TheMetaNews, numéro 3.
Vous êtes plus de 700 à suivre depuis maintenant trois semaines la naissance de TheMetaNews, la première newsletter pensée pour les chercheurs.
Alors si vous nous aimez, partagez-nous sans modération en transférant ce mail à vos collègues et amis.
Bonne lecture ! (6 mn chrono)
Laurent |
|
Histoires de reviewers fantômes
Des chercheurs en début de carrière qui font de la review d’article pour leur directeur sans être ensuite crédités au générique ? D’après cette étude parue en preprint sur BioRXiv, le cas semble plus que fréquent. L’équipe de chercheurs américains s’est en effet penchée sur ces coups de main pas tout à fait officiels que les juniors rendent à leurs aînés, en d’autres termes du “ghostwriting”. Constatant le peu de littérature sur la question, ils ont réalisé un sondage auprès de 500 jeunes chercheurs, très majoritairement en sciences de la vie, dont les résultats sont parlants : la moitié des sondés ont reviewé un papier sans être cités… malgré le fait que près de 80% d’entre eux trouvaient le procédé non éthique.
Et si les règles des revues étaient également en cause ? En effet, à les écouter, le fait que certaines publications n’autorisent pas le co reviewing ou qu’il nécessite une autorisation préalable de l’éditeur freinent la déclaration des reviewers fantômes. Quant à vous, ce cas s’est-il présenté dans votre laboratoire ? Pour témoigner, faites “répondre à” ce mail. Nous sommes à l’autre bout du clavier ! |
|
Pour ou contre disliker les publis ?
Une petite explication s’impose avant de répondre : une équipe tchèque propose, dans un papier paru dans le Journal of the association for information science & technology d’introduire une sorte de “pouce en bas” pour juger les publis et mieux cerner les raisons pour lesquelles elles sont citées.
*|SURVEY: Oui, il faut introduire une appréciation négative|*
*|SURVEY: Non, ce n'est pas nécessaire|*
*|SURVEY: Je ne sais pas, je ne me prononce pas|*
Toutes les réponses dans le prochain numéro de TheMetaNews !
ᐧ
|
|
Une mobilisation très significative
Ce n’est pas une pétition, même si cela y ressemble beaucoup, qui a allumé la mèche le 20 mars dernier dans un article de Nature. 854 scientifiques de tous horizons et de toutes nationalités, dont une trentaine de Français, se sont élevés dans ce texte contre la significativité statistique ou plutôt l’usage que les chercheurs en font. Le papier a atteint très rapidement des scores stratosphériques. Et pour cause, c’est une bonne partie de la manière de faire de la science que les “pétitionnaires” veulent totalement réformer car porteur de trop d’imprécisions et de fausses interprétations. Et maintenant ? TheMetaNews a interrogé un des principaux “frondeurs”, Valentin Amrhein.
TMN. Votre pétition dans Nature a-t-elle d’ores et déjà été suivie d’effet ?
VA. Nous avons eu un nombre important de réponses et beaucoup de retours positifs mais il est trop tôt pour dire si les choses vont changer à long terme. J’éviterais d’ailleurs le mot “pétition”, même si il est vrai que cela y ressemble beaucoup. Tous les chercheurs peuvent agir en prévenant leurs collègues.
TMN. Quelles erreurs sont-elles le plus souvent commises, selon vous ?
VA. En cas de P>0,05 dans une étude ou lorsque l’intervalle de confiance inclut zéro, une différence ou une association est souvent écartée. Cette erreur se voit encore dans près de la moitié des papiers publiés. Il serait tout d’ailleurs aussi faux de déclarer qu’un résultat est vrai parce que P<0,05. C’est peut être le signe le plus clair que la manière dont nous utilisons ces outils est totalement fausse.
TMN. Avez-vous planifié d’autres “actions” ?
VA. Oui nous allons écrire plus de “comments” à destination d’autres journaux car, comme nous l’écrivions dans Nature, détecter des abus statistiques dans la littérature doit devenir une priorité pour la communauté scientifique.
|
|
Les quinze commandements d’un bon papier
La beauté intérieure d’une recherche doit se voir à l’extérieur. Pour qu’une publi passe avec les honneurs l’étape du peer reviewing, faire un effort sur la présentation et la clarté ne peut qu’être bénéfique. Ce papier de Nature liste une quinzaine de bonnes pratiques à suivre pour rendre la tâche du reviewer plus agréable. Même si certains de ces conseils sont plus adaptés à la discipline de l’auteur (la climatologie), la plupart sont génériques, comme utiliser un grand interlignage, des polices de bonne taille mais aussi éviter De Trop Nombreuses Abréviations (DTNAb) ou les formules toutes faites, telles que “changement de paradigme”, usées jusqu’à la corde. Ce qui en soit, serait déjà un changement de paradigme.
