08 janvier 2020 /// L’actu de la profession |
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Vous avez vu
Black Mirror ?Je ne parle pas de n’importe quel épisode de cette formidable série anglaise mais de Chute libre, le premier épisode de la troisième saison.
Dans ce monde dystopique, tout le monde se note de 1 à 5, ce crédit social servant à tout, comme acheter un appartement, ce qui est le cas de l’héroïne. Mais, bourde après bourde, sa cote sociale dégringole et l’appart de ses rêves s’envole.
Ca ne vous rappelle rien ? Oui, vous. Une publi en bonne place ou dans une « bonne » revue, un poster qui présente bien, une intervention bien sentie, c’est autant de crédit scientifique à votre compteur.
En fait, vous vivez déjà dans le futur (ou en Chine).
Bonne lecture,
Laurent de TMN |
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Si vous n’avez que 30 » cette semaine :
>> L’Elysée va mettre sa patte sur l’évaluation des chercheurs ;
>> Evaluer oui mais évaluer bien, selon Olivier Coutard ;
>> Retrouvez notre sélection d’appels à projets ;
>> Un « Et pour finir » pour vous souhaiter une belle année 2020. |
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A partir d’ici 4′ de lecture sans fariboles
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Une nomination
qui en dit long
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Le siège de la présidence du Hceres ne sera bientôt plus vide. Bientôt, parce qu’une personnalité de choix va s’installer à la tête du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, une place vacante depuis le départ de Michel Cosnard en octobre dernier. Il s’agit de Thierry Coulhon (info AEF), l’actuel conseiller Recherche de l’Elysée. Pas n’importe qui donc. Emmanuel Macron, dans son discours lors des 80 ans du CNRS le 26 novembre n’avait pas fait mystère de son intention de faire bouger les lignes de l’évaluation en modifiant un système « mou ».
Instruments de mesure
Lors d’une rencontre « off » avec des chercheurs triés sur le volet (que des lauréats ECR) le 18 novembre – organisée par le même Thierry Coulhon –, le Président s’était également inquiété de la bonne marche du Haut Comité et de l’évaluation de la recherche « à la française ». Ajoutez à cela les propos de Frédérique Vidal en septembre dernier (notre article « Des ballons-sondes dans l’ESR ») et l’équation se résoudra certainement par un « big bang » de l’évaluation des équipes de recherche dans la prochaine loi de programmation pluriannuelle de la recherche, qui sera dévoilée fin février. Etait-ce vraiment ce que les chercheurs attendaient ? |
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Des infos en passant //////// Un rapport bien complet vient fêter les 10 ans du premier volet du plan d’investissement d’avenir (PIA). La recherche est au menu. //////// L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), produit de la fusion entre l’Inra et l’Irstea est officiellement né le 1er janvier dernier ! //////// Le site de l’Inria a fait peau neuve en fin d’année 2019, allez donc y jeter un œil. |
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« Difficile d’imaginer
un monde sans évaluation »
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Evaluer les équipes de recherche, oui mais comment ? Olivier Coutard, à la tête de la conférence des présidents de comité de section au CNRS, en a une petite idée et il vous la livre. |
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Quand il s’agit de répartir les moyens de recherche, le « darwinisme » est-il de mise ?
Je vous propose de laisser le darwinisme de côté mais le principe a été énoncé clairement lors des 80 ans du CNRS : on ne peut pas être homothétique, on ne peut pas donner de l’argent à tout le monde. Aucun système n’est parfait mais l’apport d’une équipe à la connaissance scientifique peut s’apprécier et la meilleure manière de le faire est de la confier à des pairs. Le CNRS comme d’autres ont signé la déclaration de DORA : il faut faire confiance au qualitatif et au substantiel plutôt qu’aux “signes extérieurs de richesse”, comme le prestige d’une revue.De la qualité plutôt que de la quantité, alors. Comment faire ?
