Philippe Aghion dans le texte

05.11.2025 • N° 543 • LA RECHERCHE ET SA POLITIQUE


Économistes en chef

Compte à rebours. Nous sommes le 5 novembre 2025, la France a un Premier ministre mais toujours pas la certitude d’avoir un budget pour 2026. Celui de l’Enseignement supérieur et la recherche ne sera d’ailleurs certainement pas à la fête.

Deux mesures. Pour s’en rendre compte, nul besoin d’être économiste, nous direz-vous. Leur expertise et leur travaux sont pourtant constamment sollicités voire invoqués par les politiques. Les climatologues ou les toxicologues aimeraient certainement pouvoir en dire autant.

Politique by proxy. Aux lendemains de sa consécration au prix Nobel d’économie, on a voulu dédier un long papier d’analyse à l’économiste Philippe Aghion, tant ce collègue a imprimé sa marque sur la politique des vingt dernières années.

Bonne lecture,
— Laurent de TheMetaNews

PS. Un bonjour tout particulier à nos nouveaux abonnés de l’université de Bordeaux, qui a rejoint la communauté TMN depuis aujourd’hui ! Répondez à ce mail, ça nous fera plaisir.

Sommaire

→  ANALYSE Philippe Aghion dans le texte
→  EXPRESS Philippe Baptiste sur le gril parlementaire
→  LA VIE DE L’ESR Des nominations à foison
→  EXPRESS Votre revue de presse
ET POUR FINIR Le petit Jul illustré

TEMPS DE LECTURE : 6 ou 12 MINUTES

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ANALYSE

Philippe Aghion dans le texte

La récente nomination de Philippe Aghion au prix Nobel d’économie met en évidence son influence sur les politiques économiques et de recherche de ces vingt dernières années.

↳ Superstar. Quand on pose une question à Philippe Aghion, l’intéressé répond, quelle que soit la question. Elles ont évidemment fusé depuis sa nomination au prix Nobel d’économie, qui correspond en réalité au prix de la banque de Suède en hommage à Alfred Nobel. Nuance que ses nombreux détracteurs n’ont pas manqué de rappeler depuis l’annonce le 13 octobre dernier (…)

EXPRESS

Pendant ce temps-là dans la recherche


→ Le style Baptiste. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace Philippe Baptiste s’est prêté au jeu de l’audition par les députés, sur fond de discussions pour le budget 2026, le 28 octobre dernier. En même temps (c’est un hasard) que Philippe Aghion dont nous dressons le portrait aujourd’hui. Il a profité de sa présence devant les députés pour défendre bec et ongle le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), toujours menacé de disparition (nous vous en parlions). Malgré les difficultés des opérateurs, Philippe Baptiste veut rester positif — c’est son rôle. Le 30 octobre devant les sénateurs, il estimait même que « ce n’est pas Zola non plus », malgré les alertes de France universités. Ses propos n’ont évidemment pas manqué de faire réagir 

 → Infos en vitesse. On vous signale un article sur la cybersécurité dans la recherche et l’enseignement supérieur dans la revue des Saint-cyriens Casoar signé de la main de l’éphémère ministre de la Recherche Patrick Hetzel • L’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) s’inquiète de l’avenir d’au moins trois titres de presse du secteur • Retour dans l’actualité des Zones à régime restrictif (relire notre enquête sur le sujet) par le biais d’une lettre ouverte de l’Association pour la liberté académique (ALIA) • La commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat a adopté le rapport de Laurence Garnier et Pierre-Antoine Levi sur les relations stratégiques entre l’État et les universités 

EXPRESS

C’est la vie de l’ESR


→ Le JO au pas de course. Découvrez le décret relatif aux attributions du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’espace • L’Institut de France est autorisé à accepter le legs qui lui a été consenti par Nicole Flory •

