Aujourd’hui, on teste quelque chose ensemble

01.02.2023 • LA RECHERCHE ET SA POLITIQUE


Beta test en approche

Expression libre. Quand nous nous sommes rendus rue Descartes interviewer Sylvie Retailleau, nous avions en poche une bonne quinzaine de questions que vous nous aviez posées à son intention.

Ping-pong. Dans le feu de l’échange (qui a tout de même duré près d’une heure et demi), tous ces sujets n’ont pu être abordés, faute de temps. Nous voulions remédier à cela en vous proposant une nouveauté.

Doigt mouillé. Cette nouveauté, la voici : un nouveau format de papier participatif. Vos questions y sont listées et nous y apportons nos réponses, grâce à une analyse de l’état de la politique de recherche (et quelques supputations).

À vos claviers. On attend donc vos commentaires à la fois sur le fond et la forme : si ce format vous plait, nous le déclinerons à l’avenir sur d’autres sujets. On a déjà quelques idées.


À très vite, 
— Laurent de TheMetaNews.

Sommaire

→  INTERVIEW Vous, nous et la ministre, retour sur une interview
→  LA VIE DE L’ESR Des nouveaux à l’Académie, des postes à l’Inria
→  BRÈVES Guerres intestines, l’Inserm au pied du mur, une LPR bis ?
→  EXPRESS Votre revue de presse
ET POUR FINIR La science dont vous êtes le héros

TEMPS DE LECTURE : 3 ou 7 MINUTES

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NOUVEAU FORMAT

Vos questions à la ministre, nos réponses 


Vous nous avez envoyé des questions pour Sylvie Retailleau, faute d’avoir eu le temps de toutes lui poser, voici nos réponses en mode participatif.

 ↳ Pour reconstruire le collectif, la fusion des corps de maître de conférences et de professeur des universités est-elle envisageable ? 

La réponse de la rédaction. On est dans la pure théorie institutionnelle ! Cette fusion des corps est évoquée de temps à autre, notamment quand une réforme de l’ESR pointe le bout de son nez. Mais au détour d’une de ses réponses, Sylvie Retailleau exprime bien sa volonté (…) 

EXPRESS

C’est la vie de l’ESR


→ Le Journal officiel au pas de course.  L’université Aix-Marseille est autorisée à accepter la donation de l’Institut international de recherche sur les particules fines • Neuf concours de chargé·es de recherche de classe normale  sont ouverts à l’Inria, ainsi que quinze de directeurs de recherche de 2e classe et un nombre encore inconnu de chargé·es de recherche de classe normale • 

 → Ils changent leur carte de visite.  Guy DavidVincent LafforgueAgnès BarthélémyLydéric BocquetSamuel ForestXavier LeroyFrancis AlbarèdeGuy PerrinOlivier DonardPhilippe WalterLaure Bally-CuifGiacomo CavalliRosa CossartChristophe MaurelSonia GarelÉdith HeardPascale SenellartJocelyne Troccaz ont été nommés à l’Académie des sciences • Donatien BeguyAnastasia Jessica GageAnne GauthierPatrick GerlandChristine Le ClaincheGwenn MenvielleMaria Cristina Sousa GomesMarta Dominguez-FolguerasJulie LabartheSylvie Le MinezThierry RocherVirginie GimbertLaurent NowikLaurence RiouxJean-Philippe Vallat sont nommés au conseil scientifique de l’InedAnne Gauthier en est nommée présidente, Patrick Gerland vice-président • Loïc Duflot est nommé membre du CA de l’Inria • Jean-Luc Beuzit est nommé directeur de l’Observatoire des sciences de l’univers-Institut Pythéa • Guillaume Avrin est nommé au poste de coordinateur national pour l’intelligence artificielle • Nicolas Dufourcq est pressenti pour un nouveau mandat de cinq ans de directeur général de Bpifrance •

EXPRESS

Pendant ce temps dans la recherche


→ L’Inserm dans l’oeil du cyclone. En attendant notre interview d’Alain Fischer, le nouveau président de l’Académie des sciences la semaine prochaine, la recherche biomédicale continue de faire l’actu : Didier Samuel a été adoubé par les députés à la tête de l’Inserm — les sénateurs n’ayant eux pas validé sa candidature dénonçant notamment « le fait du prince » d’une nomination imposée par l’Élysée. Lors de ses auditions, il a assuré n’être pas là pour « déconstruire l’Inserm » mais pour fusionner les silos avec les universités et les CHU et appuyer — à moyens contraints, rappelons-le — sur l’attractivité du métier de chercheur, en particulier pour les “jeunes”. Rappelons que l’âge moyen de titularisation à l’Inserm est de 37 ans.