|
|
Les SATT font leur bilan. Depuis 2012, les Sociétés d’accélération au transfert de technologie (SATT), chargées de la valorisation de la recherche, ont permis la création de près de 400 start-ups et de 1361 emplois très exactement. Et dans sept ans ?
|
|
Cette vidéo ne vous apprendra rien
… enfin on l’espère, mais pourra édifier votre entourage qui ne comprend pas que vous vous arrachiez les cheveux sur un abstract, une biblio ou un impact factor. Le youtubeur ScienceEtonnante donne en une vingtaine de minutes un “how to” bien fait pour décoder le monde étrange des publications scientifiques et les biais fréquents qui les affligent. A regarder avec vos amis, en famille ou avec un animal de compagnie capable de répondre à un appel d’offre.
|
|
Les prédateurs à l’appel
Que vaut exactement la black list de Cabells ? Cet outil abrité derrière un paywall a été lancé il y a maintenant deux ans sur les cendres de la liste de Beall, aujourd’hui dépubliée et uniquement mise à jour de manière anonyme. Cabells propose de la même manière une recension des revues potentiellement vautours après analyse de 60 critères. Cet outil – qui comporte aujourd’hui plus de 12000 revues ! – a fait l’objet d’une critique constructive sur The Scholarly kitchen, qui en fait globalement l’éloge, les rares problèmes techniques ayant été résolus depuis son lancement. |
|
Un remède pire que le mâle
L’égalité homme-femme avance à grands pas. Et dans la science peut-être plus vite que dans d’autres secteurs, comme le prouve cette recommandation du conseil scientifique du CNRS parue mi-avril, qui incite ses personnels à ne participer qu’à des manifestations “où les femmes sont présentes à tous les niveaux (…) dans une proportion atteignant, ou dépassant celle de la discipline”. Beaucoup reste néanmoins à faire et parfois la loi n’y peut rien, comme le suggère une étude du LIEPP de Sciences po, discutée lors d’un colloque le 5 avril dernier, qui analyse les effets d’une loi de 2012 appliquée depuis 2015 imposant des quotas homme/femme dans les jurys de recrutement pour les postes académiques. Ses résultats sont pour le moins inquiétants, puisque la réforme aurait un effet négatif sur la proportion de femmes embauchées, dans des disciplines comme les mathématiques, la physique, la pharmacologie… Les explications satisfaisantes manquent encore, même si l’auteur Pierre Deschamps fait plusieurs hypothèses : les deux premières stipulent que les femmes seraient plus dures avec leurs consoeurs, soit à cause du “queen bee syndrom”, soit par peur de la réaction de leurs collègues hommes. La dernière, plus classique et qui a la faveur de l’auteur, veut tout simplement que les hommes soient à la manoeuvre derrière ces discriminations.
|
|
|
Les docteurs, élite de demain ?
Le haut du panier en France en 2019, ce sont les grandes écoles. Mais demain? Jean-Michel Catin rebondit sur l’annonce par le président de la République Emmanuel Macron de la suppression de l’Ena et des grands corps pour pointer quelques anomalies françaises et noter que le doctorat et les cursus universitaires ont un avenir d’autant plus radieux que l’aura des Grandes écoles “à la française” devrait pâlir à l’avenir. |
|
ELLE L’A DIT
« La recherche n’a pas les moyens d’alimenter des fonds de pension ! »
Martina Knoop, physicienne
(Comité pour la science ouverte) Source
|
|
|
Les appels à projet, c’est par ici
|
|
Laurent Simon
Né depuis une quarantaine d’années, journaliste depuis quinze ans, dont dix ans de rédaction en chef en presse pro, docteur en pharmacie et récemment diplômé du master médias de Sciences po Paris, où TheMetaNews a été pensé pour la première fois. Oh ! Il a un père chercheur qui est certainement pour quelque chose dans tout ça.
|
|
|
Eddie Barazzuol
Né également depuis une quarantaine d’années, il est passé par Le Figaro, la presse quotidienne régionale, AEF ou La Recherche où il a exercé ses compétences en communication, marketing mais aussi en organisation d’évènements. Freelance depuis 2018, il n’a plus quitté la compagnie des chercheurs, puisqu’il a développé et lancé la grande enquête GenerationPhD.
|
|
|
|
|
|