Ils réimpriment leur carte de visite. Quelques nominations au cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Espace • Didier Samuel est chargé d’exercer par intérim les fonctions de président de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale(Inserm)en attendant l’éventuelle validation de sa candidature à sa propre succession par les parlementaires • François Pouget est nommé directeur général délégué aux ressources du CNRS • Louise Thomas-Vaillant, ancienne conseillère parlementaire de François Rebsamen au ministère de l’aménagement du territoire, et de Jean Castex à Matignon, rejoint le cabinet de l’administratrice générale du CEA • Zoé Ghiron est nommée conseillère diplomatique et spatial au cabinet du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’espace 

→ Et si c’était pour vous ?  Les fonctions de directeur de l’Observatoire des sciences de l’univers de l’université Paris-Saclay (OSUPS) sont déclarées vacantes à compter du 1er janvier 2026 • L’emploi de délégué régional académique adjoint à la recherche et à l’innovation pour la région des Hauts-de-France est déclaré vacant 

EXPRESS

Votre revue de presse


Bilan mitigé. Lancée en réaction notamment aux attaques de Donald Trump contre la science et les scientifiques par le président de la République Emmanuel Macron, la plateforme Choose France for Science dotée d’une centaine de millions d’euros promettait de faire de la France un refuge pour la liberté académique — nous vous en parlions. Six mois après sa mise en place, quel en est le bilan ? L’Express fait le point ↯ (et ce n’est pas fameux).

Défi. Outre-Atlantique, la grande majorité des universités américaines a refusé de signer le « Pacte pour l’excellence académique » proposé par l’administration Trump en échange de fonds fédéraux supplémentaires, rapporte France Info (relire notre interview de Peter Woit). Jusque là, seule Harvard avait ouvertement défié le gouvernement.

En pause. Lancé il y a dix ans maintenant, le projet de radiotélescope Chine-Argentine (CART) — le plus grand radiotélescope d’Amérique latine — pourtant presque achevé, est aujourd’hui au point mort. La raison : des tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine et une volonté du président argentin, Javier Milei, de nouer des liens étroits avec le président américain Donald Trump, rapporte Science.

Empire du milieu. Fin octobre, les plus hauts dirigeants chinois se sont réunis afin de définir le prochain plan quinquennal du pays, qui s’étendra de 2026 à 2030. Le gouvernement du pays entend renforcer son soutien aux technologies de pointe en matière de semi-conducteurs, à l’intelligence artificielle (IA) ainsi qu’à la recherche fondamentale, rapporte Nature. Et souhaite également renforcer son autonomie scientifique et technologique.

Punch drunk love. « Contrairement à une idée reçue, le public ne se détourne pas des sciences sociales » : dans une tribune au Monde, un collectif de quatre universitaires encourage les chercheur·es en sciences sociales à diffuser largement leurs résultats ↯. Selon les conclusions de leurs récents travaux, le public souhaite les entendre et leur accorde sa confiance, à condition que les chercheur·es restent dans leur champ d’expertise.

Alerte rouge. Toujours dans une tribune au Monde, des représentants de sociétés savantes, de fondations, d’associations et de réseaux scientifiques alertent sur le dépôt d’amendements au projet de loi de finances (PLF) 2026 prévoyant que l’utilisation des animaux à des fins scientifiques soit taxée ↯. Et ce n’est pas le seul sujet qui inquiète : alors que les agents de l’enseignement supérieur et de la recherche doivent bénéficier pour la première fois de la protection sociale complémentaire obligatoire à partir du 1er mai 2026, prise en charge à 50% par leur employeur, l’État n’a pas prévu de moyens dans le PLF pour compenser le coût de cette mesure ↯, rapporte Le Monde.

Liens menant à des articles derrière un paywall :

LE PETIT JUL ILLUSTRÉ

Et pour finir…


Si vos enfants ne comprennent pas ce que vous faites, ce n’est pas le cas de la progéniture (si il en a) de votre collègue Tarik Chakor.