Les parcelles de la discorde

Sommaire

→  INTERVIEW Veni, vidi, Vinci
→  LA VIE DE L’ESR Ça recrute à l’Inrae et à l’IRD
→  BRÈVES L’IRSN sauvée de la fusion et autres infos
→  EXPRESS Votre revue de presse
→ ET POUR FINIR Caresse sonore

ANALYSE

Une histoire de parcelles au CNRS

C’est l’épilogue d’un dossier vieux de dix ans, qui a connu de récents rebondissements : la vente de parcelles du CNRS à Meudon. On décrypte et on rembobine.

↳ L’huissier est passé. La partie Ouest du site du CNRS de Meudon-Bellevue devrait bel et bien être vendue aux promoteurs Vinci et Kaufman & Broad pour près de 38,8 millions d’euros, soit 8 millions de moins que ce qui était initialement souhaité. Les locaux sont vides et ont été rendus inaccessibles, des panneaux « accès interdit » ont été accrochés aux portes.

EXPRESS

Pendant ce temps dans la recherche

→ Pas RAS à l’ENS. La transition à la présidence de l’École normale supérieure de Lyon connait un nouveau rebondissement avec la démission de son administrateur provisoire Yann Ricard et la publication par ce dernier d’une lettre au vitriol, dans laquelle il dénonce notamment l’incurie de ses tutelles (le ministère au premier chef), un dialogue social « exécrable » au sein de l’établissement, avant de retourner « avec joie » à l’enseignement et la recherche, « le plus beau métier du monde ». Dernière actu sur le sujet, on connait maintenant l’aréopage chargé de trouver un nouveau président à l’ENS Lyon.

 → Expérimentons. Le ministère de la Recherche a annoncé la première salve de signatures de Contrats d’objectifs, de moyens et de performance (aka COMP) avec 34 établissements le 17 mars dernier. Un complément de ressources pour les établissements concernés (PSL, Insa Centre Val-de-Loire…) grâce à 100 millions mis sur la table à terme — 35 millions aujourd’hui — par le ministère. Dans COMP, il y a performance, donc le dispositif sera évalué à l’aune de différents critères, dont un volet sur la recherche et l’innovation. 

 → Sonnez la retraite ? Alors que le suspense institutionnel a atteint son apex avec le rejet (attendu, soyons franc) de la motion de censure contre le gouvernement lundi 20 mars, la mobilisation dans les universités (nous vous en parlions) connait un regain avec des blocages de faculté (Paris Tolbiac, Saint-Étienne, Bordeaux….). Un rassemblement est également prévu ce mercredi 22 mars à 12h30 devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur la Recherche, pour y dénoncer la précarité à l’université.

→ Stoppez la fusion ! C’est un camouflet parlementaire dont on aurait certainement plus parlé si la réforme des retraites n’occupait pas la tête et les mains des journalistes politiques : la fusion entre l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (rafraîchissez-vous la mémoire) a été torpillée par un amendement les députés du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT). Les mêmes qui, pour la petite histoire, ont porté la motion de censure finalement rejetée contre le gouvernement. Il y a des semaines comme ça.

EXPRESS

C’est la vie de l’ESR

→ Le Journal officiel au pas de course.  On connait le taux de promotion pour l’avancement au grade d’ingénieur de recherche entre 2023 et 2025 : 10% • Deux postes sont ouverts au concours externe spécial pour le recrutement de conservateurs stagiaires, élèves de l’Enssib, ainsi que seize postes aux concours externe et interne (bonjour à nos abonné·es !) • On signale deux chaires de professeur junior (CPJ) dans le développement durable • On signale également deux postes à l’agrégation pour le recrutement de professeurs en science politique • On recrute à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) : huit assistants ingénieurs, huit ingénieurs d’études de classe normale, huit ingénieurs de recherche de deuxième classe, un technicien de la recherche de classe normale • Changement de régime sur la traduction des dossiers pour les recrutements de MC, PU ou CPJ •

 → Ils changent leur carte de visite.  Virginie Laval, présidente de l’université de Poitiers, remplace Virginie Dupont, qui devient sa suppléante, au CA du Centre national des œuvres universitaires (Cnous) • 57 postes d’assistants ingénieurs sont ouverts au concours à l’Inrae, 13 adjoints techniques principaux de 2e classe, 22 ingénieurs de recherche de 2e classe, 107 techniciens de la recherche • On connait les membres de la commission appelée à émettre un avis sur les candidatures à la présidence de l’ENS Lyon (voir également plus bas) • Une trentaine de nominations en tant que professeurs des universités (bravo à elles et eux !) et une deuxième fournée • Delphine Alles, professeure des universités, est nommée vice-présidente de l’Institut national des langues et civilisations orientales • Françoise Delaspre est nommée médiatrice académique de l’académie de Dijon • On cherche un directeur ou une directrice de l‘École nationale supérieure de physique, électronique, matériaux de l’Institut polytechnique de Grenoble • Ainsi qu’une directrice ou un directeur de l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Bretagne sud de l’université de Bretagne sud (ENSIBS) • Et enfin, la place de directeur ou directrice de l’École polytechnique de l’université de Lorraine (Polytech Nancy) est également vacante •  

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Orage dans l’IA. Il y a de l’eau dans le gaz à l’Inria, tête de pont de la recherche en informatique en France. Depuis plusieurs semaines, les accusations fusent, dénonçant une direction abusive et hostile. Alors que l’IA est au cœur de l’actualité, certains craignent que le climat délétère au sein de l’institut fasse fuir les chercheurs et affecte leurs travaux, explique le quotidien Libération.

→ Dans la rue. Après l’annonce du 49.3 par la première ministre Elisabeth Borne jeudi dernier, plus de 800 enseignants-chercheurs ont signé une tribune dans le journal l’Humanité pour dénoncer les conséquences de la réforme des retraites sur le personnel de l’ESR. Les étudiants se sont eux aussi mobilisés, bloquant près de 60 universités en France, rapporte Médiapart. 

→ Rester dans la course. Le président américain Joe Biden a dévoilé son plan budgétaire pour l’année 2024. Il appelle à une augmentation des dépenses scientifiques pour rester dans la course avec la Chine, rapporte la revue Nature. Le but : atteindre des objectifs en matière d’innovation scientifique, de production nationale et d’énergie propre, entre autres.

→ Petit à petit. Alors que les enseignants-chercheurs britanniques en sont à leur dixième jour de grève pour dénoncer des salaires trop bas, syndicats et employeurs semblent avoir trouvé un terrain d’entente, rapporte The Guardian. Les universités ont finalement accepté de présenter un ensemble de propositions sur les salaires, les conditions de travail et les pensions de retraite.

→ Mise au point. Le dernier rapport de l’association des universités européennes (EUA) évalue l’impact des politiques publiques sur l’autonomie des établissements, explique le média Science Business. Il soulève notamment la restriction de la liberté académique dans certains pays d’Europe, le manque de financements mis à disposition des universités et examine l’impact de la Covid sur l’autonomie académique.

→ Un sang d’encre. L’effondrement de la Silicon Valley Bank il y a quelques semaines plonge les start-ups scientifiques américaines dans l’incertitude, rapporte la revue Nature. Malgré les aides du gouvernement, certains s’inquiètent de voir les investisseurs renoncer à investir dans des petites entreprises, comme par exemple les jeunes pousses travaillant sur des solutions à l’urgence climatique.

CHAMPIONS LEAGUE 

Et pour finir…

Après tous ces remous médiatiques, vous avez bien besoin d’un peu de theremin.