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06.04.2022 • N°6 • LES POLITIQUES VOUS RÉPONDENT
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Où l’on ne s’y attend pas
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Y aller (ou pas). Demander une interview d’Éric Zemmour a suscité des débats au sein de la rédaction. Fallait-il y aller sachant que le candidat de Reconquête est constamment accusé de tordre la science au service de son roman national ?
Y aller (finalement). Après mure réflexion — et la volonté de ne pas perturber le jeu démocratique même à notre petite échelle —, nous avons envoyé vos questions à son équipe de campagne. Ils y ont répondu.
À vous de juger. Pas de surprises à attendre à la lecture : la pensée zemmourienne transparait facilement sous les propositions plus consensuelles malgré ses déclarations d’amour à l’excellence scientifique bien de chez nous.
Et les autres ? Pour être transparent avec vous, nous attendons encore les réponses d’Emmanuel Macron incessamment, nous y consacrerons un numéro dès réception. Marine Le Pen n’a elle jamais répondu à nos sollicitations.
Keep calm & science hard,
— L’équipe de TheMetaNews
PS. Ce numéro de #ParlonsRecherche ainsi que tous les numéros précédents sont disponibles en libre accès sur notre tout nouveau site jusqu’au 24 avril ! Faites-le savoir.
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→ ANALYSE La science ou plutôt les sciences selon Éric Zemmour
→ INTERVIEW « Les sciences ne peuvent être polluées par des pressions politiques »
→ EXPRESS JO, nominations : c’est la vie de l’ESR
→ ACTUALITÉS Et pendant ce temps : Hcéres rassure, Galaxie capote…
→ EXPRESS Votre revue de presse
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TEMPS DE LECTURE : 5 MINUTES
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℗ Contenu réservé à nos abonnés
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UN RAPPORT À LA SCIENCE DÉCRYPTÉ
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Je t’aime pas, moi non plus
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Pour le candidat d’extrême-droite, il y a Science et sciences. Dans son viseur : les sciences humaines, historiens et sociologues en tête (qui le lui rendent bien).
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→ Deux mesures. « Éric n’est pas trop à l’aise a priori avec tout ce qui concerne les sciences, la médecine, la recherche, etc. Il préfère l’Histoire… », nous confiait un de ses proches quand nous tentions il y a déjà plusieurs mois de joindre l’équipe du candidat de Reconquête. Avec ces quelques mots, tout semble résumé du rapport d’Éric Zemmour à la science.
→ Réchauffé. Arguant « ne pas être scientifique », l’ex-polémiste faisait part de ses doutes à demi-mots sur le réchauffement climatique le 24 octobre dernier (écouter à 16′)… avant d’en faire quelques mois après un argument pour le nucléaire et contre les éoliennes, devenues dans cette campagne un marqueur politique à elles seules, tout comme le recours aux pesticides.
→ Finalités. La réindustrialisation étant la mère de toutes ses batailles, la recherche — au sens techno-scientiste du terme — y sera donc arrimée, notamment en adossant le ministère de la Recherche à celui de l’Industrie (voir son interview ▼). Tout un symbole. Mais ce n’est certainement pas à cause de cette mesure institutionnelle que son mandat ferait trembler les chercheurs.
→ C’est un beau roman. La carrière journalistique et intellectuelle d’Éric Zemmour est en effet marquée par sa relecture de l’histoire de France, que ce soit sur le rôle du maréchal Pétain durant l’Occupation ou sur la “théorie” du Grand remplacement. Au grand dam des chercheurs spécialistes de ces sujets, bien impuissants à remettre de la science dans ce concept qui en semble dépourvu.
→ Cinquième colonne. Ces attaques contre les sciences sociales ont connu un démarrage en trombe avec sa dénonciation des « sociologues et des universitaires » lors de sa première allocution sur Youtube (la vidéo a été retirée depuis) et un climax au meeting de Villepinte au moment de l’annonce de sa candidature. Il y a alors pointé l’influence selon lui délétère des « théories du genre et de l’islamogauchisme ».
→ Paravents. Traduit en termes plus policés dans son programme, il s’agirait de « défendre la déontologie, la liberté académique et la diversité d’opinions dans l’enseignement supérieur face à la censure et à la pression idéologique ». On repense au jeu dangereux mené par le gouvernement, Frédérique Vidal en tête, sur ces sujets il y a quelques mois.
→ Tous en rang. La mise au pas des sciences sociales (et des journalistes, soit dit en passant) est un grand classique des régimes dits “illibéraux” ou autoritaires dont Éric Zemmour est l’héritier hexagonal. Rendez-vous dimanche avec toutes ces questions en tête.
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Le programme d’Éric Zemmour a été publié le 23 mars, vous pouvez le consulter dans son intégralité ici. Il contient les tropes propres à cette campagne (et à d’autres) : revalorisation des chercheurs et investissements à hauteur de 3% du PIB. Rien que de très consensuel. Son équipe de campagne ne comporte aucun référent ciblé sur l’enseignement supérieur et la recherche. Laurence Trochu, professeur de philosophie et présidente du Mouvement conservateur (ex Sens commun) a tenté un moment d’endosser ce rôle avant de se concentrer sur les questions d’éducation. Son conseiller spécialisé, qui a rédigé les réponses à notre questionnaire #ParlonsRecherche (lire dans son intégralité ▼) a tenu à garder son anonymat, contrairement à ceux des autres partis que nous avons contactés.
