28 janvier 2022 | La recherche et ses pratiques
Maintenant,
parlons recherche
Elysée 2022. TheMetaNews vous adressera dans quelques jours son premier numéro Spécial Présidentielle, analyse de programme mais aussi interview de candidat à l’appui. Fabien Roussel ouvre le bal, pour nos abonnés uniquement !
Qui mieux placĂ© que vous pour poser aux aspirants prĂ©sidents les questions qui taraudent la communautĂ© ? Vous nous avez adressĂ© les vĂ´tres – merci encore –, nous en avons sĂ©lectionnĂ© dix. Les impatients peuvent les dĂ©couvrir sur Twitter à raison d’une par jour.
Pour patienter. Voici encore un numĂ©ro autour du doctorat, le dernier – pour le moment – d’une sĂ©rie qui s’est imposĂ©e d’elle-mĂŞme face Ă l’actu. Un sujet Ă©lectrisant qu’on essaye d’aborder en gardant la tĂŞte froide.
Bonne lecture,
Lucile de TMN
 PS  Ce premier numĂ©ro SpĂ©cial prĂ©sidentielle sera aussi l’occasion de vous prĂ©senter une newsletter repensĂ©e et remaquettĂ©e. Votre avis sera le bienvenu ! |
|
Si vous n’avez que 30 secondes
- Quels changements en préparation pour le doctorat ?
- Dans quelle langue rédiger sa thèse ?
- Un outil pour se former Ă l’intĂ©gritĂ©
- Votre revue de presse express
- Et pour finir entre sciences et médias
|
|
|
Quatre minutes de lecture affriolante
|
|
Un doctorat qualité filtre
|
|
Un arrĂŞtĂ© en cours d’Ă©laboration propose de nouvelles dispositions sensĂ©es amĂ©liorer la qualitĂ© des thèses. |
|
Le bon grain. L’objectif de cette rĂ©forme est claire : faire du doctorat « un diplĂ´me sans faille », selon une source ministĂ©rielle. En d’autres termes, il s’agirait de mettre fin aux thèses de complaisance et d’évincer les doctorants n’ayant pas le niveau – une notion encore Ă dĂ©finir –, mĂŞme s’il est dur de jauger l’importance rĂ©elle du phĂ©nomène.
Evalué·e·s. Cela passerait donc par plus d’évaluation des doctorants, via deux mesures, dĂ©jĂ discutĂ©es lors de la journĂ©e du doctorat en octobre dernier – nous vous en parlions – et aujourd’hui proposĂ©es dans ce brouillon d’arrĂŞtĂ© :
-  un go/no go dès la fin de la 1ère annĂ©e. Le comitĂ© de suivi de thèse devra se rĂ©unir et donner son avis pour l’inscription en 2e annĂ©e de doctorat (c’est le cas aujourd’hui uniquement pour la 3e annĂ©e) ;
-  une pré-soutenance à huis-clos. Une commission, à la composition encore floue, examinera le candidat quelques mois avant la vraie soutenance afin de donner un avis pour l’autorisation de soutenance, qui serait toujours délivrée par le directeur de l’établissement.
Évaluation. D’après l’enquête (cf. notre numéro) du Réseau national des collèges doctoraux (RNCD), les doctorants semblent plutôt satisfaits de leurs comités de suivi. La satisfaction est d’ailleurs plus grande pour la moitié d’entre eux qui ont eu un droit de regard sur sa composition. La présidente du RNCD Sylvie Pommier est donc confiante :
« La rĂ©forme de l’arrĂŞtĂ© de 2016 devrait permettre de faire Ă©voluer les comitĂ©s de suivi dans les directions privilĂ©giĂ©es par les doctorants. »
Plus d’Ă©coute. La ConfĂ©dĂ©ration des jeunes chercheurs (CJC) est, elle, moins enthousiaste : ses reprĂ©sentantes Julie Crabot et Pauline Bennet pensent au contraire que
« renforcer le rôle de sanction du comité de suivi ne permettrait plus au doctorant de s’exprimer dans un cadre bienveillant, ce qui serait particulièrement dommageable ».
