La science perd la première Manche

— Le 7 février 2020
Boris Johnson en grande forme
Boris Johnson au sommet de sa forme, en 2012.
Si le Brexit est aujourd’hui un aller sans retour pour le Royaume-Uni, tous les ponts ne seront pas coupés.

Le divorce est prononcé.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont bel et bien séparé leurs destins depuis le 31 janvier à minuit. Mais les liens qui les unissent encore sont nombreux. 35 organisations européennes, principalement universitaires, ont ainsi appelé le même jour à ne pas brûler les ponts (le tunnel, en l’occurrence). En jeu, Erasmus+ et surtout Horizon Europe, le plan d’investissement à 100 milliards d’euros de l’UE, qui débute le 1er janvier 2021. Pour l’instant, la commission européenne joue sur du velours en ne promettant aucun traitement de faveur : Londres sera ravalé au rang des autres interlocuteurs hors UE. Rappelons que le plan précédent Horizon 2020 représentait, bon an mal an, une manne d’un milliard d’euros pour le Royaume-Uni et que sa perte serait très sensible dans certaines disciplines, comme l’archéologie ou l’informatique.

Chercheurs déçus
Le problème est identique pour les très prestigieuses bourses de l’European research Council dont les Anglais ont été les premiers lauréats l’année dernière. En cas d’échec de ces négociations, le Royaume-Uni se dit prêt à créer son propre système d’ERC. Parmi les scientifiques outre-Manche, les voix ont évidemment été très nombreuses pour regretter cette insularisation soudaine, même si certains (rares) l’ont soutenu, rappelle le magazine en ligne European scientist. Mais le Brexit pose encore aujourd’hui de très nombreuses questions. Quid notamment des 18% de chercheurs exerçant au Royaume-Uni d’origine étrangère ou de ceux qui souhaiteraient s’expatrier dans la perfide Albion ? Pour ces derniers, le gouvernement a annoncé la mise en place de visa fast-track appelés Global Talent à compter du 20 février prochain. A moins que le Royaume-Uni n’ait changé d’avis. Il ne faut plus jurer de rien.

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