Le plastique, ce n’est plus fantastique

12.09.2025 • N° 530 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


Le monde d’après

Le plastique, c’est fantastique. La génération qui nous a précédé a connu la généralisation du plastique : steaks en barquette jetable ou pipettes à usage unique dans les labos de médecine, même combat !

Plastic beach. Le plastique a tellement d’avantage : peu onéreux, léger, robuste… À tel point qu’on en oublie son bilan carbone, ses impacts sur la santé ou la pollution qu’il génère. Réduire son utilisation devient une urgence.

Ça plane pour moi. Pendant que nous étions à la plage, les pays de l’ONU ont échoué à se mettre d’accord sur le sujet. Pourtant, dans les labos, des chercheur·ses expérimentent. C’est à découvrir dans notre analyse de la semaine.

Bonne lecture, 
— Lucile de TheMetaNews

Sommaire

→  ANALYSE  Quand les labos réduisent le plastique
→  OUTIL  La qualif’ de A à Z
→  EXPRESS  ChatGPT, des rétractations en masse et des reviewers sensibles
→  CHIFFRE  Des doctorants étrangers en baisse
→  EXPRESS Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Dame de fer

TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES

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ANALYSE

Quand les labos réduisent le plastique

Le plastique, ce n’est plus fantastique ? Plongée à INRAE dans le quotidien d’équipes qui ont décidé de faire sans ou d’en utiliser moins… quitte à retourner au verre.

Pipettes, boîtes de pétri, tubes à essai, gants… C’est une poubelle entière que Juliette Rosebery et son équipe ont rempli suite à une série de manip’. Habituée au verre, cette hydrobiologiste avait été choquée de la quantité de plastiques à usage unique utilisés « juste pour une petite expérience ». Choquée et surprise de ne repérer aucune initiative pour remédier à ce problème. C’était en 2023. La directrice de recherche à INRAE a donc décidé d’agir. (…)

OUTIL

La qualif’ de A à Z

Heureux qui comme Ulysse. Jeunes docteur·es, vous vous demandez comment candidater à la qualif’, la condition nécessaire (mais non suffisante) pour devenir maître de conférences ? En juillet dernier, le conseil national des universités (CNU) et le Réseau national des collèges doctoraux (RNCD) organisaient un webinaire sur le sujet, dont l’enregistrement est à revoir sur Youtube et le support de présentation est disponible à ce lien. Dans notre série sur les concours, nous avions interrogé des membres des sections CNU sur la façon dont ils examinent vos dossiers. La date de dépôt des dossiers est fixée au 15 décembre 2025 sur la plateforme Odyssée. Bonne chance aux candidats !

EXPRESS

Pendant ce temps dans les labos

● Fake ref. Si vous faites votre biblio à l’aide de ChatGPT, attention : il semblerait qu’il ne tienne pas compte du fait que des articles soient rétractés ou jugés problématiques. C’est du moins le résultat d’une étude publiée dans Learned Publishing. Par ailleurs, le métascientifique coréen Zhicheng Lin alerte dans Nature sur les distorsions que peut comporter une biblio générée à l’aide de l’IA.

● Plaisir d’offrir. Les manuscrits qui citent le reviewer ont plus de chance d’être acceptés pour publication, révèle une étude déposée en preprint analysant les rapports des reviewers publiés par quatre revues. Lorsque le reviewer n’est pas cité et que ce dernier recommande de le faire, le manuscrit a plus de chance d’être accepté si les auteurs se plient à sa demande. Nature en parle également.

● Démasqués. Face aux fraudes à la publication, les éditeurs ne restent pas les bras croisés. Frontiers confirme la rétractation de 122 articles publiés dans cinq revues pour cause de manipulation de peer review par un réseau impliquant 35 auteurs. D’après son analyse, ce sont plus de 4000 publications chez sept autres éditeurs qui pourraient être concernées. En mars dernier, Wiley avait rétracté plus de 200 papiers pour la même raison et Sage vient de faire de même pour près de 50 articles de sa revue European Journal of Inflammation.

● Répétitions. Le prochain procès de la sociologue franco-turque Pinar Selek accusée de terrorisme – que nous avions interviewée – aura lieu le 21 octobre prochain à Istanbul. Son comité de soutien espère un acquittement définitif, alors qu’un processus de paix a été engagé avec le mouvement politique et militaire kurde PKK.

  Mais aussi…  Une journée d’étude et de prospective sur un numérique post-croissance aura lieu le 9 octobre à l’Insa Lyon Vous aimez la science-fiction ? La billetterie pour le festival des Utopiales – relire notre interview de Roland Lehoucqouvre aujourd’hui même à 17hLa médaille d’or du CNRS 2025 a été décernée à Stéphane Mallat pour ses travaux en maths et informatique ● 

CHIFFRE

-13%

Le nombre de doctorants étrangers en France a chuté de 13% durant les cinq dernières années, selon le dernier rapport de Campus France. Une tendance qui contraste avec le nombre d’étudiants tous diplômes confondus qui a augmenté de 17%. La faute aux ZRR ?

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Coup de semonce. L’État (français) vient d’être condamné pour ne pas avoir tenu compte du consensus scientifique dans la protection de la biodiversité. Une victoire de la science, estime l’émission Debout la Terre sur France Inter. Philippe Grandcolas que nous avions interviewé félicite les ONG ayant porté l’affaire devant les tribunaux.

→ Délivrée. Doctorante à l’université de Princeton aux États-Unis, Elizabeth Tsurkov avait été kidnappée en mars 2023 à Bagdad où elle menait ses recherches. La chercheuse de nationalité israélienne et russe vient d’être remise à l’ambassade états-unienne, a annoncé Donald Trump. La Croix brosse son portrait.

→ Fight back. Suivi des financements annulés, recours devant la justice… Face aux attaques de l’administration Trump, les chercheurs états-uniens ne se laissent pas faire. Tour d’horizon de ces lanceurs d’alerte par Nature.

→ Sens qui peut. La plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur la science ? Plus que l’austérité, la surproduction, développe Cyril Voyant, directeur de recherche à Mines Paris – PSL sur son blog hébergé par Mediapart. Une course à la publi qui s’opère au détriment de la portée réelle des travaux de recherche, notamment en santé, déplore le postdoc Pierre Sarr dans The Conversation.

→ Co-lègue. Serez-vous un jour remplacés par des IA ? Les Échos reviennent sur le projet « AI co-scientist » de Google ↯annoncé en février dernier. L’outil serait notamment capable de formuler des hypothèses et de mener des analyses. On vous en reparle bientôt.

→ Data forever. Les chercheurs en sciences sociales utilisent ChatGPT pour analyser leurs données et ce n’est pas sans danger pour la reproductibilité des résultats, sans parler de la sécurité des données, alerte le doctorant Arnault Chatelain dans les colonnes de Polytechnique Insights.

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DAME DE FER

Et pour finir…

Savez-vous dans quelle discipline Margaret Thatcher a été chercheuse ?