→ La recherche à l’Assemblée. Le principal intéressé nous l’avait confié quand nous l’avions interviewé : Hendrik Davi, député NUPES et chercheur Inrae de son état, présente cette semaine la proposition de loi de la coalition de gauche, avec de nombreuses propositions, dont certaines drastiques : la suppression de l’Agence nationale de la Recherche (déjà au programme de Jean-Luc Mélenchon) ou l’annulation de l’autonomie des universités sur les ressources humaines. Reste à trouver un créneau pour la présenter au vote, ce qui semble tout sauf évident au premier abord.

→ Recherche bicéphale. On a passé une tête à l’évènement Think, organisé par nos confrères de Newstank le 26 janvier, où il a été question de politique, de recherche et de politique de recherche dans le contexte du lancement de la mission Gillet sur les relations (épineuses) entre organismes de recherche et les universités (relire notre interview de Sylvie Retailleau). Mais pour Antoine Petit, le vrai sujet, c’est « depuis dix ans, la relation entre le SGPI et le ministère de la Recherche : qui fait la politique, qui a le pognon ? », une question que nous avons posée directement au dirigeant de France 2030 (et qu’il a habilement éludée).

EXPRESS

Votre revue de presse


→ Indigné·e·s. Les points médians déchainent toujours les passions. Certains étudiants et enseignants s’opposent à l’injonction, de plus en plus présente, d’utiliser l’écriture inclusive dans l’ESR, rapporte le quotidien Le Figaro. Certains voudraient même faire passer une loi pour « sauvegarder la langue française ».

→ Come together. Un réseau d’universitaires du Royaume-Uni et de l’Union européenne se battent pour l’utilisation d’un nouveau type de financement dans le programme Horizon Europe, explique le média Science Business. Les financements en cascade, où les bénéficiaires reçoivent de l’argent qu’ils peuvent ensuite redistribuer, rendraient possibles des financements paneuropéens. De quoi réjouir les chercheurs britanniques. 

→ (I can’t get no) Satisfaction. Charges de travail trop élevées, intimidation, pratiques de recherche douteuses… Une enquête a révélé que les scientifiques australiens en début de carrière sont moins satisfaits de leurs conditions de travail qu’ils ne l’étaient avant la pandémie, rapporte la revue Nature. 

→ Frein à main. Alors qu’il avait été accepté par le conseil d’administration de l’École polytechnique, le projet de centre de recherche sur le luxe durable sur le campus de l’école a été abandonné par le groupe LVMH. Et pour certains, le projet a été victime d’une idéologie « anticapitaliste, anti-réussite et anti riches », explique le média d’obédience libérale Atlantico.

→ Bon ménage. Le professeur Hussam Jouhara explique l’importance d’une alliance entre universités et entreprises dans le média University World News. L’un ne peut aller sans l’autre : le monde universitaire forme les prochaines générations de chercheurs et d’industriels qui permettront par la suite d’aider à adapter l’industrie aux enjeux climatiques.

→ Petit boulot. Deux universitaires britanniques poursuivent l’Université d’Oxford pour des contrats de travail précaires, dénonçant l’ubérisation de l’enseignement supérieur au Royaume-Uni, rapporte le journal The Guardian. Une affaire qui rappelle d’ailleurs le procès contre Uber, qui avait permis aux chauffeurs le droit aux congés payés et à une pension.

— Revue de presse réalisée par Noémie Berroir

MICROCOSMOS À PÂTE DURE

Et pour finir…


Si vous ne saviez pas déjà dans quelle discipline vous évoluez (sait-on jamais), ce diagramme vous sera d’une grande aide.