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#PARLONSRECHERCHE AVEC ÉRIC ZEMMOUR
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« Les sciences ne peuvent être polluées par des pressions politiques »
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Si les propositions de Reconquête ont des points communs avec d’autres programme, elles tranchent idéologiquement sur certains points.
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Les candidatures [aux postes de chercheurs] se font dans une compétition forte voire extrême. Comment donner autant de chances aux femmes qu’aux hommes dans ce contexte ?
↳ Les femmes ont autant de chances que les hommes, la question est incompréhensible pour un esprit scientifique observateur du milieu de la recherche. Sauf cas rarissime, les directeurs de recherches (hommes et femmes) ne sont pas d’horribles misogynes.
Comment allez-vous tenir compte de la “bonne” science dans l’élaboration des politiques ?
↳ La liberté académique, notamment en science, sera préservée des dérives idéologiques et politiques (comme le code de l’éducation le défend depuis toujours). Le discours à tous les niveaux du gouvernement sera clair et non ambigu : les sciences ne peuvent être polluées par des pressions et des considérations idéologiques ou politiques.
Si vous êtes élu, supprimez-vous le Crédit impôt recherche ?
↳ Le Crédit d’impôt recherche est un outil formidable au service de la R&D privée. Il n’est pas question de le supprimer. Par contre, il est absorbé à 50% par des grands groupes et c’est là qu’il est le moins efficace pour générer de la R&D.
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→ Le Journal officiel au pas de course. La convention du groupement d’intérêt public « Mission de Recherche Droit et Justice » est modifiée par ce texte • On recrute des magasiniers de bibliothèque (Université de Lorraine et SorbonneU), quatre dans dans ces établissements, deux à Paris 1 et Reims, 24 dans divers établissements • 13 postes de conservateurs stagiaires (issus de l’ENSSIB, coucou à nos lecteurs) sont à pourvoir, ainsi que deux par concours externe • Une affaire de violence verbale, une autre de partage d’images racistes (entre autres) à la section disciplinaire du Cneser • La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a délibéré sur le traitement des données de Galaxie, dont ce n’est pas le premier souci en ce moment (lire plus bas) •
→ Ils changent leur carte de visite. De très nombreuses nominations en tant que professeurs des universités et trois de plus ici • Erwan Paitel a quitté à sa demande le cabinet de Frédérique Vidal • Thierry Paul est nommé recteur délégué pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation pour les Hauts-de-France • De nombreuses nominations au Conseil national des universités côté disciplines médicales • Hervé Gaymard est nommé titulaire à l’Académie des sciences morales et politiques, en remplacement de Roger Etchegaray • Jean-Luc Parrain est nommé délégué régional académique à la recherche et à l’innovation pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur • Franck Brillet est nommé directeur de l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de l’académie de Nice • Les fonctions de directrice (ou -teur) de Polytech Annecy-Chambéry sont déclarées vacantes au 1er septembre 2022 • Jérôme Lesueur est nommé directeur de la recherche de l’École des Ponts ParisTech, à compter du 4 avril 2022 •
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Et pendant ce temps
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→ Nébuleuse informatique. La campagne 2022 d’inscriptions sur Galaxie devrait battre son plein mais Galaxie ne répond plus au moment où nous écrivons ces lignes et ce depuis plusieurs jours. Nombreux sont ceux à s’être cogné le nez sur le portail ministériel ; les syndicats ont alerté le ministère qui argue d’un afflux de connexions… dues à certaines mesures de la loi Recherche.
→ Fleurets mouchetés. La société française de physique publie le compte-rendu d’une rencontre avec le Hcéres et son président Thierry Coulhon après avoir rencontré l’Assemblée des directions de laboratoire fin février. Un début de normalisation suite aux protestations quant à la méthode (plus de distanciel) et au nouveau référentiel mis en place pour la vague C ? Les parties en tous cas s’accordent « pour souligner le rôle essentiel de l’évaluation périodique par les pairs dans la vie d’un laboratoire ».
→ Présidentielle aux rayons X. Une équipe de quatre chercheurs en sciences politiques a lancé Poliverse : un site d’analyse datas à l’appui autour de cette élection qu’on annonce boudée par une bonne partie de la population.
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→ Atomes crochus. BFM TV consacre un reportage à une grève au site de Cadarache du CEA, qui aurait réuni 150 à 200 personnes d’après les syndicats. En cause : des demandes de revalorisation salariales.
→ Éminences grises. Le site La Vie des idées consacre un fort intéressant article aux cabinets ministériels — qu’ils soient rue de la Montagne Sainte-Geneviève ou d’ailleurs —, objets de tous les fantasmes. Non sans raisons, d’ailleurs.
→ Maths d’abord. Le PDG de Thalès Patrick Caine s’inquiète dans une interview au Figaro (suite à une tribune publiée par Challenges) de la baisse du nombre d’ingénieurs et de scientifiques en France sur fond d’enseignement des maths dans le tronc commun.
→ Messieurs les Anglais. Times Higher education, dans un article subtilement titré « Liberté Égalité Autonomie », analyse le système universitaire français, un des plus centralisés au monde, selon le magazine anglais.
→ Outre Atlantique. Nature consacre un papier à la campagne présidentielle française du point de vue de la science avec quelques interviews de chercheurs (dont notre lecteur Bruno Canard).
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Et puisqu’on consacre encore un numéro à la présidentielle pourquoi ne pas aborder les vrais sujets, comme celui de la semoule de maïs ? Big up à notre primesautière lectrice qui nous l’a fait parvenir (via Le Gorafi qui a établi un comparateur impayable)
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