Vous avez réagi, nous le publions

24.06.2022 • LA RECHERCHE ET SA PRATIQUE


Des nouvelles de la communauté

Noirs corbeaux. Parle-t-on trop de ce qui va mal ? C’est un reproche qu’on fait souvent aux journalistes, souvent porteurs de mauvaises nouvelles. C’était le sens du commentaire d’un de nos lecteurs, qui a déclenché des réactions en chaîne auprès d’autres lecteurs – nous les publions aujourd’hui !

Un pensée en passant. Vous qui nous avez testé ces derniers temps, nous voulions vous partager ces quelques nouvelles des lecteurs de TheMetaNews, nous rappeler à votre bon souvenir et vous offrir quelques minutes de lecture en notre compagnie.

À votre écoute. Si notre média vous manque, dites-le nous par retour de mail ! Nous ferons en sorte de réparer cela dès que possible grâce à un abonnement par votre institution. Il n’est jamais trop tard.

A très vite, 
— Lucile de TheMetaNews.

Sommaire

→  COURRIER DES LECTEURS  Évaluation et excellence, vous avez réagi
→  UN CHIFFRE  La fabrique à fausses publis s’emballe
→  UN OUTIL  Jouer avec vos dilemmes
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Un colloque qui fait un four

TEMPS DE LECTURE : 7 MINUTES

℗ Contenu réservé à nos abonné·es

COURRIER DES LECTEURS

Évaluation et classement : Daniel Egret nous a écrit


© Lucile Veissier
Daniel Egret, astronome et chargé de l’évaluation de la production scientifique et des classements internationaux au sein de l’université PSL, réagit ici à notre interview du sociologue Yves Gingras sur l’évaluation et l’utilisation de la bibliométrie. 

« J’apprécie le franc-parler d’Yves Gingras et le rôle moteur qu’il joue en faveur d’une utilisation responsable des outils de la bibliométrie mais je voudrais faire quelques commentaires sur certaines de ses déclarations, en me focalisant sur ce qui touche aux classements universitaires. »

COURRIER DES LECTEURS

Objectivité, excellence et bonnes nouvelles : ils nous ont écrit


© Lucile Veissier
Trois lecteurs ont réagi à un édito qui mentionnait les interrogations d’un lecteur au sujet d’un certain parti-pris de nos analyses.

« Je me risquerais à lancer une hypothèse : ces opinions contrastées reflètent (…) une différence de génération. Alors que “l’ancienne génération” a tendance à ne voir la recherche que par le prisme de l’excellence et de la compétition, la jeune génération est fatiguée de cette grille de lecture. »

OUTIL

Des énigmes déontologiques


Pas de mauvaise réponse. Vous en avez marre qu’on vous parle d’intégrité scientifique de manière abstraite ? Dilemma Game vous propose des cas concrets de situations délicates et limites en termes de déontologie. Un exemple : votre chef vous propose de mettre son nom sur votre projet alors qu’il n’y contribuera pas. Sur le papier, pas de doute, mais comment réagiriez-vous face à vos collègues ?… L’application Dilemma Game est disponible pour Android et iOS et vous pouvez lire l’interview de son créateur dans Nature.

UN CHIFFRE

Un sur cinquante


EXPRESS

C’est, dans la plupart des revues, la part des papiers soumis mais suspectés d’avoir été produits par des “paper mills”. Après analyse de 53 000 articles dans divers domaines et revues, le rapport du Committee on Publication Ethics (COPE) et de STM, deux fédérations de maisons d’édition, révèle que cette proportion peut monter jusqu’à 1 sur 2 dans certaines revues où un article faux a été accepté. Ceci colle avec le mode opératoire de ces fabriques à publications : une entreprise soumet un article fabriqué de toutes pièces à plusieurs revues jusqu’à ce que l’une l’accepte, puis met en vente les statuts d’auteur – le prix étant évidemment fonction de la position de l’auteur dans la liste et de la revue. Lorsqu’un papier est accepté, le “paper mill” s’engouffre dans la brèche en en produisant d’autres sur le même sujet et en les soumettant aux mêmes revues.

