🍀 On publie vos réactions


 

 

 

 



 

 

 

 

16 juillet 2021 | La recherche et sa pratique 
La parole
est Ă  vous !

Parce que TheMetaNews traite de sujets qui vous touchent de près, ils ne vous laissent pas indifférents. Commentaire, coup de gueule ou critique ? Quelle qu’en soit la nature, vos réactions sont précieuses pour nous.
Mais nous ne voulions pas les garder pour nous : par transparence et pour faire vivre le dĂ©bat, nous devions vous les partager. En voici donc quelques-unes aujourd’hui… et peut-ĂŞtre, la prochaine fois, la vĂ´tre ?
Cela va sans dire. Si vous souhaitez rĂ©agir sans ĂŞtre lu par tous, nous vous demandons l’autorisation avant publication.

A très vite,
Lucile de TMN


Deuxième Ă©pisode de notre podcast Le bus 91.06 en compagnie de Pierre Verlot, maĂ®tre de confĂ©rences en physique. Au programme : dĂ©mĂ©nagement de manip’, brexit, « prof TGV », mobilitĂ© des chercheurs et pĂ©nurie !

 


Cinq minutes de lecture réflexive



 

  Guillaume Blanc  est maĂ®tre de confĂ©rences Ă  l’universitĂ© de Paris et effectue ses recherches en astrophysique Ă  Orsay. Il rĂ©agit Ă  notre numĂ©ro sur la loterie dans les appels Ă  projets :
 

« C’est déjà la loterie. Sauf qu’on se voile la face pour dire que ce n’est pas le cas à coup de comités d’experts divers et variés. En situation de pénurie (d’argent, de postes, etc.), il y a plus de bons dossiers et de bons candidats que d’argent pour financer les premiers et de postes pour les seconds. Il y a donc forcément une part de hasard dans le résultat ou le classement. Le problème est qu’au lieu de le dire, on le cache dans des délibérations sans fin (elles ne peuvent en avoir de fins…) de comités d’experts. Et finalement, celui ou celle qui gagne c’est par un détail, que untel qui connaît untel qui le/la connaît, ou la grande gueule du capitaine, etc. Beaucoup de temps de perdu, en fin de compte. Du temps qui pourrait être employé à meilleur escient pour les experts (produire de la connaissance, par exemple). Avec au final, de l’incompréhension générée pour les candidat·e·s. Bref, un système de tirage au sort comme suggéré par Arturo Casadevall gagnerait sur tous les tableaux : gain de temps pour les « experts », meilleure compréhension par les candidats, etc. Sur le temps des « experts » capturés par les comités divers et variés, il faut relire la nouvelle de Leo Szilard : la fondation Mark Gable (extrait pertinent mis en fin d’article ici). Il y aurait pas mal d’autres choses à dire sur l’inefficacité de la recherche, même dans le cadre contraint fixé par les dirigeants… Les chercheurs eux-mêmes adorent se rajouter des comités et de la paperasse (voir les écoles doctorales…).  »

 


 

 

   Christine Bénard  est chercheuse émérite en physique. Elle réagit suite au numéro sur les chaires de professeur junior :
 

« Concernant les chaires de professeur junior (CPJ), ce serait très intĂ©ressant d’avoir des donnĂ©es comparatives avec les pays les plus attractifs, USA, Suisse, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne (…) Ces chaires françaises ne sont qu’une pâle copie des « tenure tracks » amĂ©ricaines, nous le savons tous, la recherche française n’ayant d’autres moyens, semble-t-il, que de se glisser tant bien que mal dans le modèle amĂ©ricain, ce qu’elle fait depuis des annĂ©es. Ces chaires s’adressent Ă  des scientifiques qui ne sont pas encore des stars mais dont on pense qu’elles en ont peut-ĂŞtre le potentiel : 3 Ă  6 ans après la thèse environ. C’est-Ă -dire au moment de la vallĂ©e de la mort dans la carrière des docteurs. On les teste pendant ces tenures et ils surtravaillent dans l’espoir de rester lĂ  oĂą ils ont la tenure ou d’être visible et dĂ©bauchĂ© par un concurrent universitaire. Mais nos CPJ ont-elles l’attrait qui leur permet d’être concurrentielles internationalement ? »

 


Une réaction à ces réactions ?

