Être une femme (et porter un projet)

Où en est la parité dans les appels à projets ? Malgré quelques bons indicateurs, il y a encore du chemin à faire.

— Le 7 mai 2021

Où se situe l’origine du problème ?

Affichage paritaire. En décembre 2020, l’European research council (ERC) se vantait d’un taux de succès supérieur pour les femmes à son appel à projets “consolidator” : 14.5% contre 12.6% pour leurs confrères. Une bonne nouvelle, certes, qui doit tout de même être contextualisée :

  • Les femmes restent minoritaires.  Au global, elles ne représentent toujours qu’un tiers des porteurs de projet financés par l’European Research Council (ERC) et l’Agence nationale de la recherche (ANR), équivalent à la proportion de chercheuses. 
  • Pas de traitement de défaveur.  Avant et après sélection des projets, les proportions de femmes restent sensiblement les mêmes, à un pourcent près. On peut s’en féliciter. 
  • Des chiffres qui dégringolent avec l’âge.  En revanche, du côté de l’ERC ou de l’ANR (qui publiait ces chiffres en mars), la tendance est identique : 37% des lauréats de l’ERC “starting grant” sont des femmes, contre seulement 23% pour leurs aînées titulaires d’un ERC “advanced”. A noter : ce taux était de 10% en 2014. 
  • Où sont les professeures ?  Le précédent constat est renforcé chez les enseignants-chercheurs. Il existe 27% de femmes parmi les professeurs mais seulement 22% de ceux sélectionnés à l’ANR sont des femmes. Un écart qui reste donc à rattraper.

Les labos parlent aux labos

Pouvoir s’inspirer de la démarche d’autres laboratoires, c’est l’objectif du nouveau réseau des laboratoires en transition qu’a lancé Labos 1point5, adressé aux labos pilotes, mais aussi et surtout à tous les autres. La seule condition pour y entrer : avoir réalisé au moins un bilan de ses émissions sur au moins un poste – déplacement, bâtiments, achats. Céline Serrano, ingénieur de recherche Inria, le coordonne avec Marie-Alice Foujols : « Après le BGES, les référents peuvent avoir un sentiment d’isolement, voire de découragement, qu’on souhaite briser ». « Au départ, on a l’impression d’être face à une énorme montagne. Voir que c’est possible ailleurs aide quand on a l’impression de ramer », confirme Sophie Schbath, co-animatrice du réseau. Pour Alexandre Santerne, c’est avant tout un travail d’équipe : « Les actions et l’énergie de toutes et tous sont indispensables ». Depuis le webinaire de mai, un canal d’échange regroupe plus d’une centaine de personnes et le développement d’une plateforme est en cours, prévue pour fin 2023. Celle-ci rassemblera les fiches de chaque laboratoire qui le souhaite avec leurs BGES, leurs actions, leurs scénarios, leurs spécificités… et permettra de rechercher par discipline, zone géographique ou taille pour comparer les démarches et échanger. « Les labos aident les labos », parie Labos 1point5.

À lire aussi dans TheMetaNews

La longue marche des labos vers la transition

La bioinformaticienne Sophie Schbath n'est plus directrice de son labo mais reste très occupée. Elle va régulièrement donner devant d'autres labos des séminaires d’un genre nouveau où elle présente l'expérience dans laquelle elle a entraîné son unité il y a quatre...

« Bousiller quelqu’un comme ça, j’ai du mal à l’accepter »

Le jour et la nuit. En cette journée du mois de juin 2023, l’agitation règne dans le couloir qui mène au Cneser disciplinaire. Cinq personnes, toutes et tous témoins de l’affaire du jour, trépignent devant la porte close de la salle d’audience. À l’intérieur, le calme...

Tous procrastinateurs

Disons-le d’emblée : de manière empirique, il semble y avoir deux types de procrastination. « La procrastination utile où tu fais le ménage et celle inutile où tu regardes des vidéos sur Youtube », explique Paul*, postdoc en informatique et expert profane en la...