04.10.2024 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE
Un métier sérieux
Baseline. Sérieux sans se prendre au sérieux. C’est en ces termes qu’un lecteur de la première heure avait décrit TheMetaNews. En effet, quoi de mieux pour faire passer de l’information que de la présenter d’une manière légère ?
Parallèle. Un adage valable en journalisme mais aussi en recherche. Car c’est également le principe des Ig Nobel, les anti-prix Nobel, comme on les surnomme parfois, qui récompensent des recherches qui « font rire, puis réfléchir ».
Tranche de vie. TheMetaNews ne pouvait donc faire l’économie d’aller à la rencontre de l’un des lauréats. Marc-Antoine Fardin l’a remporté il y a sept ans déjà : il nous raconte cette expérience unique et déjantée, pas sans conséquences sur sa carrière de chercheur.
Bonne lecture,
— Lucile de TheMetaNews
Sommaire
→ PORTRAIT Marc-Antoine Fardin, Ig Nobel et fier de l’être
→ OUTIL Des stats en bonne santé
→ EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Choc de génération
TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES |
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PORTRAIT
Marc-Antoine Fardin, Ig Nobel et fier de l’être
Physicien au sein de l’Institut Jacques Monod (Université de Paris Cité/CNRS), Marc-Antoine Fardin a obtenu un prix Ig Nobel pour son étude sur les propriétés liquides des chats. Ou comment être sérieux sans se prendre au sérieux.
Photo par Thibaut Divoux
↳ Les chats peuvent-ils être considérés comme des liquides ? Quelques années après s’être posé cette question décalée, Marc-Antoine Fardin s’envolait pour Boston afin de recevoir le Ig Nobel de physique. Un prix qu’il a reçu en septembre 2017 au cours d’une cérémonie déjantée digne d’un film des Monty Python (…)
OUTIL
Des stats en bonne santé
Staatskunde. Votre sujet de recherche est en rapport, de près ou de loin, avec la santé ou une maladie en particulier ? Afin d’obtenir quelques chiffres bien utiles pour remettre en contexte votre travail, voici VizHub, un outil de visualisation des statistiques en santé. Opéré par l’Institute for Health Metrics and Evaluation, qui dépend de l’université de Washington et est financé notamment par la fondation Bill et Melinda Gates, il permet de suivre l’évolution de maladies et de facteurs de risque selon l’âge ou l’origine géographique.
EXPRESS
Pendant ce temps dans les labos
● Dans les starting blocks. Pour celles et ceux à la recherche d’un poste permanent, la saison des concours se prépare dès maintenant. On vous encourage à (re)consulter notre agenda des concours ainsi que la série de papiers concoctée par nos soins. Plus spécifiquement sur l’étape de la qualification, le syndicat Snesup organise un wébinaire le 17 octobre prochain en présence d’élu·es au Conseil national des universités (CNU) qui évalueront peut-être votre dossier, qui sait ?
● À poil et à plume. Ralentissement des recherches, honte à en parler dans son entourage… l’activisme des associations de défense des animaux a des impacts sur la vie pro et perso des personnels des animaleries, ainsi que des chercheurs – en plus de la fatigue compassionnelle dont on vous parlait. Le Gircor, lobby des instituts de recherche et entreprises qui ont recours à l’expérimentation animale, a récolté des témoignages qui parleront sûrement à quelques-un·es d’entre vous. Le tout dans un contexte de diminution du nombre d’animaux utilisés : -10% entre 2021 et 2022 d’après un rapport de la Commission européenne.
● Mais aussi… L’Université de Lorraine revient sur l’accord signé avec Elsevier (relire notre analyse, toujours en open access) et précise les conséquences pratiques pour vos publications ● Des questions sur la gestion de vos données ? Le consortium Couperin y répond ● Au Québec en 2021, pour la première fois, il y a eu plus de docteures que de docteurs, nous apprend l’institut de la statistique de la province canadienne ● L’Office français de l’intégrité scientifique (Ofis) publie un mémo à destination des établissements sur la désignation et la prise de fonction des référents intégrité scientifique ● Un ancien doctorant en sciences sociales, Baptiste Veroone, a créé une conférence gesticulée sur l’excellence, qui décidément fait des ravages (relire notre interview de Fanny Gallot sur les conséquences pour les femmes) ●
EXPRESS
Votre revue de presse
→ Immortels. Vous avez entendu parler des paper mills, qui vendent pour quelques centaines de dollars de faux articles acceptés pour publication ? Il s’agit en réalité de tout un réseau qui, tel l’hydre de Lerne, renaît dès que l’un est dénoncé. Des chercheurs de l’Université Northwestern aux États-Unis racontent leur enquête dans les colonnes de Retraction Watch.
→ Au Vieux-Port. On avait omis de vous raconter les dernières frasques de Didier Raoult : suite à une énième publication cherchant à démontrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine et bafouant les règles éthiques, l’AP-HM a alerté les autorités sanitaires, révèle Le Point. Le professeur marseillais tente toujours de faire taire les critiques ; une étude imputant le décès de 17 000 patients au faux traitement miracle a été rétractée, rapporte L’Express.
→ En cage. Doit-on continuer l’expérimentation sur les singes ? Alors que le CNRS voit plus grand avec l’extension d’un centre d’élevage de primates à Aix-en-Provence, la question reste controversée entre les enjeux de recherche médicale et les considérations animalistes. Libération en parle.
→ Chaos. Suite aux réductions à la fois des budgets et des libertés (académiques comprise), les chercheurs vénézuéliens fuient leur pays. Le président Nicolás Maduro a été réélu en juillet dernier dans un climat tendu et certains chercheurs affirment avoir peur de s’exprimer, rapporte Nature.
→ Photoshop. La réputation du célèbre neuroscientifique étasunien Eliezer Masliah, l’un des plus cités de sa discipline, vient d’être entachée par des révélations de fraudes dans ses publications, suite à une enquête du National Institutes of Health. Les plus graves remettent en question la pertinence du développement de certains traitements contre Alzheimer et Parkinson, détaille dans un long format Science.
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CHOC DE GÉNÉRATION
Et pour finir…
Le choc des générations ? Il se voit aussi dans la façon de (s’auto)citer.