Sylvie Pommier : « Il ne faut pas imposer un texte »

Prêter serment ou pas ? La présidente du Réseau national des collèges doctoraux (RNCD), Sylvie Pommier s’exprime.

— Le 2 avril 2021

Voyez-vous d’un bon œil le serment pour les docteurs ? 

Cet amendement n’était pas une attente du RNCD mais l’idée du serment n’est pas mauvaise. Ce n’est pas totalement surprenant car de nombreuses professions assermentées [en voici une liste, NDLR] possèdent un serment d’exercice où l’on jure de respecter un code de déontologie : les magistrats par exemple, mais aussi les facteurs !

Doit-on s’en inspirer pour les chercheurs ?

Pas forcément car c’est bien au moment de la soutenance que ce serment est prévu et non à l’entrée en fonction d’un chercheur ou même au début du doctorat. Ce qui aurait été d’ailleurs une façon de signifier aux doctorants qu’ils étaient déjà reconnus comme des chercheurs. Le texte doit être pensé en conséquence et aurait avant tout une valeur symbolique.

Quels principes devraient être mis en avant dans le texte, selon vous ?

Ceux de l’intégrité scientifique. Le texte devrait porter les valeurs de la recherche qui peuvent ensuite irriguer tous les autres secteurs vers lesquels les docteurs s’orientent, ce qui concerne environ la moitié d’entre eux. La reconnaissance de cette manière d’aborder les problèmes du monde – en s’appuyant sur des faits étayés, des sources fiables et des résultats croisés –  est aussi une façon de valoriser le doctorat.

Comment faire pour que les doctorants se l’approprient ?

Pour qu’ils puissent y adhérer, il faut une concertation sur la rédaction du serment. Tout d’abord au niveau national avec la CPU, le RNCD et les associations de docteurs [comme l’ANDès qui a organisé une session d’échange sur le sujet, NDLR] mais aussi au niveau local. Si deux options sont proposées, cela permettra des débats utiles à l’appropriation dans les universités. Il ne faut pas imposer un texte.

À lire aussi dans TheMetaNews

Élisabeth Bouchaud, la vie en deux actes

On accède au bureau d'Élisabeth Bouchaud, situé sous les toits d’un immeuble parisien, grâce à un de ces étroits escaliers en colimaçon. L’ambiance, ocre et rouge, y est méditerranéenne. Au rez-de-chaussée, la pièce du jour s'apprêtait à débuter ; l’ouvreuse appelle...