts au concours de l’agrégation pour le recrutement de professeurs des universités en droit privé et sciences criminelles • Des précisions sur le transport des corps ayant fait l’objet d’un don à des fins d’enseignement et de recherche • Petite modification du règlement intérieur du Hcéres •

→ Ils réimpriment leur carte de visite. Stéphane Piednoir, sénateur LR du Maine-et-Loire devient président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) et Pierre Henriet (député Renaissance), vice-président • Des nominations de professeur·es des universités comme s’il en pleuvait (et une deuxième averse) • Sont nommés en qualité de directeur d’études titulaire de l’École des hautes études en sciences sociales les personnes citées ici • Tristan Dufes est nommé membre du conseil d’administration du BRGM • Florence Riou est nommée commissaire du Gouvernement auprès de l’Académie des technologies • Frédéric Ravel est nommé membre du conseil d’administration de l’Institut Polytechnique de Paris • La fonction de président·e de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) est déclarée vacante à compter du 12 février • Benoît de L’Estoile est nommé directeur du département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly • Hugo Texier est exclu définitivement de l’École normale supérieure de Lyon, tout comme Liv Diaz Y Burgo (ici) • Laurent Masson est nommé directeur général des services (DGS) de l’université de Mulhouse – Haute-Alsace • Thierry Boulogne est nommé directeur général des services (DGS) de Centrale Lille • Des nominations au CA du Centre technique du livre de l’enseignement supérieur • José Labarère et Pierre Nazeyrollas sont nommés respectivement vice-président et secrétaire général du conseil scientifique en médecine • Laura FoiniLeticia Cugliandolo et Berengère Ize sont nommées au Comité national de la recherche scientifique • Gérard Socié est nommé président du conseil scientifique de l’Institut national du cancer dont la composition a été renouvelée •

→ Et si c’était pour vous ? Les fonctions de directeur ou directrice de l’École nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise (ENSIIE) sont déclarées vacantes au 1er avril 2024 •

EXPRESS

Votre revue de presse


↯ : articles protégés par un paywall

→ Kramer contre Kramer. Un projet Manhattan de la transition écologique ? Une tribune parue dans Le Monde le 25 septembre dernier ↯ proposait de mettre les grands moyens contre le dérèglement climatique. À l’initiative de l’atelier d’écologie politique Écopolien, d’autres scientifiques leur répondent par tribune interposée, toujours dans Le Monde, en les incitant à voir plus large

→ À découvert. L’hebdomadaire Alternatives économique revient à son tour sur la cure d’austérité que le gouvernement veut faire subir aux universités ↯ (évidemment à leur grand dam) à travers une série de trois articles à la tonalité pessimiste (nous vous en parlions également). À lire sur le même sujet, une tribune de Marc Bollecker de l’université de Haute-Alsace, parue dans… La Tribune, comme il se doit. Pour clore le bal (mais pas la polémique), un dernier opus dans L’Étudiant sur le même sujet.

→ Win-win.Les laboratoires académiques ont-ils une culture de l’innovation et du partenariat avec le privé ? À lire Alexandre Bounouh, nouveau président de l’Association des instituts Carnot, qui publie une tribune dans L’Opinion, c’est évidemment non.

→ Soleil couchant. La proportion de papiers issus de chercheurs japonais parmi les 10% les plus cités a été divisée par trois ces vingt dernières années, relate Nature. Le journal tente de trouver une explication à cette décroissance qui inquiète également le gouvernement nippon. Une piste ? Les financements.

→ Chantage Nobel.Dans une tribune bien sentie, l’astronome britannique Martin Rees taille quelques croupières aux Prix Nobel (dont il n’est pas titulaire). Il en détaille notamment les défauts et les points aveugles (mathématiques, robotique, océanographie…). Le tout est à lire dans The Guardian. Et puisqu’il est question de Nobel, voici une interview de la très rare Emmanuelle Charpentier dans l’hebdomadaire Le Point, où elle peste notamment contre la bureaucratie ↯ et le conservatisme… en Allemagne ! Le tout avec une sincérité désarmante.

DES CARTES, DES CARTES

Et pour finir…


Ce cher Charles Darwin (la mascotte de notre campagne “Demain, ouvrir TMN“) a tout récemment inauguré des locaux à l’université de Lincoln. Si, si.