Même enseigne. Au sujet de la pré-soutenance, inspirée de modèles étrangers où les thèses sont plus longues, la CJC s’inquiète de la difficulté à tenir les délais en trois ans. De plus, va-t-elle être instaurée de manière systématique malgré la lourdeur qu’elle risque d’entraîner ? Très certainement car le soupçon de “mauvaises thèses” continuera de planer si elle est utilisée uniquement dans certains cas.
Arrangement. Enfin, cette pré-soutenance ne serait-elle pas redondante avec le travail des rapporteurs ? « Organiser en préalable à la soutenance un débat approfondi autour du manuscrit de la thèse, avec au minimum les rapporteurs, pourrait apporter un plus sans trop alourdir le dispositif », suggère le RNCD.
  Notre analyse  Ces deux dispositions encore hypothĂ©tiques vont forcĂ©ment alourdir la machine. RĂ©gleront-elles le problème des thèses de complaisance ? Peu probable, si c’est toujours le directeur de thèse qui propose les membres des comitĂ©s et commissions. En cas de conflit, ces mesures affaibliraient encore plus le doctorant face au directeur de thèse. Elles peuvent toutefois ĂŞtre utiles en aidant le directeur de thèse à “faire passer le message” Ă un doctorant qui n’aurait pas le niveau.
|
|
Calendrier pas trop serré
Des concertations sont en cours sur des points techniques. Alors que le RNCD a dĂ©jĂ Ă©changĂ© avec le ministère, l’Andès – qui s’est exprimĂ©e – et la CJC seront bientĂ´t reçues. L’ANRT est Ă©galement de la partie. Suivra ensuite un dialogue avec les syndicats courant mars, selon le ministère. L’objectif est d’avoir une circulaire en juin pour que tout soit opĂ©rationnel en septembre.
|
|
|
Carrière et intégrité, pourquoi choisir ? |
|
 Besoin de formations doctorales ? Voici deux MOOC – ou FLOT pour formation en ligne ouverte Ă tous, en français dans le texte – de qualitĂ© pour dĂ©buter l’annĂ©e. Le premier, Doctorat et poursuite de carrière par PhDooc, est toujours ouvert et se termine le 28 fĂ©vrier. Le second, Éthique de la recherche par l’UniversitĂ© de Lyon aura lieu du 1er fĂ©vrier 2022 au 16 avril 2022.
|
|
Un chiffre qui en dit long
 65%Â
C’est la part des doctorants qui voudraient rédiger leur thèse en français. La langue de rédaction était un des nombreux aspects traités par l’enquête sur le doctorat (pages 23 et 24) du Réseau national des collèges doctoraux (relire notre analyse). Les sciences humaines et sociales se démarquent : seulement 6% choisissent l’anglais. Si doctorants, encadrants et membres du jury sont plus à l’aise avec le français, l’anglais est privilégié pour la visibilité, of course. Cependant, alors qu’aucune règle n’impose quoi que ce soit, 27% des répondants déclarent ne pas avoir le choix de la langue.
|
|
 Des infos en passant  Dans le cadre Horizon Europe, un appel à projets pour améliorer la reproductibilité des résultats scientifiques (clôture le 20 avril), et un autre pour l’accompagnement au montage de projets européens (jusqu’au 18 février) //////// Les articles les plus cités possèdent des abstracts moins lisibles que la moyenne, montre une publication du Journal of Informetrics. Et c’est peut-être même une volonté des chercheurs pour donner une apparence de qualité et de compétence, analyse l’auteur //////// Comment planifier la gestion de ses données ? Voici une présentation par un consortium d’universités européennes //////// |
|
//////// Bilan de la production scientifique sur Scopus en 121 années : ça augmente mais plus en Chine que dans le reste du monde //////// Alternative à Scopus, OpenAlex est un index gratuit des publis scientifiques. Le site web sera prêt en février et Nature en parle déjà  //////// Les historiens William Blanc et Christophe Naudin défendent leur discipline face aux politiques //////// |
|
Votre revue
de presse express |
|
Et pour finir…
—
Vous qui creusez un sujet pendant des mois voire des annĂ©es, imaginez-vous dans la peau d’un journaliste qui doit rester dans l’actu… C’Ă©tait un des sujets abordĂ©s lors de la journĂ©e Sciences & mĂ©dias lundi dernier, au cours de laquelle Guillaume Monnain n’a pas Ă©tĂ© avare en illustration – à retrouver ici.
|
|
|
|
|
|