Innover dans le monde d'après

29 juin 2020 /// L’actu de l’inno 
Too big to fail ?
Pas dans la tech.

On a beau peser un jour 1,5 milliards de dollars, on ne sait jamais de quoi les lendemains sont faits.
Proteus, startup américaine ayant développé une pilule “intelligente”, en sait quelque chose, puisque la société vient d’être mise en liquidation.
La chute de cette “licorne” portée aux nues depuis sa création repose une question lancinante : le mariage de la pharma et du digital aura-t-il lieu ?
Nous nous retrouverons dans quinze jours pour un nouveau numéro de BeyondLab !
Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews

PS. Cher lecteur, on va vous demander de noter BeyondLab#2 ! Après lecture, cliquez sur le petit sondage en pied de mail


Si vous n’avez que 30 secondes


Un chiffre qui en dit long
4ème
La France se distingue dans le dernier tableau de bord de l’innovation publié par la Commission européenne par la vitalité de son capital risque, qui lui octroie une quatrième place européenne. Elle est toutefois moins présente sur d’autres critères (copublications, investissements en R&D) et reste à la traîne de pays comme le Danemark, la Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suède, leaders européens.


Trois questions à… Paul-François Fournier
« Le Covid était une sorte de crash-test »


Quel a été l’impact de la pandémie sur les start-up ? BPIfrance répond.


Paul-François Fournier dirige 
l’innovation chez BPIfrance 

Quel impact le Covid a-t-il eu sur les start-up de Deeptech ?
La crise du covid a été particulièrement forte, mais elle ne remet pas en cause notre engagement, elle nous conforte même dans notre détermination. Évidemment, des labos ont dû fermer, des essais cliniques ont été ralentis mais on a vu aussi beaucoup de créativité et d’adaptation du côté des entreprises et des acteurs de la recherche. Le CEA a par exemple rouvert dès fin avril pour soutenir les travaux de recherche d’Aledia, qui construit une usine de Leds à Grenoble. On ne peut néanmoins pas dire qu’il n’y a pas eu d’impact ; nous en verrons les conséquences dans les prochains mois, mais cela reste positif. Les écosystèmes se construisent dans la difficulté.

C’était donc une sorte de crash-test grandeur nature ?
Absolument, des entreprises — heureusement peu nombreuses — souffriront plus que les autres. Mais l’innovation, c’est aussi le risque : l’échec fait partie du cycle de vie des startup et au final, les chercheurs qui les ont créés en tireront tout de même une expérience. Au fond, la crise a fait ressortir un certain nombre d’enjeux totalement alignés avec ceux de la Deeptech, d’où l’importance d’avoir un écosystème solide. Je pense à la santé bien sûr, à l’environnement, mais aussi au digital. Autant avoir un cran d’avance : pourquoi la France ne regagnerait-elle pas une souveraineté industrielle grâce à des outils de production et des procédés innovants ?

Et du côté des financeurs, ont-ils révisé leur stratégie ?
Les temps de cycle dans la Deeptech sont longs et, en l’occurrence, c’est une chance : les financeurs savent qu’une crise de quelques mois ne remet pas fondamentalement en cause l’écosystème. Quand le plan de développement d’une molécule se fait jusqu’à 2023 ou 2024, leur conviction ne change pas fondamentalement à cause de quelques semaines d’interruption. Je dirais qu’ils ont joué le jeu, on a vu certaines levées de fonds importantes confirmées ou engagées même en pleine crise, comme celle de Lactips.


Innover en temps de pandémie

L’incubateur Agoranov a lancé en pleine tempête virale (en avril dernier) un sondage auprès des start-up deeptech, avec un focus sur la santé et la biotech : si 60% n’avaient pas eu recours au chômage partiel, elles sont néanmoins 57% à s’inquiéter grandement de leur capacité à attirer les investisseurs. Si les chiffres de BPIfrance ont bien montré un “trou d’air” au début de l’épidémie, ils semblent être repartis de plus belle. Résilience.


Des infos en peu de mots ////////  Cap Digital a sorti sa cartographie des tendances 2020, c’est très complet et disponible ici si vous le souhaitez  //////// On salue la naissance officielle du fond de l’European innovation council (EIC), qui investira jusqu’à 15 millions d’euros dans des start-up portant des innovations de rupture avec des prises de participation directes  //////// L’Ifremer détaille sa politique d’innovation maison, baptisée InOcean dans son contrat d’objectif et de gestion (action 18 et 19, en particulier) ////////


Le CEA et CNRS conservent respectivement leur quatrième et leur sixième place au palmarès du nombre de dépôts de brevets à l’Inpi pour 2019, malgré un nombre total en diminution. Toutes les infos ici.

Ils parlent d’inno (alors on vous en parle)



Et pour finir

C’est une première : un jeu vidéo approuvé par la Federal Drug Administration (FDA) américaine pour les enfants atteints de troubles de l’attention. Il a été développé par Akili interactive labs. Sera-t-il aussi cool que Fortnite ? (via Statnews)