 

  Patrice Petit  est directeur de recherche au CNRS. Ce biologiste réagit suite au numéro sur le crédit impôt recherche (CIR) :

« Et si l’on demandait au gouvernement et Ă  ses hauts fonctionnaires ENA-IGF et X-Mines d’inventer une autre façon de tricher et de dĂ©tourner les lois EuropĂ©ennes ? Le nouveau rapport de France StratĂ©gie… »

 


 

 

 Aurore Grandin  est doctorante en sciences cognitives. Elle a rĂ©agi au numĂ©ro sur le stockage de carbone qu’elle trouvait trop focalisé sur la question technique, au dĂ©triment des aspects politiques et sociaux. Conscients des limites de notre format BeyondLab ayant pour but de prĂ©senter une innovation depuis sa naissance au labo jusqu’Ă  son application dans la sociĂ©tĂ© dans un format court, nous lui avons proposĂ© de prĂ©senter sa vision dans un courrier des lecteurs. AccompagnĂ©e de deux autres membres de l’association Sciences Citoyennes, elle a ainsi pris la plume.

« TheMetaNews offrant un droit de rĂ©ponse Ă  ses lecteurs et lectrices concernant la newsletter BeyondLab sur le stockage du CO2, nous proposons une rĂ©ponse collective qui vise Ă  apporter un discours plus nuancĂ© et plus interdisciplinaire sur ces technologies. Car cette newsletter, quoiqu’informative, a selon nous le dĂ©faut de reposer trop fortement sur le tĂ©moignage d’un chercheur employĂ© de Total et celui d’une ingĂ©nieure chercheuse en gĂ©osciences, entièrement dĂ©nuĂ© de critique et reposant sur une vision partielle, purement technique du problème climatique… »

 


 

 

 

  David Boilley  est enseignant-chercheur à Caen. Ce physicien réagit à notre numéro sur les chercheurs autistes, premier volet :

« Merci beaucoup pour ce dossier qui aidera, je l’espère, Ă  une meilleure comprĂ©hension de la part des collègues des personnes concernĂ©es. Effectivement, ce n’est pas une maladie et le spectre est très large. C’est donc compliquĂ© Ă  apprĂ©hender pour l’entourage. Cela peut, parfois, s’accompagner d’autres troubles, comme la synesthĂ©sie.
Le terme « Asperger » me dĂ©range Ă  cause de son origine. Dans un contexte eugĂ©niste portĂ© Ă  son comble par l’idĂ©ologie nazie, les enfants « inutiles » Ă  la sociĂ©tĂ© ont Ă©tĂ© « euthanasiĂ©s ». Mais certains, repĂ©rĂ©s par Asperger, avaient des capacitĂ©s exceptionnelles qui auraient pu ĂŞtre utiles Ă  la sociĂ©tĂ©.
Le diagnostic peut ĂŞtre utile aux personnes concernĂ©es car cela peut les aider Ă  comprendre leurs troubles en sociĂ©tĂ©. Cela peut aussi ĂŞtre utile Ă  l’entourage proche, qui vit au quotidien avec une personne ayant des troubles au spectre autistique. Mais cela peut aussi enfermer les personnes concernĂ©es dans des catĂ©gories pas facile Ă  vivre Ă  cause des nombreux prĂ©jugĂ©s sur la question. D’oĂą les efforts Ă  paraĂ®tre « normal » qui induit une charge mentale fatigante, comme vous le mettez très justement en exergue. »
 Egalement sur le terme « Asperger », un autre lecteur, AurĂ©lien Diehl, a rĂ©agi : « Encore beaucoup de personne autiste s’en revendique, mais il est important de noter que […] le terme « syndrome d’Asperger » a Ă©tĂ© supprimĂ© du DSM-5 en 2013 ». Ce qui compense notre oubli de la semaine passĂ©e !

 


 

 

