[TMN#1] Que pensez-vous de ce premier numéro de TheMetaNews ?


C’est une première.

Une première pour nous bien sûr, puisque vous avez sous les yeux notre premier numéro. Mais aussi une première pour vous. TheMetaNews est en train de voir le jour.
Pourquoi Meta ? Parce que ce qui se trame au-delà de la paillasse est aussi important que ce qui se passe dedans.
Politique, emploi, carrière, vie du labo… Retrouvez toutes les semaines l’actualité de la recherche du point de vue des chercheurs.
Pour vous, c’est gratuit (même si ça ne le restera pas éternellement). Lisez ce mail, partagez-le, parlez-en… et critiquez-le ! Cela nous permettra d’améliorer TheMetaNews.
Alors, prêt à devenir Metatesteur ?
Laurent&Eddie
PS/ Toutes vos remarques sont les bienvenues par retour de mail ou sur hello@themeta.news


Un résultat négatif est un résultat tout court

Cette question récurrente a de nouveau été posée lors du colloque “Intégrité et science ouverte” organisé par l’Office français de l’intégrité scientifique (Ofis) le 4 avril dernier. Agnès Henri, directrice générale d’EDP Sciences y a en effet plaidé pour pour “un journal des recherches qui n’ont pas abouti” (Source AEF). Ce genre de publications existe pourtant déjà, y compris en France, grâce au Journal of Negative Results, fondé par quatre chercheurs, dont Thibaut Marais de l’institut de myologie (Paris), qui pointe que “les chercheurs estiment toujours que les résultats négatifs n’ont pas de valeur, même si 90 % des financements de la recherche n’aboutissent à aucune publication. Pour obtenir des fonds, il faut toujours actuellement publier des résultats positifs.” Le Journal of Negative Results in Biomedicine, un des pionniers de la démarche, a cessé de publier en 2017. D’autres existent encore aujourd’hui, comme The All Results Journal ou The Missing Pieces, édité par PLoS, ou New Negatives in Plant Science.

Si solution il y a, elle passera par un travail de longue haleine : “Sur le principe, tout le monde est d’accord mais quand il s’agit de publier, il y a énormément de réticences (…) Le travail d’influence doit se faire sur les jeunes, les mentalités des chercheurs déjà en poste depuis un certain temps sont plus difficiles à changer.” L’équipe du Journal of negative results compte emprunter un biais original. Pour lui “donner une nouvelle impulsion”, Thibaut Marais parie sur l’éthique animale : “Nous mettons en avant lors des journées de formation à l’expérimentation animale que publier des résultats négatifs permet de respecter les règles éthiques et de satisfaire à la règle des 3 R (réduire, raffiner, remplacer, NDLR).Cela suffira-t-il à faire basculer les mentalités ? Errare humanum est, perseverare diabolicum.


Le site de l’ANR se refait une beauté

Il y a du nouveau côté web pour l’Agence nationale de la recherche, qui a annoncé il y a quelques jours la refonte de son site. Vous pourrez dorénavant le consulter plus confortablement sur mobile et tablette ; les appels à projet sont rassemblés sur cette page. Alors, convaincus ? (Faites “répondre à” ce mail en cas d’avis motivé ou directement sur hello@themeta.news)


Qui d’entre vous a déjà utilisé Typeset.io ?

Rentrez votre texte, rentrez vos citations dans un formulaire en ligne, cliquez… puis envoyez d’un seul geste votre future publication à une flopée d’éditeurs scientifiques, formatée comme ils la souhaitent. La promesse est alléchante. Créée en 2014, Typeset.io, qui semble mieux implantée dans la recherche anglo-saxonne qu’hexagonale, promet des exports compatibles avec plus de “100 000 revues”, le tout à des prix somme toute modiques. On veut bien votre avis par retour de mail ! (Un simple “répondre” à cette news ou envoyer un mail sur hello@themeta.news)


5,5 % 


C’est la proportion de chercheurs étrangers dans le secteur privé en 2015. Elle est deux fois plus importante dans le public (13,1%). (Source : MESR)


Un CDD de chantier dans la recherche ?

Ce n’est qu’un projet de loi mais il fait déjà parler de lui. Le projet de loi de transformation de la fonction publique, présenté par le gouvernement en février dernier, devrait être voté avant l’été. Son article 8 crée “un nouveau type de contrat à durée déterminée au sein de la fonction publique, le contrat de projet”, parfois appelé “CDD de chantier”, dont le principe est simple : le contrat cesse une fois le projet abouti, sans qu’une durée soit prévue. “Formidable opportunité pour réellement organiser la compétition entre les chercheurs”, comme on a pu le lire ou précarisation supplémentaire d’un secteur où la proportion de contractuel est déjà très élevée ? 

