Copier n’est pas jouer (Ep.2)

17.02.2023 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


Guerre de génération

À la pelle. Des doctorants dont la thèse a été plagiée par leurs encadrants de thèse ? Les exemples n’ont pas manqué lors de mon enquête sur le plagiat académique.

Senior-bashing. Encore un article à charge contre les “vieux” chercheurs ? J’avoue ma sensibilité pour la cause des jeunes chercheurs dont la protection fait régulièrement défaut.

La goutte qui fait déborder le bécher. En fait-on trop ? Une lectrice nous a récemment confié son agacement devant cette manie de prendre leur défense. Et vous, vous en pensez quoi ?

Changement de costume. La situation inverse existe – les jeunes qui profitent de leurs encadrants –, nous en sommes conscients. Ça vous est arrivé ? Témoignez par retour de mail !

Ciel bleu en vue. Promis, on vous prépare aussi des sujets moins “plombants”. En attendant, voici notre second volet sur le plagiat : un “crime” sans victime ? En tous cas, sans grande sanction.

À très vite, 
— Lucile de TheMetaNews.

PS. Notre campagne « Demain, ouvrir TMN » continue ! N’oubliez pas : à 100%, on lève le paywall.

Sommaire

→  ANALYSE  Le plagiat, science de haut vol (Ép.2)
→  UN CHIFFRE  Le climato-scepticisme revient
→  UN OUTIL Le blogging scientifique n’est pas mort
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Perle de sous-bois

TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES

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ANALYSE

Le plagiat, science de haut vol (Ep.2)

Le plagiat est encore très peu sanctionné dans un système français qui a du mal à faire une place à ceux qui en sont victimes.

     ↳ Retrait et destruction de tous les exemplaires existants de la thèse, accompagnés de 5 000 euros d’amendes pour contrefaçon et 20 000 euros de dommages et intérêts à verser à son doctorant jordanien, victime du plagiat. En 2013, la justice condamnait une enseignante-chercheuse de Toulouse. Une des très rares condamnations en la matière, qui n’a pas fait long feu (…) 

UN CHIFFRE

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Parmi les comptes Twitter qui abordent les questions climatiques, environ un tiers se révèle climato-dénialiste, selon la formule des chercheurs français à l’origine d’une étude tout juste communiquée. À l’heure où s’enchaînaient canicules et incendies, une importante communauté “dénialiste” se serait structurée à l’été 2022, principalement formée de robots et relayant des messages toxiques, avec une fréquence 3,5 fois plus élevée que les scientifiques du GIEC. S’affirmer climatosceptique serait-il devenu la nouvelle façon d’exister politiquement pour les antivax ?, s’interroge le blogueur Bon Pote.

UN OUTIL

Le blogging scientifique n’est pas mort

Suivre les recherches en cours dans son domaine au jour le jour, c’est ce que vous permet entre autres la lecture de blogs scientifiques, notamment en sciences humaines et sociales. Et si vous lanciez le vôtre ? L’avantage est de pouvoir s’exprimer dans un style plus libre que dans les publications académiques et de communiquer sur des éléments non publiables. Cela peut d’ailleurs s’avérer être un bon entrainement pour les doctorants, comme l’explique la chargée d’études documentaires Laurence Bizien… sur son blog ! Basés sur une interface WordPress, les carnets Hypotheses sont là pour ça, accompagnés d’une belle quantité de documentations à votre disposition, dont la Maison des carnets, et même des formations. À vos claviers !

EXPRESS

Des infos en passant

● Jeune Jedi. Envie d’entrer dans la communauté d’ASAPbio qui promeut les preprints ? Celle-ci propose un programme sur huit mois (d’avril à novembre) avec des formations qui vous engagent pour environ cinq heures par semaine. Les candidatures sont à déposer jusqu’au 24 mars. Pour vous motiver sur le sujet, cet article paru sur Reasearch Square met en avant un des avantages du preprint : s’affranchir des “biais de publication”.

● Critique constructive. Comment améliorer la correction de la science ? En psycho, les erreurs dans les publis restent encore très courantes. Un article sorti dans Perspectives on Psychological Science propose de s’inspirer des disciplines comme la biologie ou la santé qui pratiquent la publication de critiques post-publication pour aider la science à s’auto-corriger.

● 50 nuances de gris. Ne pas communiquer ses données, ne pas citer un papier… Est-ce grave selon vous ? Une enquête sur l’intégrité scientifique pose la question. Les chercheurs en psychologie sociale de Toulouse ont réalisé un premier questionnaire sur l’intégrité en général (fraudes, données, conflits d’auteur…) et un second sur le plagiat – vous devriez vous en sortir haut la main après avoir lu le premier épisode de notre analyse !

EXPRESS

Votre revue de presse

→ La fraude de Némo. Alors qu’un article de recherche australien sur les poissons clowns est suspecté de fraude par l’université rattachée, la revue dans laquelle il a été publié refuse de le retirer de sa plateforme, explique le magazine Science. La raison : un manque de preuve, en partie justifiée par la correction effectuée par les auteurs depuis le rapport de fraude.

→ I need a hero. Face à l’augmentation considérable du nombre de soumissions, les éditeurs ont de plus en plus de mal à trouver des chercheurs pour réaliser le peer review, rapporte Nature. Entre manque de reconnaissance – TMN discutait d’un salaire pour les reviewers – et manque de temps, depuis le début de la crise sanitaire, de plus en plus de chercheurs ont ​​réduit leur activité de relecture.

→ Sans un bruit. À l’université de Lausanne, en Suisse, le mystère plane autour du départ soudain de l’éminent biologiste évolutionniste Laurent Keller, explique Science. Faute professionnelle ? Fraude ? Ni l’université, ni le concerné ne veulent expliciter les raisons de ce départ et les membres du laboratoire sont priés de ne pas le commenter.

— Revue de presse rédigée par Noémie Berroir

PERLE DE SOUS-BOIS

Et pour finir…

Vous ne devinerez jamais ce que représente cette superbe photographie