Sur quelle nouveauté miser ? |
Serez-vous évalué à terme grâce à des « indicateurs de nouveauté » ? On tente de vous expliquer. Comment mesurer la nouveauté ? Si l’on suit la pensée du célèbre économiste Joseph Schumpeter, il s’agit de la combinaison inédite de concepts. Quoi de plus naturel donc que de l’appliquer aux publications ? Pour juger de la nouveauté d’un papier, il suffirait d’examiner si les mots-clés ou les références – plus précisément les revues citées – ont déjà été associés… ou pas. C’est ainsi qu’est né ce sujet, depuis une petite dizaine d’années chez les bibliomètres, où il est principalement porté par des économistes. Les objectifs ? Développer des outils pour l’évaluation – le Hcéres travaille sur le sujet en France – mais aussi mieux comprendre comment émergent les nouvelles idées en recherche. Critère de nouveauté à la main, ces chercheurs écument les bases de publications et étudient leur impact. Avec deux observations : les articles novateurs sont plus cités en moyenne… mais après plus longtemps que les autres. Une chose en entrainant une autre, ces scientifiques « novateurs » ont donc paradoxalement moins de chance d’être financés même s’ils candidatent plus aux appels à projet. Des infos à venir. Michele Pezzoni, maître de conférence en sciences économiques, cherche à comprendre comment se diffuse la nouveauté et à dessiner le portrait robot des équipes « novatrices », notamment en physique. Trop d’homogénéité des profils au sein de l’équipe ou une trop grande ancienneté peuvent être des freins, a-t-il découvert lors d’une étude à paraître bientôt. La suite ? « L’avenir de la discipline sera d’utiliser le traitement automatique du langage [dont nous vous parlions justement et qui vient d’être appliquée aux brevets, NDLR] pour analyser le contenu des articles », confie Michele Pezzoni, également conseiller pour l’Observatoire des sciences et technologies du Hcéres. Ce dernier est d’ailleurs sur le coup. |