On vous décerne un badge à vous aussi






01 juillet 2020 /// L’actu de la profession
Ambiance
feu de camp

Cette semaine, c’est distribution de badge, pour faire écho à l’initiative “open badge” de l’académie de Montpellier qui a — c’était écrit — suscité critiques et parodies sur les réseaux (merci France Info).
Tout cela n’a évidemment rien à voir avec la publication des résultats du classement de Shanghaï, largement commentée cette semaine, avec un badge pour Paris Saclay (1ère en maths🥇), un pour Montpellier (2e en écologie🥈) ou Sorbonne Université (3e en océanographie 🥉).
Allez, je vous décerne un badge de super lecteur, parce que vous le valez bien.
Keep calm & science hard,
Laurent de TheMetaNews


Si vous n’avez que 30 secondes



A partir d’ici 4′ de lecture incrémentale.


Vie et mort d’une fake news
Non, la loi n’autorise pas la vente d’animaux de compagnie à des laboratoires.


Le décret du 17 mars
renforce même la législation
Tout part du Journal officiel. Plus précisément le 17 mars dernier, avec la parution d’un décret sur l’expérimentation animale semblant alléger les dérogations sur la provenance des animaux de laboratoire, en supprimant la phrase suivante : « lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet ». C’est en réalité l’inverse, comme le souligne le Gircor, qui souligne que les dérogations ne pourront désormais plus être obtenues que sur justification scientifique.
Caisses de résonance. Mais, interprétant cette suppression comme un allégement, l’association One voice par un post le 22 juin tente d’alerter l’opinion publique : les particuliers pourraient dorénavant vendre leurs animaux à la science. Le message, amplifié par la Fondation 30 millions d’amis, est ensuite massivement relayé par les médias nationaux (ici ou ici) avant qu’il soit “debunké” parfois par les mêmes medias. Le 29 juin, l’association 30 millions d’amis a d’ailleurs fini par reconnaître son erreur à demi-mot.
Quid d’un assouplissement ? Si l’on revient au texte du 17 mars et à cette dérogation sur justification scientifique, « elle peut concerner des études sur la faune sauvage, par exemple, mais il faudra justifier d’un impact et les ministères devront donner leur approbation », analyse Serban Morosan, vice-président du Gircor. Last but not least, le décret augmente même le nombre de sièges des associations de protection animale (comme la Fondation Brigitte Bardot) au sein des commissions ad hoc au sein du ministère.


Les thèses prolongées, voici comment
Si toutes les incertitudes ne sont pas levées, le ministère donne le la.


La circulaire tant attendue est enfin parue. Après des semaines de grande agitation dans le milieu, le ministère a publié le texte encadrant la prolongation des contrats doctoraux, qu’on va vous résumer en quelques points :

  • Sont concernés les contrats doctoraux, les ATER, les CDD de recherche (postdocs, ingénieurs ou techniciens) financés par le ministère de la Recherche ou autres ministères, ainsi que certaines fondations ou associations. Quant aux autres, c’est moins clair (voir plus bas ).
  • Comment ça marche ? La prolongation — maximum un an — est demandée par l’intéressé (vous, peut-être), la demande est validée par le directeur de thèse, relayée par son école doctorale et la prolongation accordée par le président ou le directeur de l’établissement.
  • Pour quelles raisons ? Expérimentations ou terrains bloqués, fond bibliographique inaccessible, le Covid doit être la raison majeure du report. Si par exemple vous avez pu avancer la rédaction de votre thèse, la prolongation ne pourra être accordée.
  • Quels délais ? Les demandes doivent être présentées avant fin décembre 2020. Trois mois sans réponse équivalent à un refus.