  Une chercheuse anonyme  réagit également à notre numéro sur les chercheurs et autistes, premier volet :
« Pour complĂ©ter votre article sur l’autisme, je voudrais partager avec vous mes rĂ©flexions issues de mon (douloureux) vĂ©cu de chercheur travaillant avec une personne prĂ©sentant des traits autistiques. Cette personne n’est pas diagnostiquĂ©e – et je pense qu’elle ne le sera jamais, ce n’est pas entendable pour elle car cela remettrait trop de choses en question, d’autant plus que ce n’est pas compatible avec la position qu’elle occupe Ă  l’hĂ´pital. Car, en effet, on peut avoir une carrière hospitalière en prĂ©sentant de discrets traits autistiques : ĂŞtre dotĂ© d’une très bonne mĂ©moire et avoir des capacitĂ©s d’analyse très dĂ©veloppĂ©es sont des atouts majeurs pour rĂ©ussir brillamment des Ă©tudes mĂ©dicales.
Mais par contre je ne suis pas d’accord avec vous, les autistes ne font pas de bons chercheurs. Ils peuvent exercer une activitĂ© de recherche et y exceller, au moins pendant une pĂ©riode de leur vie, mais sur le long cours un chercheur doit ĂŞtre capable de s’adapter au monde environnant qui bouge Ă  toute vitesse, de prendre des initiatives, d’interagir efficacement avec les autres et de manager un petit groupe ou au moins un Ă©tudiant. Une personne qui prĂ©sente des traits autistiques a Ă©normĂ©ment de mal avec tous ces aspects. C’est peut-ĂŞtre particulièrement compliquĂ© dans la recherche en biologie : les techniques et les connaissances Ă©voluent Ă  la vitesse grand V, les façons de publier Ă©galement, il faut continuellement rĂ©pondre Ă  des appels d’offres pour trouver des fonds pour travailler et on ne peut pas travailler tout seul dans son coin. Donc exercer une carrière de chercheur en biologie, c’est difficile. Vouloir diriger une Ă©quipe l’est encore plus et ça ne fonctionne pas, mais malheureusement les personnes autistes « borderline » peuvent ĂŞtre Ă©galement très ambitieuses et le souhaiter. ForcĂ©ment cela gĂ©nère des conflits et de la souffrance de part et d’autre.
L’autisme n’est pas une pathologie, je suis d’accord, c’est plutĂ´t un handicap qui peut ĂŞtre invisible aux yeux des autres et surtout de soi-mĂŞme. Cela rend les choses très difficiles pour les collègues, d’autant plus qu’il peut revĂŞtir des formes assez diffĂ©rentes et Ă©tonnantes. »
 


Et pour finir…
—
Une petite mousse vieille de 120 ans ? Des scientifiques ont analysĂ© les levures contenues dans cette bouteille de bière, retrouvĂ©e dans l’Ă©pave d’un cargo Ă©cossais ayant coulĂ© en 1895 : une leçon pour la brasserie moderne !

 




 

 

 

 



 

 

 

 

16 juillet 2021 | La recherche et sa pratique 
La parole
est Ă  vous !

Parce que TheMetaNews traite de sujets qui vous touchent de près, ils ne vous laissent pas indifférents. Commentaire, coup de gueule ou critique ? Quelle qu’en soit la nature, vos réactions sont précieuses pour nous.
Mais nous ne voulions pas les garder pour nous : par transparence et pour faire vivre le dĂ©bat, nous devions vous les partager. En voici donc quelques-unes aujourd’hui… et peut-ĂŞtre, la prochaine fois, la vĂ´tre ?
Cela va sans dire. Si vous souhaitez rĂ©agir sans ĂŞtre lu par tous, nous vous demandons l’autorisation avant publication.

A très vite,
Lucile de TMN


Deuxième Ă©pisode de notre podcast Le bus 91.06 en compagnie de Pierre Verlot, maĂ®tre de confĂ©rences en physique. Au programme : dĂ©mĂ©nagement de manip’, brexit, « prof TGV », mobilitĂ© des chercheurs et pĂ©nurie !

 


Cinq minutes de lecture réflexive



 

  Guillaume Blanc  est maĂ®tre de confĂ©rences Ă  l’universitĂ© de Paris et effectue ses recherches en astrophysique Ă  Orsay. Il rĂ©agit Ă  notre numĂ©ro sur la loterie dans les appels Ă  projets :
 

« C’est déjà la loterie. Sauf qu’on se voile la face pour dire que ce n’est pas le cas à coup de comités d’experts divers et variés. En situation de pénurie (d’argent, de postes, etc.), il y a plus de bons dossiers et de bons candidats que d’argent pour financer les premiers et de postes pour les seconds. Il y a donc forcément une part de hasard dans le résultat ou le classement. Le problème est qu’au lieu de le dire, on le cache dans des délibérations sans fin (elles ne peuvent en avoir de fins…) de comités d’experts. Et finalement, celui ou celle qui gagne c’est par un détail, que untel qui connaît untel qui le/la connaît, ou la grande gueule du capitaine, etc. Beaucoup de temps de perdu, en fin de compte. Du temps qui pourrait être employé à meilleur escient pour les experts (produire de la connaissance, par exemple). Avec au final, de l’incompréhension générée pour les candidat·e·s. Bref, un système de tirage au sort comme suggéré par Arturo Casadevall gagnerait sur tous les tableaux : gain de temps pour les « experts », meilleure compréhension par les candidats, etc. Sur le temps des « experts » capturés par les comités divers et variés, il faut relire la nouvelle de Leo Szilard : la fondation Mark Gable (extrait pertinent mis en fin d’article ici). Il y aurait pas mal d’autres choses à dire sur l’inefficacité de la recherche, même dans le cadre contraint fixé par les dirigeants… Les chercheurs eux-mêmes adorent se rajouter des comités et de la paperasse (voir les écoles doctorales…).  »

