Ca chatouile et ça gratouille |
Comment soigner la recherche en santé en France ? Voici quelques pistes. Constat partagé. Le tout récent rapport commun des académies de médecine et de pharmacie en deux parties (le financement | l’organisation) dresse un portrait sans fards de la recherche biomédicale française. En voici les principales conclusions : – Un budget sous dimensionné Avec une part de 17, 2% du total des crédits recherche en 2020, la biologie-santé est en recul ; elle devrait être du double pour s’aligner avec l’Allemagne, le Japon ou le Royaume-Uni. – Une recherche, combien de tutelles ? Au-delà des crédits du ministère de la Recherche, la biologie santé doit compter sur le ministère de la Santé (et plus modestement sur le Quai d’Orsay), sans compter les PIA, l’Assurance maladie ou les régions. – Une recherche clinique gérée au point (▼voir également l’encadré ▼) Le système d’allocations des moyens mis en place en 2008 favorise les mauvaises pratiques. Au rayon des propositions, les académiciens préconisent un investissement massif, qu’ils estiment en partie assuré par les annonces de la LPR. Pour rappel, Emmanuel Macron avait sanctuarisé 1,3 milliard pour la santé dans ses annonces initiales, ce qui n’apparait plus très clairement depuis. Question de structure. Une réforme de fond en comble de la recherche hospitalière par la création d’un conseil national ad hoc est envisagée ainsi que celle d’un institut biologie-santé aux côtés ou en remplacement de l’existant selon les scénarios envisagés, plus ou moins disruptifs. Indiscrétion Si cela ne transpire pas dans les rapports, le cas de recherches en sciences humaines jugées redondantes voire inutiles, notamment sur le genre, a été abordé en séance au sein des académies. La polémique n’est jamais loin. |
Le Sigaps, venu d’un autre temps Les rapport des académies (tout comme d’autres avant) dénoncent à plusieurs reprises la survivance de ce système rendant les moyens financiers proportionnels au nombre de publications, à raison d’un milliard d’euros par an. Ce système en contradiction avec toutes les bonnes pratiques de recherche internationale (nous en parlions) a la vie dure en France malgré les critiques et a même permis d’inexcusables dérives (suivez notre regard). Les académiciens préconisent sa suppression pure et simple. |