Lorena Klein : « Les chercheurs sont impatients de reprendre »

— Le 6 mai 2020
Pour Lorena Klein, secrétaire général (Ferc-CGT) du comité hygiène et sécurité national, les chercheurs ne seront pas tous égaux devant le déconfinement. Explications.


Y a-t-il une tendance claire sur la reprise des activités scientifiques ?


Ce ne sera pas du tout uniforme, les sciences “dures” vont avoir tendance à reprendre beaucoup plus rapidement en présentiel, et les thésards ou postdocs avant les “grands chercheurs”, pour préparer les laboratoires. Quant aux sciences sociales, elles pourront certainement rester en télétravail assez longtemps grâce à l’informatisation des recherches bibliographiques. La situation en bio est compliquée par le fait qu’il y a eu beaucoup d’euthanasies et les chercheurs qui dépendent de la nature viennent de rater une saison.

Quelles activités de recherche devront reprendre en premier ? 


Je prends l’exemple de mon laboratoire : nous avons décidé de donner la priorité aux thésards de première et de troisième années, ainsi qu’aux postdocs, dont le contrat est à durée limitée, financé par un ERC. Nous sommes également dépendants dans certains cas de produits à péremption courte. Au CNRS, les critères de reprise sont plus scientifiques.

Certains chercheurs ou personnels exerceront-ils leur droit de retrait ? 

Je ne sens pas beaucoup d’agitation autour de cela ; au contraire, les chercheurs sont impatients de rejoindre leur laboratoire et voudraient y retourner, sans parfois faire attention à leur propre santé. Certains sont évidemment venus en douce pendant le confinement. Si droit de retrait il y a, je le vois plutôt du côté des BIATSS ou des ITA.

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