Il y a encore des zones de flou. De très nombreux doctorants sont concernés — 70% à 80% en première et deuxième année de thèse — mais la question du financement de certaines prolongations est encore pendante. Le ministère s’engage en effet sur “ses” doctorants mais le cas, certes minoritaire, de ceux dépendant des régions, de l’Europe (ERC), ou d’autres structures (ANR, PIA, Inca), n’est pas encore clarifié.
Le budget toujours en souffrance. Prolonger les contrats est une chose mais quid des dépenses supplémentaires que vont engendrer la reprises des travaux (accès au matériel…) ? De fait, le principal hic reste le budget qu’y consacrera le ministère : une réserve interministérielle de 2,5 milliards a bien été mise à disposition par Bercy mais rien ne dit aujourd’hui que la recherche en bénéficiera. Si ce n’est pas le cas, les universités et les organismes de recherche devront payer.


Des infos qu’il vous faut ///////////  On apprend dans le rapport d’activité qui vient de paraître du Hcéres que l’organisme a évalué 491 structures de recherche en 2018-2019 (la vague E)  /////////// Le collectif Labos1point5 appelle à un sursaut des consciences (réduction de la compétition, de l’empreinte environnementale…) sur fond de Loi recherche  /////////// Les sociétés savantes urgent quant à elles le ministère de mettre des moyens pour compenser la fermeture des labos pendant le Covid ///////////


Trois questions à… Arnaud Saint-Martin
« Je n’ai jamais sorti mon badge CNRS en campagne »

Chercheur et maintenant élu municipal, ce sociologue raconte l’entre-deux.




Arnaud Saint-Martin, élu à Melun (77)

Comment concilier activité de recherche et engagement politique ?  
Je ne suis pas chercheur quand je fais de la politique, je n’ai jamais sorti mon badge CNRS en campagne. Ma démarche a commencé en 2013 comme un citoyen lambda, je comparais les offres politiques et j’ai fini par assister aux conseils municipaux. La militance est un champ de ruine dans ces villes-là [Melun en Seine-et-Marne, en l’occurrence, NDLR] et je me suis rapproché des gens avec qui j’étais en sympathie. Je me suis politisé au niveau local, sans l’être au niveau national.
Peut-on s’empêcher totalement de faire de la science ?
Mes compétences de sociologue me sont utiles : j’ai donné des cours de sociologie à l’université inter-âge et je collabore au magazine local Le Quart de brie. Mais je ne suis pas sociologue quand je tracte au marché, que je colle des affiches ou lorsque que je co-écrit le programme de campagne : on est dans ces cas là dans un travail de conviction. J’ai bien des notes qui viendront nourrir un livre sur cette expérience singulière dans une ville moyenne de province mais chaque champ a ses activités, ses contraintes. Dans le champ scientifique, on fait de la science. En politique, on fait de la politique.
Comment allez-vous organiser votre vie ?
Ce sera finalement moins compliqué que pendant la campagne où le travail militant prend énormément le temps. Mais maintenant que l’essentiel du travail de contre-expertise est fait, il s’agit de continuer à faire exister l’opposition au niveau local. C’est un travail d’élu de base, avec un conseil municipal par mois qui m’attend. Je veux tout de même pouvoir développer une université populaire dans la commune et un observatoire de l’action municipale pour continuer à parler à tous les citoyens.


Journal officiel, au rapport ! //////// De nombreux mandats (conseil d’administration, conseil scientifique…) sont prolongés au sein du Conservatoire national des arts et métiers //////// Idem au sein de l’Université de Besançon (présidence, conseils…), toujours pour cause de Covid //////// De nombreux avenants concernant les Plans d’investissement Avenir (PIA) pour le CEA et quatre pour l’ANR : Opération campusdes actions de valo, les Labex, le programme santé&biotechnologies, les instituts hospitalo-universitaires //////// Des évolutions dans les procédures disciplinaires qu’on n’a pas la place de détailler //////// 


On ouvre le carnet mondain //////// Si vous voulez candidater à la chaire Pauvreté et politique publique du Collège de France, vous avez quatre semaines à partir de… maintenant ! ////////  Une délégation de signature au Mesri, qui échoue à Pierre-Laurent Jouillerot  ///////


Et pour finir


Ce passager portant une casquette “Make America great again” (le cri de ralliement des trumpistes) et un masque pas au bon emplacement est la parfaite illustration de ce qui nous pend au nez dans les mois à venir, fait remarquer cet internaute.