Sa dernière passion ? Le quantique.
Les chercheurs ayant répondu à #ParlonsRecherche se plaignent d’une trop forte médiatisation des start-up. Qu’en pensez-vous ? La médiatisation est forte en France depuis le lancement de la French Tech en 2014. A suivi le plan Deeptech de BPIfrance, qui a pour but de valoriser directement les résultats de la recherche. Il reste encore beaucoup à faire dans l’accompagnement des start-up issues de la recherche. Aujourd’hui, on associe trop vite les chercheurs avec des business developers. Or, il est nécessaire d’avoir un responsable du développement d’un produit – un product manager – qui fait l’intermédiaire.
Devant la difficulté de trouver un poste dans l’académie, certains se tournent vers l’entrepreneuriat. Avez-vous vu des start-up faire de la recherche déguisée ? Oui, il y en a quelques-unes. Et cela peut poser des difficultés lorsque les jalons clés ne sont pas atteints et que les financements privés ne veulent plus suivre. Il faut donc renforcer les formations des chercheurs pour faire rêver les investisseurs. Une méthode hybride permet de continuer à faire de la recherche en gardant une composante dans un laboratoire financé par le public d’un côté et la start-up de l’autre côté qui travaille sur l’industrialisation.
Le poids des start-up françaises issues de la recherche a-t-il augmenté à l’international ? J’ai pu constater ces dernières années l’émergence d’un grand nombre de start-up en informatique quantique et en intelligence artificielle. Il est intéressant de voir que de plus en plus de chercheurs issus de Polytechnique et des écoles normales supérieures se lancent. Il y a une véritable culture de l’entrepreneuriat qui se développe dans les grandes écoles qui veulent jouer un rôle dans l’innovation. Cette acculturation arrive aux chercheurs à travers l’exemple, mais aussi par des formations spécialisées comme le HEC Challenge +.
Propos recueillis par Lucile Veissier
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