Créer sa revue, c’est jouable

Sommaire

→  ANALYSE  Ils et elles ont créé leur revue, voici comment (Ep.1)
→  CHIFFRE  HAL, une plateforme franco-française ?
→  OUTIL  Vos frais de gestion des données au centime près
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR L’Œil du Québec

ANALYSE

Créer sa revue : ils l’ont fait (Ep.1)

Peu importe la discipline, ces chercheurs se sont affranchis des grandes maisons d’édition pour diffuser leurs publications. Voici leurs histoires.

   ↳ Si au siècle dernier, les chercheurs dépendaient cruellement des maisons d’édition pour diffuser leurs résultats via de beaux volumes reliés – quelques-uns décorent certainement la salle de réunion de votre labo –, le numérique a considérablement changé la donne. 

CHIFFRE

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Parmi les plus de 117 millions de consultations d’articles scientifiques sur la plateforme d’archives ouvertes HAL, deux tiers proviendraient de l’international, selon le rapport d’activité 2022 du Centre pour la communication scientifique directe (CCSD). La France représente en effet un tiers des consultations (43 millions), suivie par les États-Unis (19 millions) et la Chine (5 millions). Franco-français, HAL ? Vous avez la réponse.

OUTIL

Vos frais de gestion des données au centime près

Faire financer la gestion de ses données, c’est possible mais il faut en chiffrer le coût. Comment ne rien oublier ? Doranum – la plateforme dédiée aux données de la recherche, réalisée entre autres par le CNRS – propose une méthode d’estimation des coûts de gestion des données avec une liste non-exhaustive des coûts pouvant être pris en charge et un tableau Excel type. Bon à savoir : « La plupart des financeurs acceptent que l’évaluation des coûts soit modifiée à la hausse ou à la baisse durant le projet de recherche ». Courage, vous le faites pour la bonne cause !

EXPRESS

Des infos en passant

● Reprendre la main. L’ensemble des éditeurs du journal NeuroImage a démissionné ce mois-ci : en cause, des frais de publications jugés trop élevés, annoncent-ils dans un communiqué. La demande de plus de 40 éditeurs de diminuer les frais à moins de 2000 dollars par publication a été refusée par Elsevier. Les démissionnaires réfléchissent désormais à la création d’une nouvelle revue « open access, non-profit », qui pourrait devenir le leader dans le domaine. Le journal serait de fait accessible à des laboratoires provenant de pays émergents. Cette initiative sera-t-elle suivie par d’autres rebelles ou fera-t-elle, enfin, réagir les maisons d’édition ? Il en est également question dans l’enquête de cette semaine.

● À vos agendas. Les inscriptions pour la journée d’échanges « Sciences et Médias » sont ouvertes ! Annulée et reportée en janvier pour cause de grève, l’édition 2023 traitera des relations entre les journalistes, les scientifiques et les politiques dont les interactions, pourtant cruciales, sont souvent distendues. Organisée par l’AJSPI, la BNF et plusieurs sociétés savantes, elle se tiendra à la BNF le 24 mai prochain.

●AAP Sciences et Société. Deux appels à projet dans le cadre du dispositif SAPS (Science Avec et Pour la Société) : le premier par l’ANR qui publie les conditions de candidature au programme Ambitions Innovantes 2023, qui vise à explorer de « nouveaux territoires de la connaissance ». Le second appel « Associations SRS 2023 », publié par le ministère, est destiné plus spécifiquement aux associations. Le soutien proposé doit servir la promotion des filières scientifiques, la médiation et une meilleure participation citoyenne, entre autres.

● Science ouverte et édition. Le 13 avril dernier, le médiateur du livre a rendu un avis sur l’édition scientifique, et sur le difficile équilibre entre maintien de l’offre d’édition scientifique et la politique de science ouverte. Alors que la plupart des financements sont fléchés vers la science ouverte, certaines disciplines comme les SHS ont besoin d’une pluralité d’éditeurs.

● Institutions et dominations. Rendez-vous le 16 juin au Campus Condorcet pour une journée dédiée aux chercheuses, autour de leurs expériences de violences ou dominations au sein de l’académie. Les femmes sont invitées à témoigner, sous forme de performances artistiques, sur leur vécu et leur moyen de résister. Une réflexion collective sera menée sur les changements nécessaires au cœur des institutions.

— Des infos en passant rédigées par Emmanuelle Bourneuf

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Pas si simple. Faut-il dénoncer et pointer du doigt les revues prédatrices ? Le chercheur en sciences sociales Emanuel Kulczycki – que TMN a interviewé il y a peu – revient sur les problèmes générés par les différentes blacklists créées pour répertorier ces revues, pour Times Higher Education.

→ Robin des bois scientifique. Connaissez-vous Alexandra Elbakyan ? Face au prix exorbitant d’accès aux publications scientifiques, cette chercheuse en neuroscience a décidé de créer le site web SciHub, mettant à disposition plusieurs millions d’articles scientifiques en accès libre. Un podcast proposé par le média Radiolab propose de (re)découvrir la genèse de cette idée.

→ Poing levé. La docteure en neurobiologie Adèle Combes – que nous avions interviewé pour cet article et ce podcast – revient sur le harcèlement sexuel dans le milieu de la recherche dans un débat sur Twitch, proposé par France Info.

→ Expérimentations. Acronymes, jargon, mots obscurs et longues phrases sont de plus en plus présentes dans les articles scientifiques. Le chercheur Étienne Fortier-Dubois a tenté de simplifier l’écriture d’un article d’une revue de biologie à l’aide d’une IA et explique ses résultats dans le média FreeThink. Un moyen peu coûteux de rendre la recherche universitaire beaucoup plus facile à lire et à comprendre ?

— Revue de presse rédigée par Noémie Berroir

L‘ŒIL DU QUÉBEC

Et pour finir…

En général, les îles sont nettement plus petites que les lacs au milieu desquels elles se trouvent… mais pas toujours !