Faire de l’évaluation qualitative réclame du temps et des moyens or il est demandé de plus en plus de temps et de disponibilité aux chercheurs dans un contexte où ils en ont toujours moins. C’est ce que le CoNRS avait pointé en juillet ; l’évaluation de la recherche, il n’y a que les chercheurs qui peuvent la faire. Commençons déjà par respecter l’engagement de la France des 1% du PIB à la recherche publique, soit de 5 à 7 milliards d’euros en plus par an.
Lier évaluation et financement est-il donc vain ?
Des liens entre évaluation et financement peuvent exister mais à la marge uniquement. La majeure partie du financement de la recherche étant les salaires, je serais défavorable à ce que les personnels de recherche aient des statuts réversibles et puissent être exclus du système après quelques années. Même si il est évidemment difficile d’imaginer un monde sans évaluation, les exemples sont quand même très nombreux de chercheurs qui “stagnaient” en termes de critères d’excellence et dont les travaux ont donné lieu à des percées scientifiques.
En prend-on le chemin avec la future loi de programmation ?
Il ne faudrait pas donner trop de place à l’évaluation a priori, qui est beaucoup plus aléatoire : on finance des promesses. C’est un désaccord avec ce qui se dessine dans la loi LPPR qui prévoirait une augmentation, voire un doublement du budget de l’Agence nationale de la recherche, qui ne distribue ses crédits que dans un cadre extrêmement étroit. Encourager la prise de risque oui, mais que l’essentiel du système repose sur des promesses, non. |
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Un chiffre
31%
C’est la proportion de Français qui considèrent que la recherche et l’innovation doivent être une priorité, semble se féliciter la ministre de la Recherche Frédérique Vidal, citant un baromètre Harris interactive. On pourrait aussi regretter que 69% pensent l’inverse… |
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C’est long, deux semaines de Journal officiel //////// Les personnels déplacés vers Saclay suite à la fusion de l’Inra et de l’Irstea pourront bénéficier de dispositions particulières (départ, conjoint…) //////// Pierre Brissot a été nommé à l’Académie de médecine, en remplacement de Jean-Daniel Sraer, décédé. //////// L’Université de Montpellier, l’Université Montpellier-III, l’université de Nîmes, l’université de Perpignan et l’Ecole nationale supérieure de chimie de Montpellier ont signé une convention de coordination territoriale //////// La place de président du HCERES a été déclarée vacante mais elle ne le sera pas longtemps (on vous en parle plus haut ) //////// Etre membre du Conseil national des universités (CNU) et membre du conseil d’administration d’un EPSCP, c’est possible désormais. Mais membre du CNU et recteur, ça ne l’est plus //////// Bye bye Université Sorbonne Paris cité, Lille Nord de France, Université Bretagne Loire, Communauté d’universités et établissements Centre Val de Loire et Languedoc-Roussillon Universités //////// Les maîtres ès sciences médicales ont vécu //////// Quelques nominations au sein du Conseil d’administration de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) //////// La nouvelle Université Gustave Eiffel s’occupe de ses personnels, entre autres //////// Colin Thomas est nommé au CA de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer //////// |
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Les appels à projets
de la semaine |
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- L’Europe, l’Europe ! L’Agence nationale de la recherche ouvre un appel doté de 30 k€ pour une durée max de deux ans pour que les Français brillent dans les réseaux européens et internationaux. Deux dates pour soumettre : le 21 février et le 9 juillet.
- Une partie de risk ? Si vos travaux tournent autour des risques liés à la mobilité, la vie quotidienne/habitation, les risques naturels, ou numériques, tentez cet appel à projet de la Fondation MAIF, avec de 50 à 200 k€ à la clef. Date limite : le 21 février 2020.
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Et pour finir
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Le ciel de Shanghai s’est soudain constellé de drones le 29 décembre dernier (sic): un show formidable à voir en vidéo, qui nous fait dire que le futur, c’est aujourd’hui. Ou plutôt l’avant-veille. Bonne année à tous.
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