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Temps suspendu. En attendant que les candidats (ou le quasi-) aient passĂ© la barre des 500 parrainages pour se prĂ©senter au premier tour, la campagne prĂ©sidentielle connait un petit trou d’air.
Qui est in, qui est out ? Parmi ceux qui ont déjà passé la barre, signalons la présence de Jean Lassalle — qui, surprise, a des propositions sur la recherche ! — ainsi que Yannick Jadot (ses propositions), Fabien Roussel (idem)…
Sans relâche. Nous poursuivons de nos assiduités les équipes de Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour… En attendant, vous pourrez lire dès la semaine prochaine notre numéro spécial #ParlonsRecherche consacré à Jean-Luc Mélenchon.
Keep calm & science hard,
Laurent
 PS. Nous ne sommes pas les seuls Ă interpeller les candidats : les SociĂ©tĂ©s savantes, l’AcadĂ©mie des sciences et RogueESR y sont Ă©galement allĂ©s de leur questionnaire.
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Si vous n’avez que 30 secondes
- Les CPJ s’installent, la contestation s’enkyste
- Des infos en passant
- Les chaires junior faute de mieux, selon Pierre Mutzenhardt
- Le Journal officiel au pas de course
- Votre revue de presse express
- Et pour finir avec l’esprit d’escalier
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Cinq minutes dans le monde de la recherche
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Contestées envers et contre tout
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La mise en place progressive des Chaires de professeur junior (CPJ) n’a pas Ă©teint les critiques.
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 Si vous avez ratĂ© le dĂ©but. Une nouvelle voie d’accès directe en trois Ă six ans Ă des postes de professeurs ou de directeur de recherche avec 200 000 euros de financement, un salaire confortable Ă©quivalent Ă dix ans d’expĂ©rience, une dĂ©charge d’enseignement (pour les universitaires, s’entend). OĂą est le hic ? Cette disposition de la loi Recherche a en effet concentrĂ© toutes les critiques depuis sa première Ă©vocation et son vote dĂ©finitif, fin 2020, malgrĂ© l’application de quotas — pas plus de 15% des recrutements de profs, 20% des directeurs de recherche. En cause : le contournement des instances d’Ă©valuation par les pairs ou par les concours.
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Brouillard. Avec 92 chaires accordĂ©es fin 2021 aux Ă©tablissements qui le souhaitaient, les Chaires de professeur junior ont connu un dĂ©but timide, peut-ĂŞtre dĂ» aux nombreux flous rĂ©glementaires entourant encore leur mise en place. Flous persistant d’ailleurs sur de nombreux points malgrĂ© l’insistance du ministère Ă promouvoir cette mesure emblĂ©matique de la loi Recherche.
DiscrĂ©tionnaire. Comment les chercheurs embauchĂ©s disposeront des 200 000 euros de budget allouĂ©s par chaire ? Quels critères les mèneront Ă une titularisation prĂ©sentĂ©e comme quasiment automatique (voir notre interview plus bas) ? Mystère aujourd’hui au moment oĂą les petites annonces fleurissent sur les sites des universitĂ©s et organismes : 92 au total pour la vague 2021, pour des profils très particuliers.
Capitaines ad hoc. C’Ă©tait un des objectifs affichĂ©s de la mesure : attirer des profils “atypiques”, quitte Ă tricoter des fiches de poste sur mesure, très majoritairement en sciences dures. Comme le remarque Christophe Bonnet (Sgen-CFDT) :
« Nous saurons dans quelques mois quels profils ont Ă©tĂ© recrutĂ©s. Pour certaines Chaires, ce ne sont mĂŞme plus des postes Ă moustaches mais des portraits robots ! »Â
Deuxièmes du nom. Le temps s’accĂ©lère puisqu’une circulaire du 05 janvier a initiĂ© une deuxième campagne auprès des Ă©tablissements, campagne dont les rĂ©sultats devraient ĂŞtre connus Ă l’heure oĂą vous lisez ces lignes. Le ministère affiche toujours sa volontĂ© d’en crĂ©er 300 en 2022, 300 personnes par an qui reprĂ©senteront près de 2000 recrutĂ©s dans six ans. Pour Philippe Aubry (Snesup) :
« La question est aujourd’hui : que se passera-t-il financièrement au bout de la période de trois à six ans au moment de la titularisation ? C’est à ce moment que tout se jouera. »
ItinĂ©raire bis. Si les “fast track” pour accĂ©der au professorat ne manquent pas, comment s’insèreront ces juniors dans les laboratoires qui les accueilleront ? L’inĂ©galitĂ© de facto crĂ©Ă©e par leur statut (lire notre interview de Christine Musselin) et les avantages qui y sont liĂ©s (financement, dĂ©charge d’enseignement) seront-ils solubles dans la vie des labos ?
