20.12.2024 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE
Hello Mr Bluesky
Détournement. Cela aura pris deux ans. Deux ans pour passer d’un lieu privilégié d’échange entre experts, politiques, journalistes et curieux à un réseau social pris d’assaut par des propos haineux ou anti-sciences.
La classe américaine. Je parle évidemment de Twitter, rebaptisé X suite à son rachat par Elon Musk à l’automne 2022. La suite, vous la connaissez : son soutien assumé à Donald Trump et l’utilisation du réseau à des fins politiques.
Titanic. Si le doute était encore permis il y a un an lorsque nous écrivions “Faut-il quitter X ?”, les réponses fusent aujourd’hui : le navire coule et c’est sauve qui peut. Seul l’orchestre continue à jouer.
Au violon. Dernier exemple en date : l’Université Paris-Saclay annonce basculer son activité de X à Bluesky, tout comme nous avons décidé de le faire à TheMetaNews. Alors, rejoignez-nous !
Espoir. Car il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain des réseaux sociaux, des alternatives existent aujourd’hui. Votre collègue David Chavalarias nous explique cette semaine pourquoi et comment migrer sous d’autres cieux.
Bonne lecture,
— Lucile de TheMetaNews
Sommaire
→ INTERVIEW David Chavalarias quitte X et vous incite à faire de même
→ OUTIL Organisez vos notes
→ CHIFFRE Des VSS dans l’ESR et en particulier en doctorat
→ EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Analogies patissières
TEMPS DE LECTURE : 5 ou 10 MINUTES |
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INTERVIEW
« X vous projette dans le pire de votre environnement social »
À la tête de l’Institut des systèmes complexes, David Chavalarias (CNRS) étudie les réseaux sociaux et plus particulièrement X. Un réseau qu’il recommande de quitter.
Que vous apportait un réseau social tel que Twitter ?
↳ Twitter m’était utile pour faire de la veille scientifique et technologique, en étant connecté à des experts de mon domaine qui produisent ou pointent vers des publications ou d’autres contenus extérieurs. C’était une sorte d’agrégateur. Mais il est devenu toxique (…)
OUTIL
Organisez vos notes
Petite musique de nuit. Et si la période des vacances était l’occasion de mettre de l’ordre dans vos notes voire de troquer votre logiciel ad hoc pour un autre plus adapté ? Comme notre lectrice doctorante en neurosciences Aurore Dubos nous l’a écrit, les logiciels de prise de note permettent de les lier entre elles et d’en avoir une vision en réseau. Notion était cité dans les outils de base pour le doctorat présentés il y a quelques semaines mais des alternatives existent. Tout d’abord Joplin : une solution libre et simple d’utilisation (nous vous en parlions). Une application smartphone est disponible ainsi que la synchronisation de vos notes en ligne (Dropbox ou autre). Seconde alternative : vous êtes plusieurs à nous avoir signalé Obsidian, qui n’est pas un logiciel libre mais gratuit pour une utilisation basique. L’une de ses options phares est l’organisation visuelle des notes via le plugin Canvas. L’intégration avec Zotero est également possible via un autre plugin, ZotLit. Si vous souhaitez explorer toutes les possibilités, Wikipedia propose un tableau de comparaison des logiciels de prise de notes.
EXPRESS
Pendant ce temps dans les labos
● De circonstances. La saison des concours entre dans le dur avec l’ouverture de celui du CNRS, qui propose cette année 270 postes de chercheurs dans toutes les disciplines. Vous avez jusqu’au 10 janvier pour déposer votre dossier en ligne. À l’Inserm, 67 postes sont à pourvoir en 2025. Pour y candidater, c’est entre aujourd’hui et le 20 janvier. On vous invite évidemment à (re)consulter notre agenda des concours ainsi que notre série de papiers sur le sujet !
● Solennel. Nous vous en parlions la semaine dernière : un collectif de détectives de fraude scientifique alliés à des professionnels de l’édition a tenu colloque le 10 décembre à Paris et vient de publier sa déclaration fondatrice, créant ainsi une nouvelle communauté ayant pour objectif de répondre aux défis liés à l’intégrité scientifique grâce à des méthodes bibliométriques. D’autres médias ont couvert l’événement : L’Express parle de “super détectives”.
● Mais aussi… Ami·es de sciences humaines et sociales, les services Huma-Num ont programmé plusieurs webinaires entre janvier et mars 2025 autour de la gestion des données de la recherche ● Un outil de visualisation est maintenant disponible dans HAL ● Après avoir présenté ses objectifs et principes début décembre, l’Open Science Monitoring Initiative vous propose de rejoindre un de ses premiers groupes de travail en candidatant avant le 15 janvier ● Doctorant·es ou jeunes docteur·es, le collectif Ecume (Encadrer c’est un métier) créé en mars 2024 par un groupe d’anciennes doctorantes lance un appel à témoignage sur vos expériences de l’encadrement doctoral. L’objectif ? Engager une discussion sur comment l’améliorer ●
CHIFFRE
1/2
La moitié (51,7 % précisément) des doctorant·es estiment que la thèse est une période propice aux violences sexistes et sexuelles (VSS), révèle une étude menée par l’Observatoire des VSS dans l’enseignement supérieur et la recherche. Une part non négligeable des 2100 répondant·es témoignent de faits de violence lors de recherches sur le terrain (quatre sur dix), au sein du laboratoire (un quart), mais aussi dans une moindre mesure durant des colloques (5%). L’Observatoire donne des recommandations allant de la prévention au suivi des signalements.
EXPRESS
Votre revue de presse
→ Foire d’empoigne. Le nombre de publications de type “comments” explose dans les revues scientifiques. Parfois de mauvaise qualité ou rédigées par des IA, elles permettent aux auteurs ainsi qu’à leurs institutions et aux éditeurs d’augmenter leur nombre de citations. Croulant sous les soumissions et les critiques, certaines revues mettent en pause la pratique, révèle une enquête co-signée par Science et Retraction Watch.
→ Front uni. Suite à la tribune de l’économiste Dominique Foray accablant les chercheurs CNRS parue dans Le Monde il y a quelques semaines – et qui avait suscité de nombreuses réactions y compris à notre évènement No Future ? le 28 novembre dernier – le quotidien publie une contre tribune signée par plus de 1100 chercheurs et universitaires mettant en lumière la complémentarité des deux statuts ↯.
→ Fine bulle. La recherche sous pression, en particulier en sciences humaines et sociales, est le thème de l’émission Cultures monde tous les jours de cette semaine sur France Culture. Mercredi était dévoilé un entretien avec Fariba Adelkhah, chercheuse emprisonnée en Iran et que nous avions interviewée il y a un an lors de son retour en France.
→ Patients. Ce n’est pas tous les jours qu’une publi fait la une des médias généralistes. C’est pourtant le cas cette semaine et pour une bonne raison : la principale publication sur laquelle Didier Raoult s’appuyait pour promouvoir l’hydroxychloroquine comme traitement contre la Covid vient d’être rétractée, après quatre ans de bataille acharnée menée par des chercheurs de disciplines variées, comme le rappelle L’Express.
→ Dernier mot. À Nice, la jeune chercheuse en économie Ankinée Kirakozian a gagné devant le tribunal administratif face à l’Université Côte d’Azur qui avait refusé de l’embaucher en tant que maîtresse de conférences malgré un avis favorable du jury de concours. Une membre de ce dernier témoigne au micro de BFM Côte d’Azur.
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ANALOGIES PATISSIÈRES
Et pour finir…
Comment expliquer la notion de reproductibilité à des non chercheurs ? Grâce à la pâtisserie !