Entrepreneuse et (deux fois) maman, c’est possible. La chercheuse Charlotte Schoelinckchercheuse a fondé Lisaqua, une start-up qui vise à produire des gambas à l’impact écologique limité. Mais où a-t-elle pêché cette idée ? Devenir entrepreneuse, ça a toujours été une envie ou est-ce venu par hasard ? J’ai toujours été très curieuse, je suis toujours sortie des chemins battus et des règles établies mais je ne me suis jamais dit que je voulais devenir entrepreneuse. C’est lors de ma thèse que je me suis rendue compte qu’on pouvait toucher à tout, travailler à 360° — chercher des financements, publier des papiers — et qu’au final, je suis devenue entrepreneuse. Au quotidien, cela n’a donc pas été un gros changement ; il faut tout de même s’entourer des bonnes personnes pour les parties administratives ou le business plan. Comment en êtes-vous arrivée aux gambas ? Ma thèse portait sur les poissons coralliens et leurs parasites branchiaux [jetez-y un oeil si vous avez un moment, NDLR]. C’est lors de mon postdoc que j’ai découvert l’aquaculture et surtout le fait qu’il y avait très peu de traitement des rejets et un usage massif d’antibiotiques. Or cette filière va connaître un grand essor dans les prochaines années. Toujours au Canada, j’ai parallèlement découvert un système d’aquaculture en pleine mer « intégré » qui permet de produire de manière intensive en limitant les rejets… mais nécessite toujours l’utilisation d’antibiotiques. Mon idée était de retranscrire ce système à terre pour éviter leur utilisation… mais je n’ai pas tout de suite eu le déclic. Quelle a été la suite avant de se lancer « pour de vrai » ? J’ai fini par arrêter la recherche et, après quelques expériences professionnelles et la naissance de ma fille, je me suis souvenue de ce projet. Les gambas permettaient de tester cette idée facilement car elles ont un cycle de vie de cinq mois, beaucoup plus court que celui du saumon. Et puis, je voulais créer mon propre travail ! |
Hélène Gispert : « L’absence des femmes aux Nobel n’est que la partie émergée de l’iceberg »
Les femmes sont encore une fois les grandes perdantes de cette série de Nobel 2024. Faut-il s'en indigner ? En effet, si l’on regarde les cinq dernières années, sur les trois prix de médecine, physique et chimie, 29 hommes et seulement six femmes ont été récompensés....