 


 

 

   Christine Bénard  est chercheuse émérite en physique. Elle réagit suite au numéro sur les chaires de professeur junior :
 

« Concernant les chaires de professeur junior (CPJ), ce serait très intĂ©ressant d’avoir des donnĂ©es comparatives avec les pays les plus attractifs, USA, Suisse, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne (…) Ces chaires françaises ne sont qu’une pâle copie des « tenure tracks » amĂ©ricaines, nous le savons tous, la recherche française n’ayant d’autres moyens, semble-t-il, que de se glisser tant bien que mal dans le modèle amĂ©ricain, ce qu’elle fait depuis des annĂ©es. Ces chaires s’adressent Ă  des scientifiques qui ne sont pas encore des stars mais dont on pense qu’elles en ont peut-ĂŞtre le potentiel : 3 Ă  6 ans après la thèse environ. C’est-Ă -dire au moment de la vallĂ©e de la mort dans la carrière des docteurs. On les teste pendant ces tenures et ils surtravaillent dans l’espoir de rester lĂ  oĂą ils ont la tenure ou d’être visible et dĂ©bauchĂ© par un concurrent universitaire. Mais nos CPJ ont-elles l’attrait qui leur permet d’être concurrentielles internationalement ? »

 


Une réaction à ces réactions ?

 

  Patrice Petit  est directeur de recherche au CNRS. Ce biologiste réagit suite au numéro sur le crédit impôt recherche (CIR) :

« Et si l’on demandait au gouvernement et Ă  ses hauts fonctionnaires ENA-IGF et X-Mines d’inventer une autre façon de tricher et de dĂ©tourner les lois EuropĂ©ennes ? Le nouveau rapport de France StratĂ©gie… »

 


 

 

 Aurore Grandin  est doctorante en sciences cognitives. Elle a rĂ©agi au numĂ©ro sur le stockage de carbone qu’elle trouvait trop focalisé sur la question technique, au dĂ©triment des aspects politiques et sociaux. Conscients des limites de notre format BeyondLab ayant pour but de prĂ©senter une innovation depuis sa naissance au labo jusqu’Ă  son application dans la sociĂ©tĂ© dans un format court, nous lui avons proposĂ© de prĂ©senter sa vision dans un courrier des lecteurs. AccompagnĂ©e de deux autres membres de l’association Sciences Citoyennes, elle a ainsi pris la plume.

« TheMetaNews offrant un droit de rĂ©ponse Ă  ses lecteurs et lectrices concernant la newsletter BeyondLab sur le stockage du CO2, nous proposons une rĂ©ponse collective qui vise Ă  apporter un discours plus nuancĂ© et plus interdisciplinaire sur ces technologies. Car cette newsletter, quoiqu’informative, a selon nous le dĂ©faut de reposer trop fortement sur le tĂ©moignage d’un chercheur employĂ© de Total et celui d’une ingĂ©nieure chercheuse en gĂ©osciences, entièrement dĂ©nuĂ© de critique et reposant sur une vision partielle, purement technique du problème climatique… »

 


 

 

 

  David Boilley  est enseignant-chercheur à Caen. Ce physicien réagit à notre numéro sur les chercheurs autistes, premier volet :