 Notre analyse. Et le CNRS dans tout ça ? Si les universitĂ©s ne rĂ©clamaient pas ces CPJ, l’organisme de recherche en a dĂ©fendu mordicus le principe. Or aucune demande de CPJ n’a Ă©tĂ© faite par le CNRS en 2021 au contraire de ses camarades (Inserm, Inria…). Retournement de situation le 22 fĂ©vrier : le CNRS va demander 25 postes de CPJ pour 2022.
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Trois questions à … Pierre Mutzenhardt
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« Pas la meilleure réponse mais une réponse »
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Le prĂ©sident de l’universitĂ© de Lorraine explique le recours aux CPJ dans son Ă©tablissement.
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Vous avez obtenu sept chaires au sein de l’université de Lorraine, pourquoi les avoir demandé ?
Nous y avons vu un intĂ©rĂŞt pour des profils atypiques qui ne dĂ©pendent pas de manière Ă©vidente d’une discipline particulière. Un exemple : la chaire en ludologie que nous avons demandĂ©e, Ă l’interface entre les sciences du numĂ©rique, les sciences humaines et l’infocom est plus difficile Ă imaginer dans le cadre strict des sections du Conseil national des universitĂ©s. Les Chaires peuvent ĂŞtre dans ce cas un bon outil. En Allemagne, il existe par exemple des professeurs de machines outil qui ne rĂ©pondent Ă aucune classification. Nous avons d’ailleurs Ă©tĂ© agrĂ©ablement surpris d’en obtenir sept auprès du ministère [voici la liste complète Ă©tablie Ă fin 2021, NDLR] : peut-ĂŞtre les demandes des autres Ă©tablissements Ă©taient-elles moins Ă©tayĂ©es que les nĂ´tres. Nous sommes maintenant en train de recueillir les candidatures.
Est-ce vraiment la meilleure rĂ©ponse au manque d’attractivitĂ© de la France ?Â
Certainement pas mais c’est une rĂ©ponse. Le budget fourni par l’État pour les salaires — environ 55 000 euros par an — est Ă©levĂ© mais pas exceptionnel : certains Idex [lisez la thèse d’Audrey Harroche sur le sujet, NDLR] ont mis la barre plus haut encore. Les CPJ sont donc certes attractives mais pourraient l’être encore plus. Les personnes recrutĂ©es sont assurĂ©es de devenir prof sauf si ils ou elles ne “font pas le job”, ce qui restera exceptionnel.
Les débats ont été tendus avant leur mise en place, qu’en est-il aujourd’hui ?
Il y a eu des oppositions au sein de nos instances mais elles sont restĂ©es minoritaires : c’est le jeu dĂ©mocratique. Certains Ă©taient contre par principe, d’autres s’interrogeaient. Nous nous sommes posĂ©s la question d’avoir recours Ă cette nouvelle voie d’accès, alors nous l’avons soumise Ă nos dix pĂ´les scientifiques pour recueillir leur opinion. Cela n’aurait de toutes façons aucun sens d’attirer des profils qui seraient mal accueillis dans les laboratoires. Pour 2022, nous avons fait remonter une dizaine de demandes votĂ©es par nos conseils, dont un tiers que nous jugeons prioritaires. L’idĂ©e n’est pas d’utiliser ces CPJ pour diminuer le nombre de professeurs recrutĂ©s par voie classique au concours.
Les CPJ sont-elles un passe-droit ?
Cet argument ne tient pas longtemps : l’agrégation permet de passer très vite professeur. D’autres profils ayant obtenu des ERC ou des contrats Jeunes chercheurs de l’ANR — certes en poste — voient aussi leur carrière accélérée. Mettre en place une voie alternative n’est pas plus critiquable que l’agrégation, le 46.3 [ou voie longue, voir p.12, NDLR], le repyramidage… l’important est qu’à la fin les professeurs qui en sont issus soient engagés en recherche, en formation et en capacité de mener des projets et des équipes. Toucher au statut de fonctionnaire, personne ne le souhaite.
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Une réaction ? Nous la publierons
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Vous aimez ce que vous lisez ? Alors réfléchissez à deux fois avant de nous transférer : une fois ça va, vingt fois, bonjour les dégâts.
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Votre revue de presse express
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- Un édito engageant. Après les cas d’Eric Lander, Fiona Watt ou Alice Gast, tous récemment épinglés pour leur comportement, le Lancet publie un édito sur le “pouvoir et le harcèlement dans la recherche”. Y est dénoncé la mainmise du pouvoir académique par une oligarchie (souvent masculine) et prône un changement profond, à l’aune de la diversité en s’appuyant notamment sur ce rapport du Wellcome trust (info repérée par Academia).
- Pékin express. La Chine ajoute sept universités à la liste de ses 140 (!) établissements de classe mondiale déjà supportés par un programme étatique dont la seconde vague est en train d’être lancée, rapporte le média spécialisé University news.
- Etats désunis. Politico morning tech analyse la situation de la National science foundation aux États-unis sur fond de dissensions quand à ses missions : recherche plus fondamentale ou (beaucoup) plus dirigée autour de dix axes, telle est la question que scientifiques et parlementaires devront bientôt trancher.
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