24 avril 2020 /// L’actu des labos |
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Un an,
c’est long…Non, rassurez-vous, vous n’êtes pas en plein cauchemar, le confinement ne dure pas depuis un an. En revanche, TheMetaNews souffle sa première bougie en votre compagnie !
Eh oui, la première de TheMetaNews, c’était le 23 avril 2019. On a fait du chemin depuis : 66 newsletters, des soirĂ©es, une campagne Ulule, mais surtout plusieurs centaines d’abonnĂ©s. Merci Ă vous !
Bon courage et bonne lecture,
Lucile de TMN
PS. On aurait pu vous préparer une édition best of, mais on avait, encore une fois, trop de chose à vous dire. Bientôt, c’est promis ! |
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Si vous n’avez que 30 secondes
• Un debrief de l’enquĂŞte #ParlonsRecherche
• Une info importante sur les soutenances à distance
• Une interview 100% intègre d’HervĂ© Maisonneuve
• Votre revue de presse express |
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Quand je serai grand, je serai chercheur |
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Comment nait une vocation ? Beaucoup d’entre vous ont eu Ă cĹ“ur de rĂ©pondre aux problèmes de sociĂ©tĂ© mais le retour Ă la rĂ©alitĂ© est parfois dur, rĂ©vèle l’enquĂŞte #ParlonsRecherche. |
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Rester un Ă©ternel Ă©tudiant. Si cela semble ĂŞtre la motivation première de certains, pour d’autres c’est le hasard, une rencontre avec un professeur passionnant ou l’attrait pour le service public qui les ont menĂ©s Ă la recherche. Mais c’est la curiositĂ© qui revient le plus souvent. Caroline, doctorante en gĂ©ographie, nous le raconte : « Enfant, je voulais devenir exploratrice, je lisais beaucoup. Finalement, les vrais explorateurs·trices ont toujours Ă©tĂ© les chercheurs curieux. J’en ai joyeusement pris conscience en entrant Ă l’universitĂ©. »
La vocation est souvent synonyme de prise de conscience, comme en tĂ©moigne la doctorante Adèle Gapin : « Une fois notre naturel (…) dĂ©couvert, on rĂ©alise qu’on doit le mettre au service de la communauté ». Cette volontĂ© d’être utile est aussi très prĂ©sente chez cette postdoc en agrologie, pour qui le dĂ©clic a Ă©tĂ© « le constat de l’impasse environnementale constamment rĂ©affirmĂ©e dans les mĂ©dias, la vie quotidienne et les Ĺ“uvres de fictions qui nous accompagnent, le sentiment qu’il faut agir et trouver des solutions ».
La rĂ©alitĂ© de la recherche est parfois moins enchanteresse : « compliquĂ©, galère, prĂ©caire, frustrant, usant, dĂ©primant », sont des expressions qui reviennent Ă©normĂ©ment parmi les rĂ©ponses Ă la question « Pour moi, en 2020, ĂŞtre chercheur c’est… ». Mais d’autres prĂ©fèrent voir le verre Ă moitiĂ© plein et rĂ©pondent : « De la fiertĂ©, passionnant, le feu !, la libertĂ©, une chance, un espoir, faire avancer la connaissance, travailler pour la sociĂ©tĂ©… ». Et vous ?
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Soutenir en visio ? Plutôt reporter |
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C’est ce que recommande le RNCD (RĂ©seau national des collèges doctoraux). Selon prĂ©sident, Thomas Coudreau, les Ă©coles doctorales font face Ă beaucoup de demandes de « tĂ©lĂ©soutenances ». Mais les autorisations sont restreintes aux cas d’urgence, notamment en cas de prise de fonction, quand le diplĂ´me est indispensable : l’HDR pour certains postes ou le doctorat pour dĂ©marrer un postdoc.
Une question ? Nous avons mis en place avec le RNCD Mondoctorat.info pour recenser toutes les informations officielles, université par université.
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Des infos en passant //////// Socio en manque de terrain ? Ce post de blog explique comment mener une Ă©tude qualitative en pĂ©riode de confinement //////// Un chercheur dĂ©voile ses Ă©changes avec une revue prĂ©datrice et c’est très drĂ´le //////// Si vous comptez Ă©crire un livre avant la fin du confinement, voici de bons conseils pour rĂ©aliser votre quatrième de couverture //////// Les jeunes chercheurs dĂ©noncent moins les fraudes par manque de pouvoir, c’est HervĂ© Maisonneuve qui le dit (lire aussi son interview  //////// Une nouvelle (Ă©nième) plateforme europĂ©enne de partage des donnĂ©es autour du Covid-19 ////////  Passer Ă des confĂ©rences en ligne, mĂŞme après le dĂ©confinement ? //////// Ca dĂ©rape : Didier Raoult s’en prend Ă la lanceuse d’alerte Elisabeth Bik par tweet interposĂ©Â //////// Le gouvernement chinois est-il pour quelque chose dans le retrait suspect de cet article sur la transmission aĂ©oportĂ©e du coronavirus ? //////// |
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Un entretien au long cours avec… HervĂ© Maisonneuve |
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« Le coupable, c’est le système »
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A 70 ans, ce médecin de formation aux nombreuses casquettes n’abandonne pas sa passion : les publications scientifiques. Depuis 2009, il anime sans langue de bois le blog Rédaction médicale et scientifique. |
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Vous suivez de près les affaires de fraudes dans les publications. Qui est le principal coupable d’après vous : auteurs, reviewers, éditeurs ? C’est le système qui pousse les acteurs à jouer le jeu de la course à la publication. Et tout le monde le joue. Les auteurs embellissent leurs articles en suivant des pratiques douteuses. Les revues sont en compétition, à la recherche du « hot paper » . Les reviewers, quant à eux, n’ont tout simplement pas le temps de bien lire. Certains deviennent carrément malhonnêtes — environ 5 à 10 % d’entre eux. Mais le coupable, c’est le système. La plupart des chercheurs sont honnêtes au début de leur carrière, puis voient se passer des choses et personne autour ne dit rien. Les dérives commencent ainsi.
Peut-on espérer une recherche plus intègre grâce aux jeunes chercheurs ? Je pense que nous sommes en haut du pic en termes de fraudes et de pratiques douteuses, et que ça va redescendre. Les fraudes sont rares mais médiatisées, alors que les pratiques douteuses sont fréquentes et la communauté ferme les yeux. Les jeunes ont compris et un dialogue s’ouvre. La situation ne bougera pas du jour au lendemain – plutôt à l’échelle de 10 ans – mais elle évolue. Un exemple d’initiatives qui vont dans le bon sens, ce sont les Registered Reports. Il y a déjà 242 revues qui s’y sont mises, en sciences cognitives au début. Des disciplines comme la physique seraient plus intègres car plus ouvertes et collaboratives, et ce depuis longtemps.
Passons à l’affaire Raoult (on est bien obligé) : qu’est-ce qui vous a le plus choqué ? Deux choses. Tout d’abord, la complaisance entre pro et anti-Raoult, au niveau des chercheurs ou des institutions. Par exemple, le président de l’Université Aix-Marseille aurait pu nommer une commission pour vérifier comment Didier Raoult et son équipe avaient conduit leurs recherches. Une ré-analyse par une équipe indépendante aurait été utile. Ce sont des choses simples, mais qui n’ont pas été faites. La deuxième chose qui m’a choqué est le fait que le débat ait été dominé par des journalistes et des politiques incompétents en science. Le summum a été atteint avec le sondage du Parisien et la pétition à l’initiative d’hommes politiques. |
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