« Merci beaucoup pour ce dossier qui aidera, je l’espère, Ă  une meilleure comprĂ©hension de la part des collègues des personnes concernĂ©es. Effectivement, ce n’est pas une maladie et le spectre est très large. C’est donc compliquĂ© Ă  apprĂ©hender pour l’entourage. Cela peut, parfois, s’accompagner d’autres troubles, comme la synesthĂ©sie.
Le terme « Asperger » me dĂ©range Ă  cause de son origine. Dans un contexte eugĂ©niste portĂ© Ă  son comble par l’idĂ©ologie nazie, les enfants « inutiles » Ă  la sociĂ©tĂ© ont Ă©tĂ© « euthanasiĂ©s ». Mais certains, repĂ©rĂ©s par Asperger, avaient des capacitĂ©s exceptionnelles qui auraient pu ĂŞtre utiles Ă  la sociĂ©tĂ©.
Le diagnostic peut ĂŞtre utile aux personnes concernĂ©es car cela peut les aider Ă  comprendre leurs troubles en sociĂ©tĂ©. Cela peut aussi ĂŞtre utile Ă  l’entourage proche, qui vit au quotidien avec une personne ayant des troubles au spectre autistique. Mais cela peut aussi enfermer les personnes concernĂ©es dans des catĂ©gories pas facile Ă  vivre Ă  cause des nombreux prĂ©jugĂ©s sur la question. D’oĂą les efforts Ă  paraĂ®tre « normal » qui induit une charge mentale fatigante, comme vous le mettez très justement en exergue. »
 Egalement sur le terme « Asperger », un autre lecteur, AurĂ©lien Diehl, a rĂ©agi : « Encore beaucoup de personne autiste s’en revendique, mais il est important de noter que […] le terme « syndrome d’Asperger » a Ă©tĂ© supprimĂ© du DSM-5 en 2013 ». Ce qui compense notre oubli de la semaine passĂ©e !

 


 

 

  Une chercheuse anonyme  réagit également à notre numéro sur les chercheurs et autistes, premier volet :
« Pour complĂ©ter votre article sur l’autisme, je voudrais partager avec vous mes rĂ©flexions issues de mon (douloureux) vĂ©cu de chercheur travaillant avec une personne prĂ©sentant des traits autistiques. Cette personne n’est pas diagnostiquĂ©e – et je pense qu’elle ne le sera jamais, ce n’est pas entendable pour elle car cela remettrait trop de choses en question, d’autant plus que ce n’est pas compatible avec la position qu’elle occupe Ă  l’hĂ´pital. Car, en effet, on peut avoir une carrière hospitalière en prĂ©sentant de discrets traits autistiques : ĂŞtre dotĂ© d’une très bonne mĂ©moire et avoir des capacitĂ©s d’analyse très dĂ©veloppĂ©es sont des atouts majeurs pour rĂ©ussir brillamment des Ă©tudes mĂ©dicales.
Mais par contre je ne suis pas d’accord avec vous, les autistes ne font pas de bons chercheurs. Ils peuvent exercer une activitĂ© de recherche et y exceller, au moins pendant une pĂ©riode de leur vie, mais sur le long cours un chercheur doit ĂŞtre capable de s’adapter au monde environnant qui bouge Ă  toute vitesse, de prendre des initiatives, d’interagir efficacement avec les autres et de manager un petit groupe ou au moins un Ă©tudiant. Une personne qui prĂ©sente des traits autistiques a Ă©normĂ©ment de mal avec tous ces aspects. C’est peut-ĂŞtre particulièrement compliquĂ© dans la recherche en biologie : les techniques et les connaissances Ă©voluent Ă  la vitesse grand V, les façons de publier Ă©galement, il faut continuellement rĂ©pondre Ă  des appels d’offres pour trouver des fonds pour travailler et on ne peut pas travailler tout seul dans son coin. Donc exercer une carrière de chercheur en biologie, c’est difficile. Vouloir diriger une Ă©quipe l’est encore plus et ça ne fonctionne pas, mais malheureusement les personnes autistes « borderline » peuvent ĂŞtre Ă©galement très ambitieuses et le souhaiter. ForcĂ©ment cela gĂ©nère des conflits et de la souffrance de part et d’autre.
L’autisme n’est pas une pathologie, je suis d’accord, c’est plutĂ´t un handicap qui peut ĂŞtre invisible aux yeux des autres et surtout de soi-mĂŞme. Cela rend les choses très difficiles pour les collègues, d’autant plus qu’il peut revĂŞtir des formes assez diffĂ©rentes et Ă©tonnantes. »
 


Et pour finir…
—
Une petite mousse vieille de 120 ans ? Des scientifiques ont analysĂ© les levures contenues dans cette bouteille de bière, retrouvĂ©e dans l’Ă©pave d’un cargo Ă©cossais ayant coulĂ© en 1895 : une leçon pour la brasserie moderne !

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