
17.10.2025 • N° 540 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE
Maisons ouvertes
Masqués. Les maisons d’édition restent des entités mystérieuses. Certaines publient des revues prestigieuses, d’autres ont des pratiques plus que limites. Mais qui se trouve derrière ?
Mis à nu. Des salariés des maisons les plus connues étaient auditionnés fin septembre par les académies états-uniennes pour établir de meilleures pratiques, notamment en termes de correction de la littérature scientifique.
Mine d’or. Nous avons profité de cette mine d’informations pour vous concocter dans notre analyse de la semaine un tour d’horizon des actions que mettent en place les publishers pour contrer les fraudes à la publication.

Bonne lecture,
— Lucile de TheMetaNews
Sommaire
→ ANALYSE Fraudes : mais que font les éditeurs ?
→ OUTIL Le bilan (carbone) de votre voyage
→ EXPRESS Bilan d’eLife et un guide sur l’IA générative
→ EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Alexandrie
TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES |
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ANALYSE
Fraudes : que font les éditeurs ?
Face à la massification des fraudes à la publication, les maisons d’édition s’organisent. Plongée dans leurs services intégrité scientifique qui enquêtent, non sans difficultés.

Simple lecteur·ices ou reviewers, les chercheur·ses se retrouvent de plus en plus confronté·es à des articles de mauvaise qualité, parfois publiés dans des revues réputées. Certaines erreurs se voient comme le nez au milieu de la figure, d’autres sont plus subtiles. Certaines semblent intentionnelles, d’autres de simples inattentions. Mais toutes ont en commun une chose : ces publications faussent la littérature scientifique (…)
OUTIL
Le bilan (carbone) de votre voyage
Un jour j’irai à New York avec toi. Avion ou train ? Le simulateur de déplacements professionnels réalisé par Labos 1point5 vous donne en quelques secondes la quantité de gaz à effet de serre généré par l’un ou l’autre. Il vous suffit de donner les villes de départ et d’arrivée. Pour un Paris – Toulouse, le train génère ainsi 2 kg équivalent CO2 alors que l’avion 177. Et si, comme nous, vous tentez des trajets improbables (Paris – New York en train par exemple), l’outil vous donnera tout de même une réponse car il est basé sur l’empreinte par km parcouru (voici la méthodo). On peut toujours rêver !
EXPRESS
Pendant ce temps dans les labos
● Videur sympa. Suite aux changements drastiques dans la politique éditoriale de la revue eLife – tous les articles reviewés sont publiés, nous vous en parlions – une étude publiée dans Scientometrics montre que les reviewers évaluent rarement un papier de la même manière, même sans l’enjeu qu’il soit accepté ou non. Les auteurs recommandent ainsi de faire relire chaque manuscrit par un plus grand nombre de reviewers et de rendre davantage visibles leurs rapports. Ils préconisent également que le tri avant peer review effectué par l’éditeur soit plus transparent : seul un quart des manuscrits soumis passent cette première étape.
● InriaGPT. Vous êtes responsable des contenus que vous produisez et diffusez, même si vous avez utilisé une IA générative, rappelle le guide publié par Inria. Celui-ci préconise également l’interdiction de l’usage de l’IA générative pour l’évaluation de candidatures ou d’articles scientifiques, notamment pour des raisons de confidentialité, et propose qu’Inria porte en France le développement d’outils locaux et souverains pour assister les métiers de la recherche.
EXPRESS
Votre revue de presse
→ 100% IA. La semaine prochaine aura lieu la première conférence où les articles auront tous été écrits et reviewés par des IA génératives – les présentations seront données par des agents IA ou des humains. Une manière d’expérimenter et d’évaluer la science assistée par IA, commente pour Nature l’un des organisateurs, le chercheur de Stanford James Zou.
→ Invisibilisées. Les chercheuses reçoivent moins d’attention médiatique que leurs homologues masculins, révèle une récente étude. Une couverture dans la presse qui peut pourtant booster une carrière, rappelle Science.
→ Fuites mortelles. Faut-il un moratoire sur certaines recherches manipulant des pathogènes – notamment les bactéries miroirs ? Le média Brut s’attaque au sujet en interviewant le directeur du laboratoire de biologie de synthèse à l’Institut Pasteur David Bikard.
→ Imagine Dragons. La science fait-elle plus de bien que de mal ? On a entendu cette question dans la bouche des critiques de la science – nous vous en parlions –, elle est reprise par la directrice de l’Institut Imagine, l’immunologiste Bana Jabri ↯, interviewée par Ouest France.
→ Dévoyées. Quand les idées des hackers utopistes de gauche finissent par alimenter le capitalisme : le média Sciences critiques revient sur le mouvement de la science ouverte et comment les géants du numérique comme Google en tirent profit – nous vous parlions d’AlphaFold.
→ Bourdieu. Compétition, classement, médailles… Le chercheur en sciences sociales Stefan Wallaschek dresse le parallèle entre le sport et la recherche académique sur le blog LSE Impact of social sciences. Et le dopage ?
→ Introspection. Peut-on étudier une région du monde sans impliquer des chercheurs locaux ? Face à l’hégémonie du Nord global, deux géoscientifiques en appellent dans The Conversation à une décolonisation des pratiques de recherche.
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ALEXANDRIE
Et pour finir…
Vous avez publié un livre, le retrouverez-vous dans cette bibliothèque virtuelle ?