EXPRESS

Des infos en passant


● Accord à l’amiable. Le projet d’arrêté relatif au doctorat – dont on vous parle depuis janvier – a finalement été soumis au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) dans une version bien modifiée. Vingt-huit pages d’amendements et des heures de discussion plus tard, le texte a reçu une majorité favorable même si certains points font toujours débat comme le contrat de doctoral de droit privé. On vous en dit plus vendredi prochain.  

● Entre les paroles et les actes. Les biologistes ne tiennent pas toujours leurs promesses en termes de partage des données, révèle une étude publiée dans Journal of Clinical Epidemiology : parmi ceux qui indiquaient fournir les données à la publication de leur article, un chercheur sur neuf ne répond pas aux demandes. Le système déclaratif semble donc moyennement efficace.  

● Un autre monde est possible. Alors que l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer se voit offrir un poste à l’université, le collectif RogueESR publie une proposition très détaillée d’un processus alternatif de recrutement des enseignants-chercheurs. Constituer des commissions à l’échelle nationale permettrait selon eux d’en finir avec le localisme tout en permettant les mutations.


● Même pas peur des maths. Vous désirez analyser les déterminants et l’impact de la faible présence des femmes dans les études et carrières scientifiques ? La Chaire Femmes et Science de PSL lance un appel à projets pour une aide maximale de 10 000 euros, sans restriction en termes de discipline ou de méthodologie. Faites vite, il ne reste que quelques jours pour candidater (date limite le 30 juin).

● Auto-analyse au second degré. Encore sur le thème de l’évaluation, l’anthropologue Yvan Droz publie une Auto-ethnographie de l’évaluation de l’enseignant-chercheur, analysant la « création subreptice d’un monstre bureaucratique kafkaïen ». Pour le chercheur basé en Suisse, il ne reste que l’ironie pour aborder les grands bouleversements que traversent sa profession.

EXPRESS

Votre revue de presse


→ Yves in the sky. Yves Coppens est décédé. Connu pour la découverte de Lucy en 1974 – l’histoire raconte que l’équipe écoutait le morceau éponyme des Beatles le soir même dans la tente – le célèbre paléontologue est célébré par la presse régionale : défenseur des menhirs de Carnac pour Ouest France, il a également contribué à sauver la grotte de Lascaux pour Sud Ouest.

→ Parlez-vous français ? Une Canadienne anglophone se retrouve en poste à Montréal, à faire sa recherche en français et se rend alors compte des difficultés d’expliquer son travail dans une autre langue. Tiens, tiens les rôles s’inversent ! La chercheuse en génétique raconte dans les colonnes de Nature comment elle y a fait face et les nouvelles opportunités que cela a généré.

→ Mention passable. Au lendemain des législatives, une trentaine de scientifiques ont proposé des cours de rattrapage aux nouveaux députés sous la bannière Mandat Climat Biodiversité. Au pied de l’Assemblée Nationale, l’action a été couverte par de nombreux médias dont Mediapart. Un dixième des députés a répondu à l’appel, majoritairement issus de la Nupes (et aucun d’extrême droite).

→ Petites mains de robots. Vous rêvez de commander vos manips à distance ? Un doctorant a reproduit son expérience pour le compte d’une entreprise en biotechnologies qui vend maintenant l’accès à ses machines, via des lignes de codes, pour la modique somme de 24 000 dollars par mois. Reportage dans Nature.

→ Responsable mais pas coupable. « Le scientifique hors les murs tâtonne encore », c’est en ces termes que conclut David Larousserie, journaliste au Monde, son compte-rendu du colloque de l’Office français de l’intégrité scientifique (Ofis) sur la prise de parole en public des chercheurs. L’équipe de TMN était également présente et on vous en parlait en introduction il y a quinze jours. 

TOUT CHAUD SORTI DU COLLOQUE

Et pour finir…


Avez-vous continué à faire votre pain maison depuis la fin des confinements ? Si tel est le cas, voici qui peut vous intéresser