Pour Patrick Monfort, président du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS), “Cela ne changera pas grand chose, la durée des contrats à durée déterminée dans la recherche dépendant déjà de ressources extérieures, par exemple de l’Agence nationale de la recherche. En revanche je crains que la limite de durée de six ans de CDD consécutifs au bout de laquelle le contrat doit être transformé en CDI ne soit annulée ; il faudra surveiller les décrets”. Au rythme de nos institutions et du Journal officiel, cela prendra au moins un an.


Une bonne nouvelle n’arrive parfois pas seule

Jugez plutôt : si vous avez la chance de remporter un de ces jours le prix “Bower award and prize for achievement in science” (220 000 euros environ), le prix Massry (35 000 euros environ), le Millennium technology prize (1 million d’euros) ou le prix Kavli dans les nanosciences ou les neurosciences (890 000 euros environ), sachez que depuis le 14 avril dernier, ces sommes ne seront plus soumises à l’impôt sur le revenu. Pour le prix Nobel, c’était déjà le cas.

(Source : Journal officiel)


La réplicabilité par A+B

Le learning lab de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) propose un Mooc gratuit et accessible à tous (doctorant, chercheur, étudiant ou ingénieur) pour passer de la théorie à la pratique et “améliorer votre prise de notes, votre gestion des données et des calculs”, entre autres.
Pour s’inscrire c’est là (vous avez jusqu’au 4 juin).


Chez la souris, je précise  !

Les meilleures idées sont souvent les plus simples. Et la petite mécanique qu’a inventé le chercheur américain James Heather est extrêmement simple, donc géniale. Pour tourner en ridicule les articles de presse pointant des résultats préliminaires chez l’animal hors contexte, laissant croire aux internautes qu’il s’agit de recherche clinique, il ne lui suffit que de retweeter l’article en question avec la mention IN MICE. Un exemple ? “Cannabidiol may worsen glaucoma, raise eye pressure“ IN MICE. Un autre ? “Eating garlic can help to prevent age-related memory loss”. IN MICE. Comique de répétition garanti. 

>> Il explique sa démarche et son amour du café dans un post Medium.


IL L’A DIT

« Au niveau politique, (sur l’open science), le discours est toujours très disruptif, mais dans la pratique, si on crée une rupture, on risque de perdre les chercheurs. »

Alexei Grinbaum (CEA-Saclay) (Source : AEF)

La recherche grande oubliée du Grand Débat ?

Si le gouvernement a bien prévu une loi de programmation de la recherche pour le 1er janvier 2021 nous y reviendrons plus longuement dans les prochains numéros de TheMetaNews , il n’en reste pas moins que les chercheurs n’ont que peu été entendus au sein de cette agora national… à l’exception notable du Grand débat pour la valorisation de la recherche, qui s’est tenu le 10 avril dernier à Paris. 

Manque de reconnaissance, sous-valorisation du doctorat, les problèmes sont nombreux. Et ce n’est pas le Grand débat des idées organisé au débotté à l’Elysée le 18 mars dernier avec une soixantaine d’intellectuels, au sein desquels figuraient une poignée de chercheurs dont Serge Haroche, prix Nobel de physique 2012, Jean Jouzel, climatologue, ou Cédric Villani, mathématicien déjà en marche, qui auront permis de les aborder.


ET POUR FINIR

Voir la cathédrale de Paris tomber en flammes, qu’on soit croyant ou non, ça remue… mais ça n’empêche pas de ramener à la raison ceux qui voient des miracles à tous les coins de rue. Car, de miracle, il n’y a point eu le 16 avril dernier. Attention, c’est à lire dans l’ordre.


Qui sommes-nous ?


Laurent Simon

Né depuis une quarantaine d’années, journaliste depuis quinze ans, dont dix ans de rédaction en chef en presse pro, docteur en pharmacie et récemment diplômé du master médias de Sciences po Paris, où TheMetaNews a été pensé pour la première fois. Oh ! Il a un père chercheur qui y est certainement pour quelque chose dans tout ça.

Eddie Barazzuol

Né également depuis une quarantaine d’années, il est passé par Le Figaro, la presse quotidienne régionale, AEF ou La Recherche où il a exercé ses compétences en communication, marketing mais aussi en organisation d’évènements. Freelance depuis 2018, il n’a plus quitté la compagnie des chercheurs, puisqu’il a développé et lancé la grande enquête GenerationPhD.