Tout ce que vous direz pourra être retenu…

23.09.2022 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


Covid énergétique

Témoignez. Vos recherches vont-elles pâtir de l’inflation conjuguée à la hausse des prix de l’énergie ? Le sujet nous tient à cœur donc nous renouvelons notre appel : livrez-nous vos témoignages en répondant à ce mail !

Échelles variables. Personne ne sait ce que nous réserve cet hiver, certes, mais vous avez surement déjà une petite idée ou de grosses craintes. Racontez-les nous, que cela concerne l’arrêt de votre manip ou d’une grande infrastructure.

Ligotés. Mais pour l’heure on se penche en détail sur les procédures bâillon envers les chercheurs – déjà évoquées lors de notre entretien avec Elisabeth Bik – et des protections dont ils bénéficient (ou pas).

À très vite, 
— Lucile de TheMetaNews.

Sommaire

→  ANALYSE  Des chercheurs bâillonnés
→  CHIFFRE  Le prix doré de l’open access 
→  OUTIL  Voyage dans la Galaxie
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Entre deux eaux

TEMPS DE LECTURE : 3 ou 7 MINUTES

℗ Contenu réservé à nos abonné·es

ANALYSE

Histoires de chercheurs bâillonnés


Faute d’une protection juridique spécifique, des chercheurs se retrouvent devant les tribunaux pour diffamation. Analyse des derniers cas de procédures bâillon.

Si la science reste en général à la porte des tribunaux, les chercheurs y entrent parfois. En janvier dernier, Alexandre Dézé reçoit un courrier pas comme les autres : il est mis en examen, suite à une plainte pour diffamation. Cela signifie qu’il est soumis à une procédure judiciaire et doit faire appel à un avocat dans les plus brefs délais. (…)

UN CHIFFRE

2 millions

Le CNRS aurait indirectement dépensé deux millions d’euros de frais de publication (APC) via l’ensemble des chercheurs sous sa tutelle durant la seule année 2017. Pour comparaison, douze millions d’euros avaient été déboursés la même année pour des abonnements aux revues. La Direction des données ouvertes de la recherche (DDOR) du CNRS vient de publier son étude sur le paysage de l’édition scientifique et montre au passage une énorme concentration éditoriale, notamment en STM (sciences, technologies et médecine) : trois éditeurs (sur plus de 400) concentrent la moitié des publis. Et c’est Springer Nature qui rafle la plus grosse part du gâteau avec ses deux revues en “gold open access”, Scientific Reports et Nature communications. Même constat au niveau international dans cette étude canadienne : entre 2015 et 2018, les chercheurs du monde entier auraient dépensé 1,06 milliards de dollars de frais de publication. La France est en 9ème position des pays qui payent le plus d’APC avec environ 30 millions de dollars sur quatre ans. Par peur d’une dépendance accrue aux gros éditeurs, le CNRS dit ne pas vouloir développer les accords couplant abonnements et frais publications au sein d’un même contrat. The Conversation présente l’exemple de la revue canadienne Seismica, soutenue par l’université McGill.

UN OUTIL

Au fin fond de Galaxie

La chasse aux postes est ouverte. Au lieu de naviguer à vue sur le site de Galaxie, utilisez plutôt ce moteur de recherche, développé par le chercheur Rémy Grünblatt. Celui-ci vous permet de sélectionner votre domaine de recherche, un lieu, un type de poste… parmi tous ceux publiés sur Galaxie.

EXPRESS

Des infos en passant


● On déboutonne la chemise (ou la blouse). Vous avez forcément entendu parler de la Fête de la science qui se tiendra cette année du 7 au 17 octobre. Mais connaissez-vous la Nuit européenne des chercheurs ? Plutôt dans l’esprit “Pint of science” – scientifiques et grand public discutent dans un bar autour d’un verre –, celle-ci se tiendra le 30 septembre prochain dans 16 villes françaises.

● Vous pouvez répéter la question ? Plus de 2000 chercheurs du CNRS ont répondu à l’enquête « L’intégrité scientifique et l’éthique de la recherche à l’épreuve de la Covid-19 ». Premier résultat : seul un tiers est certain de ce qu’est réellement l’intégrité scientifique… (n’ont-ils pas assez lu TMN ?) L’intégralité sera en ligne le 30 septembre, on vous en reparle.

● Un, ça passe, deux… L’empreinte carbone d’une publication est pratiquement négligeable, conclut Labos1point5 après avoir décrypté un article scientifique de 2016 sur le sujet. Mais — il y a forcément un mais — le collectif alerte sur la croissance exponentielle du nombre de publis et pousse à l’introspection.

● Juge et partie. Après un an d’arrêt, les recherches sur les prions ont repris le 1er septembre à l’Inrae. La sécurité est à son meilleur niveau possible, assure la direction, se basant sur un audit réalisé au printemps au sein de l’unité Virologie et immunologie moléculaires de Jouy-en-Josas où un nouveau cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob avait été détecté parmi le personnel. Les syndicats regrettent que toutes les recommandations du rapport d’inspection n’aient pas été mises en place, notamment sur l’indépendance du délégué-prévention.

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Attaque ciblée. Les informaticiens de Jstor tentent en vain de bloquer le robot qui finira par télécharger près de 5 millions d’articles scientifiques… Le blogger Pwned, spécialisé dans le cybercrime, revient sur le célèbre scrapping d’Aaron Swartz suivi d’une course poursuite virtuelle il y a exactement douze ans. 

→ Des légumes. Les bus desservant le plateau de Saclay sont saturés, même CNews en parle ! Un argument pour réclamer le projet démesuré de ligne de métro 18 – relire notre article – ? La chercheuse Isabelle Goldringer défend au contraire l’utilité terres agricoles qui pourrait nourrir 400 000 personnes dans une interview pour Médiapart. 

→ Schizophrénie. Peur d’une plainte pour diffamation ? Le Monde avait dépublié une tribune du chercheur Paul-Max Morin sur les mémoires de la guerre d’Algérie et le discours d’Emmanuel Macron. Une « atteinte au libre débat intellectuel », selon les universitaires qui ont été autorisés à s’exprimer dans les colonnes du même quotidien… avant dépublication ? 

→ Éloges. Au GIEC, à la télé, devant les ministres, elle est partout. Mais comment fait Valérie Masson-Delmotte ? La climatologue a appris à dire non, peut-on lire dans son portrait réalisé par Le Monde, notamment lorsqu’on lui a proposé d’entrer au gouvernement. Rester hors des polémiques reste son credo. 

→ Caution scientifique. Partir en expédition semi-scientifique sur un paquebot de luxe ? Les océanologues sont confrontés à un dilemme similaire à nos climatologues face à Total (relire notre article sur le sujet) : profiter de l’opportunité ou boycotter une action qui s’apparente à du greenwashing ? Reporterre les a interrogés. ­­­­­­

ENTRE DEUX EAUX

Et pour finir…


Un meme pour annoncer notre sujet de la semaine prochaine…