Reviewer mérite-t-il salaire ?

Relire le papier d’un confrère est un honneur… mais c’est aussi du travail.

— Le 19 février 2021

Qui veut bien “reviewer” contre rémunération ?

En pleine croissance. Relire des papiers, ça prend du temps. Si c’est bien entendu un devoir envers la communauté, certains finissent par le voir comme un fardeau. L’augmentation du nombre de publications – qui double tous les 17 ans – n’arrange rien à l’affaire.

Le temps, c’est de l’argent. Le Research Information Network britannique a valorisé en 2008 le peer-review à 2,3 milliards d’euros mondialement – en comptant un jour de travail par relecture. Le bénévolat est-il encore défendable étant donné les profits générés par les géants de l’édition scientifique ? Reste une question : en pratique, combien et comment le peer-review pourrait-il être rémunéré ? 

Du cash aux chercheurs 450$ par article, prône le mouvement du même nom apparu en septembre 2020, alors que l’ancien éditeur de BMJ Richard Smith réclame lui jusqu’à plus de 1 000 livres. Tous deux se basent sur les tarifs d’un travail de consultant.

Redistribuer aux institutions   Et si les géants de l’édition (Wiley, Springer et consorts) reversaient 1% de leurs revenus ? 50 millions de dollars pourraient être reversés tous les ans aux institutions de recherche et bénéficier aux chercheurs. 

D’autres idées  Certaines revues proposent des réductions sur les frais de publication pour les reviewers qui soumettraient leur propre papier. D’autres préfèrent constituer un pot commun afin d’aider les chercheurs en difficulté.

Reviewer, ça eut payé

 Il fut un temps où le British Medical Journal payait ses reviewers, se rappelle Richard Smith, son ancien éditeur. Plus récemment, la revue Collabra:Psychology a tenté l’expérience : dès sa création, l’objectif était de « partager les revenus avec les reviewers », nous explique Dan Morgan, ancien éditeur au sein de la maison d’édition UC Press. La compensation financière était modeste : entre 40 et 70 dollars par article. Les reviewers pouvaient également choisir de donner cette somme à un fond d’aide aux auteurs afin de payer les frais de publication ; c’est d’ailleurs ce qu’ils faisaient en majorité, à tel point que la revue redirige maintenant automatiquement vers ce fond.

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