Du mammouth au tribunal

Sommaire

→  ANALYSE  Les Scientifiques en rébellion au tribunal
→  OUTIL  Votre auto-bibliographie facile
→  CHIFFRE  L’opinion des Français sur l’expérimentation animale
→  EXPRESS  Votre revue de presse
→  ET POUR FINIR Mission (pas) impossible

ANALYSE

Huit scientifiques devant la justice

Le procès de huit Scientifiques en rébellion s’étant introduits au Muséum national d’histoire naturelle s’est tenu à Paris. Avec une question : la fin justifie-t-elle les moyens ?

   ↳ Silence, on juge. Jeudi 30 novembre, ils étaient une vingtaine regroupés sur le parvis du tribunal de justice de Paris, porte de Clichy, sous un soleil froid. Certains sont vêtus de blouse blanche, d’autres font flotter un drapeau XR bleu, une banderole étalée devant eux clamant : « Réponse de l’État à l’urgence climatique : mettre les scientifiques en procès » (…)

OUTIL

Votre auto-bibliographie facile

HAL 9000. Réalisez très simplement votre auto-bibliographie grâce Arthur Perret de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Sa technique combinant HAL, ORCID et Zotero, il l’expose sur son blog. Après avoir déposé chacune de ses productions dans HAL en fournissant quelques métadonnées (titre, auteur, affiliation, publication…) et le texte intégral, cet enseignant-chercheur en sciences de l’information a renseigné son identifiant ORCID dans HAL, permettant ainsi de créer son CV HAL en ligne – voici le sien. De là, vous pouvez ensuite enregistrer chaque publication dans un dossier dédié de Zotero et les exporter : votre auto-bibliographie est prête ! Alternative intéressante, l’outil ExtrHAL hébergé par l’Université de Rennes permet d’exporter la liste de publications d’une unité de recherche, d’une équipe ou d’un auteur. Arthur Perret rend hommage au « travail phénoménal – toujours perfectible mais rarement apprécié à sa juste valeur – qu’accomplissent les documentalistes du monde entier depuis des décennies ». Amen !

EXPRESS

Des infos en passant

● Bibliovigilance. Le Fond National Suisse (FNS) arrête de financer la publication d’articles dans des éditions spéciales, les fameuses “special issues” qui se multiplient à vitesse grand V chez MDPI et dont la qualité est parfois plus que douteuse. Plus de dix millions de francs suisses ont été dépensés pour 4000 articles depuis 2018. La mise en application est fixée au 1er février 2024 (date de soumission faisant foi). « Avec ce changement, le FNS fait un pas vers un encouragement des publications plus durable », conclut le communiqué.

● Biologistes, à vous de jouer. Les archives ouvertes bioRxiv et medRxiv viennent d’être ajoutées à la plateforme Episciences, qui permet de constituer des revues scientifiques à partir de preprint – Les épirevues ? On vous en parlait. Episciences « ouvre ainsi des perspectives pour que des collectifs issus de ces disciplines puissent s’approprier ce modèle de publication », explique le communiqué du CCSD.

● My name is. Comment éviter les conflits entre auteurs, qui représentent la majorité des les cas traités par la mission à l’intégrité scientifique de l’Inserm ? S’il existe des bonnes pratiques de voisinage, il existe aussi des bonnes pratiques de co-signature de papier. Catherine Coirault et Ghislaine Filliatreau vous en donnent les grandes lignes dans cette vidéo, pas trop longue. Merci à la Rédaction médicale pour l’avoir pointée.

● Température constante. Le Réseau National des Collèges Doctoraux (RNCD) vient de publier sur HAL son rapport complet sur l’édition 2023 de son enquête sur le doctorat – nous vous parlions de la partie serment en mars 2023. Pas de gros changements, les auteurs insistent à nouveau sur la contribution des doctorants à la production scientifique, soulignent le besoin de diversification sociale et révèlent le portrait robot de l’encadrant idéal : une personne veillant à la qualité des questions de recherche, aux conditions matérielles et financières du déroulement de la thèse, faisant des retours critiques constructifs et communiquant régulièrement.

CHIFFRE

70%

Sept français sur dix font confiance aux chercheurs pour utiliser chaque fois que cela est possible des méthodes alternatives à l’expérimentation animale, révèle un sondage mené par Ipsos pour le Gircor, lobby regroupant acteurs publics et privés de la recherche ayant recours aux animaux. Si les Français interrogés sont en majorité contre sur le principe (64%), ils estiment que l’expérimentation animale est un mal nécessaire et qu’il faut l’autoriser (70%). À condition évidemment que cela se fasse dans les meilleures conditions possibles, à la fois pour les animaux mais aussi pour les soignants et chercheurs — nous vous en parlions dans cette enquête sur la fatigue compassionnelle.

EXPRESS

Votre revue de presse

→ Retour à l’envoyeur. Etamine, Notilus et Goelett… Pierre Rochette, professeur à Aix-Marseille Université en géosciences, n’en peut plus des lourdeurs administratives. À tel point qu’il se dit « dégoûté » de la médaille que lui a remis le CNRS en 2006, qu’il dit avoir renvoyé par colis recommandé au directeur de son institut – celui des sciences de l’univers. Il signe au Monde une tribune où il appelle ses collègues médaillés à faire de même ↯.

→ Mon papa à moi. Une étude publiée dans le Journal of economic perspectives sur l’origine sociale des PhD aux États-Unis révèle que parmi toutes les disciplines, les docteurs en économie sont ceux dont les parents sont les plus diplômés. Alternatives économiques souligne que l’élitisme s’est renforcé depuis les années 1970, entraînant une véritable déconnexion avec le reste de la population.

→ Géant aux pieds d’argile. Scopus, la grande base qui indexe les revues, recense également au passage quelques détournements – les “hijacked journals” en anglais. Même si leur nombre reste limité, l’auteur de l’étude interroge la capacité des maisons d’édition à répondre efficacement au problème, rapporte Science Mag.

↯ : articles protégés par un paywall

MISSION (PAS) IMPOSSIBLE

Et pour finir…

Vous êtes dans un labo ZRR ? Que ce soit le cas ou pas, les zones à régime restrictif ont inspiré un escape game. La preuve !