Les régionales du côté des labos

— Le 30 juin 2021
On a analysé les programmes des listes gagnantes dimanche dernier.

Que peut une région ? Si le financement de la recherche n’est pas une compétence régionale stricto sensu, contrairement à l’enseignement supérieur, les régions sont ainsi tenues d’établir des stratégies régionales, dont voici un exemple. Elles jouent tout de même un rôle en finançant certains programmes de recherche ou d’innovation, ainsi que dans le financement des doctorants.

Second plan. Si le sup’ et la recherche n’ont pas joué un rôle de premier plan dans la campagne ( ceci est une litote), voici tout de même un résumé des propositions portées par les vainqueurs du scrutin de dimanche, listées ci-dessous : 

Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes  propose 500 millions pour soutenir « l’innovation et la recherche d’excellence » pour les six ans à venir, sans en préciser la ventilation. Laurent Wauquiez a été un éphémère ministre de l’ESR en 2011. 

Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté  propose notamment de « soutenir fortement la recherche », de renforcer l’attractivité de l’Université Bourgogne Franche Comté et d’implanter une faculté dentaire mais sans chiffrage associé. 

Loïg Chesnais-Girard en Bretagne.  Rien de très précis dans le programme du président sortant, reconduit dimanche, qui propose de développer « l’économie bleue » avec un volet recherche mais sans chiffres à l’appui. 

Jean Rottner en Grand-Est.  Aucune proposition directement liée à l’enseignement supérieur ou la recherche mais le candidat met en avant son bilan dans le domaine.

 Valérie Pécresse en Île-de-France.  L’ancienne ministre de la Recherche a introduit quelques mesures ad hoc sur le sup et la recherche dans le programme de son prochain mandat : un milliard d’euros pour la quantique, l’IA, ville de demain, véhicule autonome (…), le financement des recherches sur les alternatives aux pesticides (sans budget lié) ou de vingt grands projets de recherche en santé (Alzheimer, Parkinson…) dans la continuité de la précédente mandature. 

Hervé Morin en Normandie.  Le bilan du candidat normand est un des plus complets en la matière, avec 400 millions d’euros dans les dix prochaines années consacrés à la construction de deux nouveaux campus. On notera également la volonté « d’accueillir l’installation d’un établissement d’enseignement supérieur par an », même si aucune nouvelle mesure propre à la recherche n’est avancée. 

Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine.  Il préconise de « poursuivre le soutien massif à la recherche médicale régionale d’excellence » — sans toutefois annoncer de rallonges — et de créer une nouvelle école vétérinaire à Limoges. 

Carole Delga en Occitanie.  Très peu de mesures sup ou recherche dans le programme de la candidate la mieux réélue de France, qui met en avant « l’aéronautique et le spatial avec le soutien à la recherche et au développement de l’avion vert ». 

Christelle Morançais en Pays de la Loire.  Elle propose la création d’une Académie régionale du patrimoine et de la nature, veut « moderniser les universités et soutenir les chercheurs » mais sans propositions précises. 

Renaud Muselier en Provence-Alpes-Côte d’Azur.  Le candidat propose un programme assez complet avec un « soutien à la recherche et au développement des traitements ambulatoires précoces » côté Covid. S’y ajoutent « 50 étudiants chercheurs financés chaque année [en plus? NDLR] » ainsi que « 10 000 entreprises accompagnées sur la propriété intellectuelle ». Enfin, il prévoit de créer une Conférence régionale de la recherche et de « mettre à disposition des entreprises les brevets d’innovation et d’invention issus de la recherche régionale ».

Après examen, nous n’avons trouvé aucune proposition liée au sup ou à la recherche dans les programmes de François Bonneau  (Centre-Val de Loire), Gilles Simeoni  (Corse), Gabriel Serville (Guyane), ni même dans celui de Xavier Bertrand (Hauts-de-France).  

Remaniement ou pas ?  Frédérique Vidal voudrait quitter son ministère, croit savoir l’émission Quotidien, avec beaucoup de conditionnel. Contacté, le ministère n’a pas répondu sur ce point. Reste à savoir si les rumeurs de mini-remaniement seront suivies d’effets.

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