Emmanuel Macron et Marine Le Pen vous répondent

22.04.2022 • N°9 • LES POLITIQUES VOUS RÉPONDENT

Parties de campagne

Les bonnes choses… Voici le neuvième et dernier numéro de notre série  #ParlonsRecherche, consacrée à cette présidentielle. Vous y trouverez l’interview commentée d’Emmanuel Macron (commentez-la aussi !) et une analyse des réponses plus succinctes obtenues auprès de l’équipe de Marine Le Pen.

Foin de la popol. Après des mois de travail d’approche des équipes de campagne, de jeu de piste pour dénicher le bon contact, de paris gagnés (et perdus) sur les candidatures et de décryptage de la “politique politicienne”, TheMetaNews continuera la publication de ses newsletters habituelles (mais relookées) à partir de mercredi prochain.

RDV à l’isoloir. En attendant, lisez, profitez ou déplorez la suite et surtout, surtout, n’oubliez pas de glisser un bulletin dans l’urne dimanche prochain.

Keep calm & science hard,
— L’équipe de TheMetaNews

 PS. Ce numéro de #ParlonsRecherche ainsi que tous les numéros précédents sont disponibles en libre accès sur notre tout nouveau site jusqu’au 24 avril ! Faites-le savoir.

Sommaire

→  EMMANUEL MACRON   Pas de changement dans la continuité
→  MARINE LE PEN  Des bribes de programme

→   ET POUR FINIR Oréo malgré lui

TEMPS DE LECTURE : 5 ou 15 MINUTES

℗ Contenu réservé à nos abonnés

  EMMANUEL MACRON 

De la continuité (mais pas de changement)

Le candidat défend son bilan et veut en prolonger l’esprit pour les cinq ans de plus (mais avec peu de propositions claires).

→ Autoplaidoyer. Dix-huit mois après son vote définitif, la loi de programmation de la recherche a encore huit années devant elle pour convaincre. Cet investissement nécessaire — mais pas suffisant selon ses contempteurs — de 25 milliards d’euros dans la recherche a été abondé, selon le candidat Macron, par le plan France 2030, doté  de 34 milliards d’euros certes mais à destination d’une recherche finalisée (hydrogène, nucléaire…). Toutes les disciplines n’en profiteront donc pas.

→ Universités first. Sur le volet autonomie des universités (et surtout le rôle futur du CNRS), Emmanuel Macron n’en dit pas beaucoup plus aujourd’hui tant les sujets de l’ESR sont passés à l’as dans cette campagne. Il avait néanmoins commencé à couper l’herbe sous le pied de la championne de l’autonomie Valérie Pécresse le 13 janvier dernier devant France Universités (nous vous en parlions). Sur le Crédit impôt recherche, pas de surprise : Emmanuel Macron ne bougera pas d’un iota, comme il le confirme dans l’interview qu’il vous a accordée.

 → Du nouveau quand même. Emmanuel Macron prône néanmoins la mensualisation des vacataires pour éviter des « délais de paiement allant jusqu’à douze mois ». Cette mesure qui concernerait 150 000 personnes serait inscrite dans la loi sans préciser le délai de cette réforme. Un début de bonne nouvelle pour ces personnels précarisés au sein des établissements… si elle est suivie d’effet dans les mois à venir.

 MARINE LE PEN  

Des bribes de programme pour la recherche

Presque absentes des documents officiels, ses propositions sur la recherche et l’enseignement supérieur existent pourtant. Revue de détails.

→ Sous les huées. C’est peu dire que la candidature de Marine Le Pen n’a pas rencontré l’approbation auprès des chercheurs et des universitaires. Pourtant son conseiller spécialisé Gilles Lebreton (enseignant chercheur en droit à l’université du Havre et député européen) nous a livré quelques éléments de réponse sur son programme. À nous ainsi qu’au Collège des sociétés savantes, qui les a publiées. Nous vous les livrons.

→ Pavlov. Commençons par les incontournables. Pour Marine Le Pen, « l’objectif européen de 3% du PIB dédié à la recherche sera atteint » durant son mandat et « le poids des mathématiques sera renforcé de l’école au lycée ». Côté Crédit impôt recherche (CIR), il serait plafonné pour les grandes entreprises et la différence reversée à la recherche publique. Autre point plus spécifique, Marine Le Pen « condamne la multiplication des emplois précaires du type “professeur junior” [et] s’engage à y mettre fin ».

→ Et des revalos ! Parmi un ensemble assez disparate de propositions concernant les chercheurs (au sens large), on relève que la candidate RN souhaiterait « augmenter le nombre de contrats de recherche offerts aux doctorants », revaloriser les carrières des enseignants-chercheurs pour arriver à la moyenne de l’OCDE mais aussi mieux les impliquer dans la haute fonction publique, voire en nommer au sein du gouvernement. Chiche.

→ Le naturel au galop. Marine Le Pen propose également des mesures ad hoc comme le délaissement des appels à projets au profit des crédits récurrents au sein des labos. Les marqueurs idéologiques sont finalement plutôt absents de ces propositions aux accents “populistes” à part un, évident : selon elle, il faudrait « protéger les universitaires contre la pression de l’islamisme ou d’idéologies à la mode du type « cancel culture ». Nous y reviendrons dès le prochain numéro.

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 ORÉO MALGRÉ LUI  

Et pour finir…

Il suffit parfois d’un jeu de mot pour changer le monde… ou pour publier un papier. La preuve avec Gareth McKinley et John Hart.

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